vendredi 30 décembre 2011

Théorie et pratique de la méditation (2° partie)

"C'est dans la négligence des petits détails que l'on apprend à faire de grandes fautes".

Madame de STAËL

III - DISPOSITION INTÉRIEURE

C'est un lieu commun de constater que toutes les personnes attirées par les divers yogas sont animées par le désir d'un mieux-être. Croyant en la facilité, piège de la mentalité occidentale, les émules des Maîtres de Sagesse, indiens, s'empressent de mettre en pratique diverses techniques yoguiques en espérant des résultats rapides, voire miraculeux. L'ego peut tout croire, n'est-ce pas?... D'autres encore n'en appréhendent qu'un aspect exotique, ou bien gymnique, voire ludique. Toujours l'ego...!

En réalité, le yoga est étranger à la culture occidentale comme la Pentecôte l'est de Marseille. Définir cette voie d'origine orientale et asiatique, avec nos yeux carrés comme la télévision, ou bien notre mental programmé comme un ordinateur, reviendrait à reproduire la fable des aveugles tâtant un pachyderme. Pour savoir en quoi consiste le yoga il faut redevenir le tout petit enfant qui s'ouvre à la vie et regarde..., avec des yeux neufs, bien ronds.

Autrefois, les vieux Maîtres de Sagesse recevaient la visite de candidats disciples qu'ils rejetaient sauf si l'un d'entre eux leur apparaissait prêt. Parfois, le prétendant portait sur la tête un boisseau de sarments de vigne, signifiant ainsi qu'il avait rejeté toutes les illusions de l'ego et son monde passionnel, qu'il était prêt à prendre "feu". Ce n'était pas du jeu...!

Une étincelle, sur une bûche mouillée, s'éteint. Il n'y a rien à faire. De même il est impossible de conférer Shaktipata aux animaux... Tout le monde ne peut pas recevoir Shaktipata puisque le sort de chacun est différent. Mais, aussi, il est possible que chaque individu se prépare, sèche sa propre bûche, par un travail intérieur de purification (kryia).

La clef de la disposition intérieure est dans l'observation de ce que les bouddhistes nomment le dharma, qui est la somme de règles de conduite dans la vie et s'avère propice à l'épanouissement des facultés endormies. Dans les grandes lignes, et de façon non exhaustive, il convient d'appliquer:

a) L'absence de mensonge (véracité dans les paroles et les actes).
b) Le travail (gagner sa vie honnêtement et fuir l'oisiveté).
c) La compassion (l'amour pour tous les êtres).
d) La justice (pensée juste, sentiment juste, action juste, etc...).

A ces conditions il faut ajouter l'élémentaire catharsis sans laquelle aucune disposition intérieure n'est suffisante pour entrer dans le brasier de Shaktipata. Mais l'enjeu vaut la chandelle.


"Moins on a de pouvoir, plus on aime à en user".

PETIT-SENN

CONCLUSION

La réalisation intérieure par le yoga est assimilable à la combustion du bois qui devient charbon. Elle est le dialogue rendu impossible entre le charbon devenu et le bois disparu.

Celui qui sait, se tait et seuls ses actes parlent.

Le yoga est moins à comprendre qu'à vivre. Il n'est pas accessible au mental ordinaire car seul celui qui, universel devenu, pourrait parler mais n'est jamais revenu.

La voix du silence enseigne la voie.


"Initiations à la lumière d'Orient" par Edmond FIESCHI, publié aux Editions A.C.V. à Lyon (Rhône) - France.

"Gnose et Gnosticisme" (Etude sur la Gnose interdite) par Edmond FIESCHI publié aux Editions A.C.V. à Lyon (Rhône) - France. (Toute autre publication émanant d'un autre éditeur serait une escroquerie et un vol, justiciables d'une plainte en Justice correctionnelle ; nous remercions, par anticipation, toute personne témoin d'un tel méfait et qui nous le rapporterait).

Théorie et pratique de la méditation (1° partie)



THÉORIE ET PRATIQUE DE LA MÉDITATION
 
"Il y en a, parmi vous, qui prétendent mieux aimer servir que penser à la vérité. Mais qu'entendent-ils par servir? Ils parlent toujours d'aider le monde, surtout ceux qui appartiennent à des sectes.

Le soldat, tout prêt à mutiler et à massacrer son prochain, dit qu'il sert son pays. Le boucher qui tue, le financier qui accumule des stocks de vivres tandis que des hommes ont faim, le prêtre qui exploite des croyances, tous disent qu'ils servent la communauté. Qui peut en décider? Une fleur, parce qu'elle est belle, suprêmement belle, inconsciente de sa propre splendeur, aide véritablement, mais l'homme qui va crier à tous les échos qu'il sert le monde n'aide en rien du tout".

KRISHNAMURTI

Conférence en Nouvelle Zélande
Cité dans le Vishva-Bharati Quaterly
(août octobre 1937, page 134)

Tout jeu a ses règles et la triche est réprouvée. Certes, chacun est libre d'accepter ou non le jeu mais, une fois le choix effectué, il est difficile de déroger. Il n'est pas admissible d'acheter du beurre et d'en réclamer ensuite l'argent.

Dans le cadre de la méditation il existe aussi des règles qu'il convient d'observer sous peine d'échec en la matière. De même que dans une compétition de rugby, l'équipe perdante ne peut accuser les spectateurs de sa défaite, un praticien du yoga n'est habilité à l'imputation de ses difficultés sur son Maître, si celui-ci lui a préalablement révélé l'existence d'épreuves découlant de l'ascèse. Se remettre en cause soi-même est une des règles fondamentales du jeu...

S'agit-il d'un jeu ?


Le suffrage universel, qui considère les hommes comme autant d'unités égales et qui les compte au lieu de les peser, assure la majorité de l'ignorance".

SISMONDI

I - THÉORIE MÉDITATIVE

Il existe des lois naturelles qui étayent toute sadhana et n'ont rien de dogmatique, c'est à dire de gratuit, ni de moral ou pédant. Il s'agit de conditions favorables à remplir afin que la nature puisse librement réaliser ce qui lui est possible, après éradication des obstacles intérieurs.

De manière non exhaustive ni limitative, les obstacles à la libre réalisation d'une sadhana peuvent s'énumérer de la manière suivante:

a) Blocages intellectuels.

Conditionnements d'origine culturelle, éducative (religion, opinion, etc...).

b) Blocages psychologiques.

Problèmes affectifs, relationnels, sexuels, etc...

c) Blocages physiques.

Incapacité corporelle et somatique.

En règle générale, les anciens Rishis de l'Inde refusaient shaktipata aux personnes dont les caractéristiques étaient les suivantes:

Ceux qui ont déjà reçu shaktipata.
Les imbéciles et les curieux.
Les impotents.
Ceux qui souffrent d'une inflammation de l'ego, d'une surestimation de leur valeur personnelle et de l'hypertrophie du moi.
Les menteurs, paresseux, coléreux, intrigants, voleurs, fous.
Les petits esprits.
Les traîtres, affabulateurs et pornographes.
Les gens qui aiment monopoliser l'attention sur eux par des discours et attitudes mégalomaniaques, et donnent leur avis sans qu'ils en soient invités.
Les velléitaires.
Les candidats disciples commettant de mauvaises actions.
Les ambitieux, prédateurs.
Les provocateurs.
Les sensuels attachés au sexe et à la fortune.
Ceux qui ne savent pas taire les secrets et qui nuisent à autrui.
Les ingrats.
Les tricheurs, révoltés.
Les cruels.
Les indécents sur le plan verbal.
Les bavards.
Les gens qui portent systématiquement de mauvais jugements sur autrui.
Les personnes qui se complaisent dans l'ignorance et les certitudes.
Les gens qui salissent, médisent par derrière tout en tenant de bons propos par devant, flattent pour exploiter.
Ceux qui prétendent connaître l'absolu.
Les vantards, envieux et nuisants.

Il nous est impossible de porter des commentaires sur ces règles anciennes. Cependant nous avons pu constater, à plusieurs reprises, que la compassion pouvait devenir faiblesse si elle était mal placée. Souvent, il y a perte de temps et des désagréments provoqués par l'ingratitude, l'irrespect et la méchanceté.

Gageons que si toutes ces restrictions étaient appliquées, il n'y aurait pas beaucoup de monde sur la ligne de départ, de nos jours. Il est vrai, aussi, que Shaktipata n'est plus transmis par le toucher, en occident, mis à part quelques exceptions qui confirment la règle. Shaktipata n'est plus guère conféré que par les mantras, ce qui limite les dégâts.

Tout blocage intérieur peut être franchi par l'autocritique et l'introspection analytique. La descente aux enfers intimes est toujours possible et la libération du captif (le SOI) est permise, sinon espérée. Les pseudo convictions sont comme des virus pour la raison. Il n'y a pas une morale, mais des morales...

La sadhana réclame une discipline librement consentie qui se résume en quelques éléments succincts :

1) Hygiène alimentaire.

Végétarisme sans alcool, ni tabac ou drogues diverses.

2) Hygiène physique.

Rétention de la libido, respect du corps, vie harmonieuse privilégiant l'essentiel.

3) Hygiène mentale.

Fréquentation de personnes spiritualisées et reflétant l'équilibre, la paix et l'honnêteté, rejet des angoisses, introspection périodique, ataraxie.

C'est sur ces bases et la stricte observance de l'ascèse que s'édifie toute sadhana authentique. Le contraire signerait l'inadéquation entre l'idée et la capacité à la réaliser. En toute raison, il est convenable de tirer la logique de l'échec en se retirant du jeu. Les exigences de la rationalité sont incompatibles avec la foi et ses corollaires.


"Le droit de la majorité n'est autre chose que le droit du plus fort. Mais il serait plus injuste encore que l'autorité du plus faible l'emportât".

SISMONDI

II - PRATIQUE MÉDITATIVE

La méditation inhérente au yoga supérieur est différente du hatha-yoga. A ce propos, SRI WAMANRAO GULAVANI MAHARADJ avait été très explicite dans son traité savant sur "Shaktipata". Après avoir reçu la transmission de l'énergie spirituelle, tous les autres yogas deviennent inutiles. Il devient impossible de suivre d'autres techniques yoguiques car l'énergie kundalinienne impose ses "règles" au corps humain, selon la nature.

Avant de recevoir "Shaktipata", il convient de savoir que les autres yogas ont leur utilité propre mais qu'ils seront abandonnés. En effet, un étudiant en université ne peut valablement pas rester à l'école secondaire. Autrement il y aurait une pathologie quelque part...

Le hatha-yoga est une voie qui concerne une certaine catégorie de personnes particulières, ne pouvant pas accéder au yoga de la méditation ou bien n'en connaissant pas l'existence. Il existe une qualité des individus qui sont différents les uns des autres, selon des dispositions spécifiques à chacun, et qu'il convient de respecter. Tout le monde ne peut pas devenir roi et chaque place revient à chacun, sur cette terre. Autrement dit, rien ne sert de briguer une ascèse supérieure s'il s'avère que l'on n'est pas prêt à la suivre et cette attitude n'a rien de dévalorisant, bien au contraire...

L'esprit de compétition et de rivalité est une aberration dans le cadre du yoga en général car il flatte l'ego au lieu de le sublimer. Il n'y a aucune supériorité, au sens usuel du terme, dans la recherche ascétique et les expériences spirituelles ne procurent aucune suprématie. L'effet du yoga est dans la non identification progressive avec l'ego. Il s'agit de devenir moins et d'être plus. Il faut que « je » diminue afin qu’ « il » croisse, énonce un axiome. La véritable Initiation n'est un pas acquis, d'ordre intellectuel ou énergétique ; elle est le dépouillement de l'Ego et l'orgueil.

En occident, ces préceptes élémentaires ne sont pas toujours observés par certains yogis dont les préoccupations commerciales priment sur l'authenticité de la science millénaire du yoga. A en croire quelques uns, les Occidentaux sauraient plus que les hindous en la matière. Ce genre d'assertion péremptoire n'engage que les personnes qui les émettent et... leur compte bancaire. Il ne suffit pas d'affirmer quelque chose pour créer l'événement. Encore faut-il prouver...

Face à l'Inde, compétente depuis des milliers d'années en yoga, ce n'est pas l'Occident orgueilleux et vaniteux qui pourrait valablement produire des contre vérités, graves en leurs conséquences pour les néophytes. Les textes indiens sont là, heureusement, pour maintenir les enseignements dans l'écrin d'honnêteté qui leur revient.

En ce contexte, le Siddha Yoga, pur reflet du Civaïsme au Cachemire, est le yoga supérieur de la méditation. Il s'articule sur les volets que voici :

1) Shaktipata.

Il s'agit d'un processus secret qui consiste à injecter l'énergie spirituelle (shakti) dans le corps d'un disciple, en ouvrant le canal médullaire central (sushumna) qui relie le coccyx au sommet du crâne. Plusieurs méthodes sont utilisées :

a) Par un mantra.

C'est une formule sans aucune signification particulière mais dont la sémantique obéit à des règles secrètes. Les effets sonores se font sentir au niveau de la colonne vertébrale et du cerveau, pour finir dans le système nerveux (sympathique et parasympathique).

b) Par la pensée.

L'intention mentale, liée à l'énergie kundalinienne, active l'éveil de l'énergie dans le corps du néophyte.

c) Par le toucher.

Avec la main, l'Initiateur touche par trois fois, en remontant, la corde spinale. Ainsi, il "sèche" les deux courants binaires et active le canal central, médullaire, tout en tirant l'énergie kundalinienne du récipiendaire vers le cerveau. Certains Sad-Gurus se contentent de toucher la zone dite du "3° oeil", pour limiter la "chose" en fonction de la disposition intérieure du néophyte.

2) Charge cosmique.

En concomitance, l'Initiateur transmet le mantra SO HAM et son mode de fonctionnement. Cette formule autorise la captation de l'énergie stellaire et n'est réellement opérante qu'après Shaktipata.

A lui seul, ce mantra réalise en peu de temps tout ce que le raja yoga promet en 20 ans de pratique assidue. A chaque reprise, il permet la combustion du bon et du mauvais karma, à la fois, par la remontée des samsaras.

Son efficacité dépend de la durée dans la pratique quotidienne qui ne doit pas être inférieure à 30 minutes. La concentration s'opère sur SO à l'inspiration et HAM à l'expiration, tout en fixant le regard mental sur le 3° oeil (Ajna) en une première étape, sur Anahat en une seconde et sur Muladhar en une troisième et dernière.

Ajna est le siège de l'orgueil et de l'intellect, quand il est fermé à Kundalini. Anahat, de même, est le lieu de la haine et de la passion, toutes deux négatives et destructrices. Muladhar (avec les autres cakras des jambes) est l'endroit de l'instinct et de la mémoire karmique. La circulation de la conscience dans ces cakras entraîne un processus de purification, drastique.

3) Les mantras.

Il existe plusieurs catégories de mantras dont la caractéristique est dans le symbolisme du travail à réaliser pour le disciple. La formule mantrique NAMAH CIVAYAH, reposant sur le vocable "Civah" (destructeur) signifie la disparition de l'ego; tout un programme.

Un autre mantra comme S. K. N. signifie l'incorporation de l'énergie de Krishna dans le corps du méditant (confer: Bagavatgeeta). A ce sujet, écoutons le récit de l'expérience vécue par Z...... qui souhaite garder l'anonymat:

"Le mantra, modifié pour la circonstance, fut chanté en compagnie de deux personnes. En quelques secondes, l'écran du mental fut occupé par une lueur bleue, aveuglante. Au bout de quelques minutes, Krishna en personne apparut, de couleur d'airain, avec un visage juvénile au front immense et bombé, aux grands yeux légèrement bridés, remontant vers les tempes et dont le 3° oeil vibrait. L'image, hallucinante de vérité et à trois dimensions, se déplaça vers la droite du champ mental pour disparaître. Immédiatement, la sensation d'un cyclone d'énergie imprégna les trois personnes dont une en fut le témoin privilégié. Enfin, en quelques instants tout le vortex énergétique entra dans le corps de Z......"

"Le lendemain, Z...... eut la vision d'une tour dorée, en méditation, d'où une langue pendait, laissant sortir des milliards d'êtres. Quelques jours plus tard, le même témoin découvrit, à sa grande surprise, dans un ouvrage sur la spiritualité indienne que l'un des multiples aspects de Krishna était de "créer" par sa langue (le verbe créateur) des milliards d'êtres divers. Dont acte..."

Ce genre d'événement est conforme à la tradition indienne qui connaît les vertus des déités tantriques qui répondent à l'appel de certains Yogis. Toutefois, ce récit ne peut pas créer l'émulation chez les disciples qui encourraient le risque d'un échec et garderaient rancune d'avoir nourri de fallacieux espoirs. Nul n'est prêt qu'à son heure et qui fait l'ange fait la bête.

Être prêt, comment le sait-on?

vendredi 25 novembre 2011

Les plantes dans le chamanisme (5° et dernière partie)



HUACHUMA

Il s'agit d'un cactus arborescent du Pérou dont le suc purgatif provoque un don prophétique momentané et de divination.

DIVERSES ORIGINES

OPHIUSA D'ETHIOPIE

Le suc administré en breuvage provoque une terreur pendant laquelle le sujet se croit assailli par des serpents. Dans l'antiquité, il arrivait que certaines victimes, plongées dans un tel état, se suicidaient plutôt que de continuer à subir ces hallucinations.

CHANVRE INDIEN

Son suc produit, ingéré cru, une activation de l'intelligence et des penchants aphrodisiaques.

CHÉLIDOINE

Son suc appliqué en friction provoquait des dermatoses passagères.

COLOQUINTE

Elle provoque le priapisme.

Toutes ces plantes, abstraction faite de toutes celles qui, évidemment, restent seulement connues des indigènes amazoniens, d'Afrique noire ou encore de Sibérie et dont la liste ne sera jamais exhaustive, ont des propriétés fabuleuses que la science moderne étudie, plus ou moins lentement à cause de blocages culturels et… religieux.

N'oublions pas que les missionnaires chrétiens, débarquant dans le Nouveau Monde, s'empressèrent d'interdire au Indiens de consommer le PEYOTL lors de leurs cérémonies païennes, d'abord. Les indigènes, ignorant l'interdiction, se virent alors condamner à mort pour désobéissance à l'envahisseur blanc. Accusés de "diablerie" par le clergé catholique ou protestant, les pauvres indiens furent ainsi massacrés par millions sous le prétexte de sauvagerie. Mais, en conséquence directe, tout un savoir fut oblitéré par la bêtise humaine dont la cruauté la disputait à la folie.

Sous l'alibi de la "drogue", toute une connaissance fantastique est encore cachée, inaccessible, en plein 20° siècle qui s'enorgueillit de sa technologie alors que l'orgueil se mesure à la démence des politiciens aveugles. La culture judéo-chrétienne fut, reste encore, le plus gigantesque éteignoir de la connaissance que le monde a connu.

Pourtant, quelques prémisses d'une résurgence du passé de l'humanité apparaissent faiblement. Il faut reconnaître que les découvertes sont de taille.

"Il faut avoir beaucoup étudié pour savoir peu".

MONTESQUIEU

TRANSMISSION DE CONNAISSANCES DE MANIÈRE INOUBLIABLE

Novembre 1984, San Juanico au Mexique, une usine à gaz explose. Cinq cents morts environ. Un médecin propose l'usage d'une poudre magique, locale qui, miraculeusement, fit repousser la peau et les poils des grands brûlés. Stupéfaction collective chez les scientifiques. On découvrit l'origine du miracle: l'écorce broyée, chauffée et tamisée d'un arbre mexicain, de huit mètres de hauteur: Mimosa peaniflora autrement dit "Tepescohuite" pour les indigènes et "Arbre à peau" pour les guérisseurs. Une sorte d'acacia (est-ce l'acacia des francs-maçons?) qui ne pousse que dans la région de Chiapas dans l'ancien empire maya, largement pillé, évidemment, par les imbéciles du monde entier. A telle enseigne qu'il fallut, au gouvernement, déclarer la région patrimoine d'Etat et la protéger par des soldats en armes. Bêtise humaine au fonds insondable! Quand cesseras-tu de sévir et d'empêcher les gens intelligents de vivre... leur vie? Quand? Jusques à quand?

Mais voici une drôle d'histoire.

"Une fois, raconte Jean-Marie PELT, à Granpolo, au Dahomey, j'ai eu la chance de rencontrer un guérisseur, c'est à dire un initié en dehors du phénomène religieux. Chez lui, c'était une espèce de pharmacie de campagne: dans des bonbonnes, d'étranges mixtures végétales destinées à traiter toutes les maladies, du foie au cancer en passant par les vers ou le ventre. Pour nous, c'est inaccessible car on ne sait pas ce qu'il y a dedans. »

"Alors, on a décidé d'aller faire un tour à la campagne. Là, stupéfaction, il connaissait remarquablement les plantes, du moins toutes celles pour lesquelles je pouvais vérifier. Il m'a montré des "Daturas" comme étant la plante qui rend fou, me décrivant ses effets et, aussitôt après, celle qui guérit la folie: le Rowolfia Vomitoria qui est le Rowolfia africain. Or, cette plante, nous l'avons connue dans les années 50, et encore dans sa version indienne, le Rowolfia serpentina qui a été le premier neuroleptique. Et comme mon guérisseur tenait ses connaissances de son père, je me disais que, si on était allé l'interroger trente ans plus tôt, on aurait gagné du temps! Et c'est vrai que, dans les formules vaudoues, je retrouve partout le Rowolfia pour arrêter les transes. De même pour les Daturas, il connaissait magnifiquement leur utilisation: quand un individu est en état de catalepsie depuis une quinzaine de jours, apparemment mort, on lui lave le corps avec une mixture à base de Datura dont les alcaloïdes traversent la peau lorsqu'elle est humide. Et il se réveille!

"On a donc continué ce petit jeu: chacun devait dire les plantes qu'il connaissait. Il m'a montré un Azeratum et ajouté: "C'est bon contre la bilharziose". Je ne le savais pas et je l'ai noté pour le vérifier ensuite. Ensuite un Aloès, pour le ventre. Exact, c'est un laxatif et je le savais. Mais mon guérisseur ajouta qu'il avait aussi des propriétés cicatrisantes. Humilité. »

"Mais vous vous en doutez, les plantes, il les connaissait mieux que moi. »

"D'où tenait-il ses connaissances? »

"Ca, c'est le plus extraordinaire. Quand je le lui ai demandé, il m'a répondu: "De mon père". Evidemment, j'ai souhaité consulter le grand livre dans lequel il avait dû tout consigner. "On n'écrit rien chez nous, dit-il ». Alors vous l'avez appris par cœur! Ce n'était pas cela non plus. »

"Il m'a pris par la main et emmené sur la plage. Sur la dune il y avait des Hippoméas. Il s'accroupit, en recueille quelques graines dont il sait qu'elles contiennent des hallucinogènes. On avait toujours dit qu'il y en avait au Mexique mais pas en Afrique. C'est une erreur. "Tu vois, me dit-il, quand je prends ces graines je vois ce qui fait trembler la mer et en même temps je vois mon père. Et tout ce qu'il m'a appris, je le sais". C'est ce que j'ai pu vérifier. »

« En réalité, il a mémorisé son savoir sous hallucinogène et c'est dans ces conditions qu'il le retrouve. C'est son initiation, et il fonctionne exactement comme une carte à puce, sauf que les informations, ici, ne sont pas codées de manière informatique, mais chimique. C'est prodigieux et vous imaginez toutes les perspectives de recherche que cela peut ouvrir!"

De belles histoires, des situations étranges et l'on comprend mieux pourquoi on dit souvent qu'un vieux sage qui meurt c'est une bibliothèque qui brûle...!

Et voilà! Nous sommes arrivés au point crucial d'une réalité qui échappe encore à la science moderne, cristallisée sur son savoir qu'elle ne veut pas voir remis en cause. Et pourtant ?

Il y a longtemps, déjà, j'étais passé pour fou lorsque je prônais la réalité d'une certaine astrologie, de la graphologie et de la psycho-morphologie. On me riait au nez en me traitant de crédule ; traduisez: "imbécile".

De même, lorsque je pensais à la probabilité d'une autre forme de mémoire chez les sorciers féticheurs, guérisseurs, philippins ou amazoniens, africains, on ironisait sournoisement en me questionnant sur mes éventuels diplômes: "Avez-vous un diplôme de médecine, ou bien de pharmacie"? « Non! Alors, rigolons".

Certes, nous ne sommes pas en Amérique où le découvreur de l'A.D.N. n'avait même pas le baccalauréat! Ce qui ne l'avait pas empêché d'être un génie.

En France, si vous n'avez pas de diplômes adéquats vous n'avez pas le droit de penser, ni de découvrir dans certains domaines, surtout d'ordre médical. Mais, jusqu'à plus ample informé, même les diplômes n'ont pas réussi à protéger quelques médecins et pharmaciens qui, paradoxalement, ont été poursuivis pour infraction au "code". Tel pharmacien à Lyon, et qui eut le tort d'être herboriste et professeur de yoga...; et cœtera.

Bizarrement, ce sont les mêmes qui dénigrèrent l'astrologie et la graphologie, pour ne citer que ces disciplines et, aujourd'hui, en sont devenus les fanatiques... D'un excès ils sont tombés dans un autre; pourtant ce ne sont pas des sciences exactes. Alors qui est fou ?

Il en a été de même pour ceux et celles qui, bravant tous les interdits et tabous, sont allés quêter quelques bribes de savoir chez les "sauvages" d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Passant pour folles, ces personnes ont dû en découdre avec la bêtise humaine jusqu'au jour où..., leurs découvertes furent accaparées par des financiers sans scrupules, pour la plupart.

Mais les Simon de MONTFORT sont de toutes les époques, même pour la pensée.

"Au savant, il est demandé d'observer la visibilité de l'objet concret et, au philosophe, de sonder l'invisibilité de l'objet abstrait".

Jean d'ENCAUSSE

CONCLUSION

Ainsi que l'a écrit Claude ALLEGRE, ancien Directeur de l'Institut physique du globe:

"Plus une idée est nouvelle, plus elle choque, plus elle dérange ceux dont la fortune s'est établie hors d'elle, comme ceux dont le confort intellectuel se trouve perturbé par son émergence. L'originalité est une vertu estimée, pourvu qu'elle ne s'avère pas trop dérangeante. Une réaction marginalisante, voire sacrificielle, sanctionne toute audace novatrice au-delà d'un certain seuil..."

Certes, il est plus facile de correspondre au standard de l'uniformisation de la pensée et du sentiment. Cela rassure les gouvernants...

Mais est-ce que l'aseptisation de la société, comme pour un camembert de Normandie, est rassurante pour l’avenir ?

jeudi 24 novembre 2011

Les plantes dans le chamanisme (4° partie)

Lophophora Williamsii Lem - Peyotl


CACTÉES


PEYOTL

C'est un petit cactus sans épines, de couleur vert cendré, poussant sur les hauts plateaux mexicains et qui se vend chez les apothicaires de la région sous le nom de "Peyotl Buttons" ou "Mescal Buttons" (tranches de Peyotl, coupées dans le bulbe extérieur, puis séchées). Son nom scientifique est Echinocactus Williamsii Lem; il appartient à la famille des Cactacées, tribu des Echinocactées, genre Echinocactus, sous-genre Lophophora Williamsii Lem. Les types différents de PEYOTL n'appartiennent qu'à une espèce unique, dont le facile polymorphisme a pu faire croire à des espèces séparées .

D'après Alexandre ROUHIER (docteur en médecine), auteur d'un excellent livre sur cette plante (confer: "Le PEYOTL, la plante qui fait les yeux émerveillés" - Éditions Guy TREDANIEL - 1975):

"Le sens étymologique du mot PEYOTL est assez confus. Son origine semble être nettement aztèque. Il pourrait dériver du terme nahuatl PEYUTL, dont le sens élastique et imprécis désigne quelque chose de blanc, de brillant, de soyeux, de laineux et qui s'applique à un cocon de ver, à une toile d'araignée, à un fin tissu et même au péricarde".

Cette cactée est originaire du Mexique et de l'extrême sud de l'Amérique, où sa croissance est spontanée; particulièrement sur la haute steppe, désertique. Privilégiant les collines pierreuses et les pentes dénudées des montagnes, le PEYOTL recherche l'abondance de la rosée. Préférant les terrains de nature calcaire il pousse isolé ou bien en famille de nombreux individus. Son aire de végétation se limite au plateau mexicain. Ses bornes naturelles sont:

- Au nord, la vallée du Rio Grande del Norte

- A l'est, la chaîne des montagnes du Tamaulipas

- Au sud, la ligne hydrographique des sources des affluents de droite du Rio Grande de Santiago et de celles du Rio de Mezquital

- A l'ouest, la partie la plus basse du versant oriental formé par la Sierra Madre, la Sierra du Durango et la Sierra del Nayarit.

Le PEYOTL possède la propriété de transformer, dans le psychisme humain, les sons en couleurs. Ingéré cru, il produit des visions colorées sans ôter en rien la conscience de l'expérimentateur. De plus il procure des visions divinatoires, et les Indiens l'utilisent, notamment, pour démasquer les voleurs, les épouses volages et prédire l'avenir.

Contrairement à ses homologues, hallucinogènes, le PEYOTL ne produit ni accoutumance, ni nocivité, à doses non excessives. Au début, son absorption provoque la nausée mais, selon les dires des indiens mexicains, après une première expérience, le corps s'habitue et les nausées cessent.

En France, il est classé comme une cactée rare pour collectionneur averti qui peut le trouver dans les "Cactérium-plantarium" du midi. Son entretien est difficile car il provient des hauts plateaux désertiques du Mexique (2.000 mètres d'altitude) au climat aride, subtropical: chaleur diurne, ardente, suivie d'un intense refroidissement, nocturne. L'année se partage en deux saisons: hiver, saison sèche; été, saison des pluies. Ces dernières, nommées "Aguacéros", se produisent locales et violentes, au cours des mois de juin, juillet, août et septembre. Il ne faut pas beaucoup d'eau au Peyotl, surtout en substrat insuffisamment drainant, autrement les racines pourrissent et il meurt. Cette cactée réclame le soleil, la chaleur naturelle, l'air et la lune, une terre nourricière composée de 1/4 de sable de rivière, grossier, et de 3/4 de compost spécial pour cactées. Normalement, elle ne boit que la rosée ou les pluies fertilisantes, limoneuses, drainant quantités de déchets organiques. Aussi est-il conseillé de vaporiser le Lophophora Williamsii Lem, avec parcimonie, d'un peu d'eau de pluie (ou de l'eau de Volvic; jamais d'eau chlorée, ou bien laisser l'eau javellisée au soleil pendant deux heures au minimum, de manière à éliminer le chlore), tous les trois jours en période chaude, avec des alternances d'arrosage, et pas du tout en période froide (température entre 5° et 10° centigrades - 6 heures d'éclairement, au minimum). En captivité, il convient de lui donner des amendements composés de sang séché et de jus de betterave qui apporteront la trilogie indispensable N.P.K. (azote, phosphore et potasse) plus les oligo éléments sans lesquels toute plante périclite et meurt. En effet, à l'état naturel elle se nourrit de cadavres d'animaux ou d'insectes, et cœtera. En hiver, il convient de la mettre à l'abri du froid, sans la placer sur une source de chaleur pour autant. Si on restitue le cycle des saisons, alors il est possible de la voir fleurir, en France, de juin à septembre, au Mexique de mai à juillet, après la période des grandes pluies, et donner des graines qui pourront germer et donner naissance à d'autres cactus. En effet, elle se reproduit essentiellement par ensemencement naturel de ses graines; mais il est possible d'obtenir de jeunes PEYOTL par bouturage de rejets latéraux. Il suffit de trancher délicatement un rejeton, au rasoir, en lui laissant un morceau de la racine mère; puis laisser cautériser au soleil pendant deux jours, avant de réempoter dans du terreau pour cactées. Autrement la bouture pourrit. Agir de même pour la plante mère qui doit cautériser de la même manière. Agir au printemps, lorsque la sève monte.

Le dépotage annuel est à déconseiller. En effet, le transfert traumatise la plante qui souffre et se met en léthargie plus ou moins longue avant de récupérer ses forces; se considérant en danger de mort, le cactus demeure inerte. Puis, à condition que l'on respecte son sommeil artificiel en ne l'arrosant pas avant une huitaine de jours, le Peyotl se réveille lentement. L'inconvénient majeur du dépotage, outre la perturbation psychique du végétal, est le déracinement qui s'avère blessant ou mutilant; la cactée est donc obligée de restaurer son système radiculaire, opération qui réclame une perte d'énergie, importante. De toutes les manières, le dépotage éventuel devra s'opérer au printemps, selon la règle en la matière. L'idéal est de placer un grand pot contenant la cactée dans un grand bac en terre (bannir les pots en matière plastique qui étouffent les plantes) empli de tourbe; ainsi on arrose uniquement la tourbe avec de l'eau de pluie, et pas du tout le pot de la cactée qui recevra l'humidité requise par capillarité. A ce moment là, la cactée peut fleurir... Le pot devra être enseveli jusqu'à la collerette.

Les graines peuvent mettre près de 21 jours pour germer, semées en terrain convenable. Auparavant elles devront avoir hiverné dans un bocal de verre, ouvert et à l'ombre totale, à une température de 6° à 8°, pour lever l'inhibition hormonale; en effet, pour leur éviter une germination fatale pendant l'hiver, une hormone inhibitrice, spécifique, est sécrétée à la floraison. Cette hormone sera neutralisée durant l'hiver à une température adéquate et, de ce fait, la germination deviendra possible en bonne saison printanière.

Les graines sont minuscules (1 millimètre de diamètre) et, dès qu'elles germent, de la rosée ou des gouttelettes d'eau doivent être présentes; autrement les plantules meurent. La croissance est rapide. Du jour au lendemain, des plantules apparaissent, la nuit passée. Parfois elles sont couchées et on discerne le corps entouré de poils radiculaires, minuscules et en couronne, à la base; dissimulée en leur sein se devine la racine foreuse qui s'empresse de s'enfoncer dans la terre pour assurer la survie de la plante (ne jamais arroser avec de l'eau minérale ou du robinet qui serait mortelle; utiliser de l'eau de pluie ou bien de Volvic).

RÉCAPITULATION

Hivernage

D'octobre à mars pour avoir des fleurs, au printemps; autrement pas de floraison (le 15 octobre les cactées devront être rentrées). C'est une condition "sine qua non" pour toutes les cactées.

Pour le Lophophora Williamsii Lem, le séjour doit être effectué dans un local éclairé par le jour (pas sombre du tout), à l'abri du froid (température entre 5° et 10° centigrades, maximum).

Ne pas arroser depuis novembre et attendre le mois de février pour recommencer, par de brèves vaporisations légères. Ce ne sera qu'à partir de fin mars, début avril, que les cactus pourront être arrosés normalement.

Les cactées hibernent comme les marmottes, en hiver, et il convient de les respecter comme des êtres vivants; ce qu'elles sont de toute évidence.

Semis

Terreau de feuille, mélangé à 30% de sable de rivière, grossier (autrement le sable tasse la terre) - pas de sable de mer.

Mettre ce mélange dans des bacs à germination que l'on trempe dans un autre bac plus grand pour mouiller par capillarité (ne jamais arroser avec de l'eau minérale ou du robinet; utiliser de l'eau de pluie ou bien de Volvic). Autrement, si l'on arrose, on bouscule les graines. Quand l'eau affleure, ôter les bacs.

Les graines sont semées à la volée, puis recouvertes de sable fin sur 1 millimètre; on y ajoute un peu de sable gros pour apporter un peu d'ombre au plantules minuscules qui naîtront. La période faste est le printemps, en tenant compte que les graines doivent germer en phase de "pleine lune"; par conséquent, il faut prévoir les semis à cet effet.

Couvrir les bacs avec du cristal et ne pas soulever tant que la germination n'est pas réalisée (15 à 21 jours). Après la germination, lever le couvercle pour que les champignons ne s'y mettent pas.

Ne pas mettre les plantules sous les rayons solaires, avant six mois; autrement elles meurent, brûlées par le soleil (d'abord elles blanchissent, puis elles deviennent de couleur marron et pourrissent).

Veiller à ce que le substrat reste toujours humide pendant les chaleurs; autrement, les radicelles sèchent et la plantule meurt.

Période

Opérer en mai afin que la température soit d'au moins 25° le jour, d'une part, et qu'elle ne descende pas au-dessous de 20° la nuit, d'autre part. Il est possible de réaliser les semis dès le mois de février, à condition que ce soit à une température de 25°, le jour, dans un local aéré et lumineux, et qu'elle descende jusqu'à 15° la nuit. La variation de température s'impose.

Réempotage

Comme pour tous les napiformes, il convient de repiquer les jeunes plants dans des pots très profonds, et gros; un par 20 centimètres de surface et 30 centimètres de profondeur.

Ajouter à une combinaison de 1/3 de terre de jardin, propre, avec 1/3 de terreau de feuille et 1/3 de sable grossier, 2 cuillers à soupe d'un mélange de sulfate de potasse et de superphosphate de chaux, par litre de terreau, et uniquement en période de végétation (du mois de mars au mois de septembre). Cette méthode est celle des horticulteurs mais elle a le tort de mener les plantes à des difformités et à la maladie. Pour s'en convaincre il suffit d'observer le comportement d'un cactus acheté dans le commerce. Il est plutôt conseillé d'apporter l'azote sous la forme de morceaux de cornaille, mélangés au compost selon les proportions adéquates. Les morceaux d'os sont encore meilleurs car le calcium se transforme en potasse, de manière naturelle, par les micro organismes qui assurent le métabolisme de la plante; à condition, toutefois, que les engrais chimiques ne les aient point tués, auparavant. Il existe aussi un engrais "Osmocote", composé de débris d'os, qui se délite lentement dans la terre selon les besoins de la plante; la dose est de 30 grammes (soit l'équivalent de deux cuillers à soupe) de granules par litre de terreau.

Une fois par mois, arroser avec de l'eau additionnée d'engrais pour géranium (ou bien de sang séché et de jus de betterave - vendu dans le commerce par FERTILIGENE, engrais Solugène, liquide). Là encore, l'engrais organique est encore le meilleur, et ce pour des raisons évidentes.

Le reste du temps, vaporiser et arroser tous les trois jours avec de l'eau de pluie, pendant les grosses chaleurs. L'essentiel est que les racines atteignent un léger dessèchement qui doit rester passager. L'été, lors de la canicule, lorsque la température atteint 40° le cactus arrête sa croissance; il est alors déconseillé de l'arroser sous peine de le faire mourir par décomposition brutale.

Arrêter tout apport d'engrais à partir de la mi-août.

Pour lutter contre la cochenille (parasite destructeur et prolifique), badigeonner les insectes avec un pinceau imbibé d'alcool à brûler, pur. Pulvériser l'ensemble de la plante avec de l'eau additionnée d'alcool à brûler (une cuiller à soupe pour un litre).

Dans la nature, les plantes sont toujours plus robustes car elles s'intègrent dans le cycle universel de la végétation. Chacune a son biotope spécifique, que constituent le climat, la composition du sol et de la terre, la nourriture apportée par les cadavres d'insectes, d'animaux et de végétaux. En captivité, les plantes sont privées de leur milieu naturel et il importe au cultivateur de le leur restituer, autant que faire se peut. Autrement, toutes les plantes meurent; c'est simple!

Conseils

Il est dit que certaines personnes ont la "main verte". Ainsi, la sagesse populaire constate que quelques uns ont du succès dans la culture des plantes de serre, d'autres pas.

La raison en est simple, bien que de découverte récente; les plantes réagissent au psychisme humain et, à l'instar des animaux, elles discernent ceux et celles qui les aiment, des autres qui n'ont que de l'indifférence à leur égard. Elles réagissent à l'amour comme à la haine; prospères dans un sens, elles deviendront chétives et malheureuses, dans l'autre. Certaines meurent, de la haine...

Si l'homme aime les plantes, comme toute la création entière, il sera aimé en retour par elles-mêmes. Les cactées seront heureuses des soins affectueux qu'elles recevront de la main humaine; elles progresseront donc plus vite, plus harmonieusement, et récompenseront l'heureux cultivateur par une abondante floraison, hommage ultime de la plante à la vie!

Il n'y a pas de belles plantes et de vilaines! Ces concepts sont humains; ils n'ont pas de valeur chez les plantes et chacune a son rôle à jouer dans l'écosystème, sur la planète. Ainsi, le Lophophora Williamsii Lem n'est pas "beau", au yeux de quelques personnes; il ressemblerait à un crapaud... Mais un crapaud est beau dans le cadre du règne animal, dans la mesure où il ne manifeste pas une monstruosité morphologique. Les notions de beau et de laid sont d'ordre essentiellement subjectif et, par conséquent, elles n'engagent que la responsabilité de leur auteur.

Les concepts de laideur et de beauté, ne seraient-ils point, en une certaine mesure, la projection subjective de quelques fantasmes sur la réalité? Qui a dit que la beauté était, essentiellement, une lumière intérieure ?

Les humains ne seront que des imbéciles tant qu'ils n'auront rien compris à la nature; à la leur donc. A chacun de changer de nature, dans le sens universel.

Remarques

Les principes actifs sont:

L'Anhalamine - C11 H15 O3 N.
La Mescaline - C11 H17 O3 N.
L'Anhalonine - C12 H15 O3 N.
L'Anhalonidine - C12 H17 O3 N.
La Lophophorine - C13 H17 O3 N.
La Peyotline - C13 H19 O3 N.

Mais la science moderne a détecté 30 alcaloïdes chez le Peyotl (le véritable Lolophora Williamsii Lem), et 8 seulement chez le Lophophora Diffusa ou Lutéa (nouvelles variétés découvertes au Texas) dont les proportions font leur spécificité... L'un, une hormone, a la propriété d'exciter le cerveau droit, dit chamanique. Véritable laboratoire vivant.

Expérience relatée par le docteur Alexandre ROUHIER (confer: Le Peyotl, page 234):

"Le produit employé pour cette expérience est un extrait fluide, Per Os, de mescal buttons, préparé avec de l'alcool à 70° et titrant 2 grammes, 50% d'alcaloïdes totaux.

Age du sujet: 33 ans. Taille: 1 mètre 77. Poids: 78 kilogrammes. Santé robuste bien que d'estomac délicat et assez sujet aux migraines d'origine stomacale.

Dimanche 8 février 1914 - J'ai fini de déjeuner à 14 heures.

16 heures 15'- Pouls: 78. J'absorbe, dans 1/4 de verre d'eau sucrée, une cuiller à café d'extrait fluide. La saveur est très désagréable et laisse dans la bouche une amertume persistante.

16 heures 45'- Pouls: 72. Absorption d'une seconde cuiller à café d'extrait fluide.

17 heures - Pouls: 66. J'écris avec facilité quelques courtes lettres.

17 heures 15 - Sensation de plénitude stomacale provoquant de fréquents baillements. Nulle envie de dormir.

17 heures 45'- Ingestion d'une troisième cuiller à café d'extrait fluide. La sensation de gêne stomacale fait place à un état nettement nauséeux qui n'est pas particulièrement pénible mais qui, en s'aggravant jusqu'au vomissement, risquerait de compromettre la suite de l'expérience; pour y remédier, je me couche, et la nausée disparaît. Le jour baisse. J'allume le bec Auer éclairant ma chambre.

18 heures 30'- Pouls: 69. Ingestion de deux cuillers à café d'extrait fluide.

19 heures 30'- Je me lève et avale, avec une extrême répugnance, deux nouvelles cuillers à café d'extrait fluide dont la saveur provoque une violente nausée. Je me recouche et garde l'immobilité de peur de vomir.

J'ai donc absorbé jusqu'alors un total de 7 cuillers à café (35 cm3) d'extrait fluide, soit 0 gramme, 875 d'alcaloïdes totaux.

Pas de dépression musculaire; tous les mouvements sont possibles et faciles à exécuter sans aucun effort. Je peux me lever et marcher avec aisance. La station droite est cependant rendue pénible par un état vertigineux provoquant de désagréables envies de vomir. Pas de titubation, ni d'erreur de direction dans la marche. Je ressens, à peine accentué, un sentiment d'irréalité ou d'ivresse légère. La chambre et les objets environnants me paraissent plus éclairés que de coutume.

Je me recouche et ferme les yeux sur lesquels j'applique un bandeau épais pour les préserver de la lumière.

20 heures 30'- Des visions commencent à se produire, les yeux étant fermés. Elles sont d'une telle ténuité, que j'ai la sensation de les ressentir depuis plusieurs minutes déjà sans qu'elles aient attiré mon attention: ce sont d'abord des dessins géométriques, emplissant tout le champ visuel, semblables à ceux d'une tapisserie dont le fond serait gris perle et les ramages blancs; ils sont animés d'un mouvement de giration lent et continu. Puis apparaît une série de dessins en forme de sablier, formés de stries et analogues aux dessins de la lumière polarisée.

Ces visions sont, au début, si peu marquées que, pendant un moment, je les crois dues à un effet de tension cérébrale sur un phénomène attendu, ou à de l'autosuggestion. Je reconnaîtrai ce point de vue comme faux par la suite, lorsque les visions plus précises se présenteront inopinément dans mon champ visuel, sous des formes très inattendues, ni prévues, ni souhaitées.

A partir de ce moment, les visions vont se succéder avec une intensité progressivement croissante jusqu'à 21 heures, où le vomissement se produira, puis décroîtront, pour cesser complètement à 21 heures 30'.

La plupart des formes perçues au courant de cette intoxication seront d'une faible luminosité, comme mal éclairées et vues dans une demi obscurité, mais certains détails seront, par contre, d'une coloration intensément lumineuse, d'une vivacité de teinte, d'une pureté de coloris incomparable, et si petits qu'ils soient, ils sembleront illuminés intérieurement d'une clarté si vivante qu'ils donneront la sensation de n'en avoir jamais perçu de pareille et seront un véritable motif d'enchantement.

Les objets seront souvent vagues et imprécis comme dans une pénombre, pareils à des formes brumeuses qui tendraient à se matérialiser. Leur imprévu excitera vivement mon attention, et bien que ne les percevant que les yeux clos, leur imprécision m'obligera souvent à froncer inconsciemment les sourcils et le front, comme un myope concentrant sa vision pour mieux voir ces images intérieures.

Intelligence et sens critique absolument nets; toutes les visions ont été décrites, au fur et à mesure de leur production, à un camarade qui en prenait note. Aucune n'a été perçue les yeux ouverts. Aucun trouble dans la perception des choses extérieures. Pas d'hallucinations olfactives, auditives, gustatives ou tactiles.

ENUMÉRATION DES VISIONS (RÉSUMÉ)

Chute d'objets lumineux. Vision nette d'un visage humain. Vision d'un appartement avec ses détails, de masques, d'un candélabre puis encore de la même figure humaine.

21 heures - Nausée violente suivie de vomissement. Les matières rejetées sont composées des restes du déjeuner, colorées en brun verdâtre par l'extrait fluide non encore assimilé; elles ont une saveur désagréable de PEYOTL et laissent une sensation brûlante dans l'arrière gorge.

Ceci fait, mon malaise stomacal disparaît entièrement; je me trouve tout à fait à mon aise en position horizontale.

Vision de deux cornes pointues, de couleur bleue, d'éclairs, de gravures, masques, d'un tunnel convergeant vers l'infini. Vision de deux figures humaines, d'un lion.

21 heures 30'- Toutes les visions sont terminées.

Je me lève. La marche est normale et aussi assurée qu'à l'ordinaire. Seul, persiste un état vertigineux qui disparaît dès que je me recouche. Il m'est impossible de dormir jusqu'au lundi matin 4 heures. Je me lève à 6 heures et travaille tout le jour, debout, jusqu'à 20 heures, dîne et veille jusqu'au mardi matin 1 heure, sans fatigue. Je constate seulement le léger gonflement des extrémités inférieures que je ressens habituellement après une période de surmenage.

L'apparition, la procession et la nature des visions ne furent, à aucun degré, soumises à l'influence de la volonté".

Posologie (addition de produits sucrants pour éviter la nausée)

Extrait fluide à P.E. de "mescal buttons": 5 à 15 grammes

Extrait fluide de réglisse à 50% d'extrait mou: 5 à 15 grammes

Sirop, Q.S. pour 150 cc.

Une cuiller à soupe représente 0, gramme 50 à 1 gramme, 50 d'extrait fluide à P.E.

Dose: 4 à 6 cuillers, par jour.

TOXICITÉ ET PHARMACODYNAMIE (D'APRÈS ALEXANDRE ROUHIER EN SON OUVRAGE PRÉCITÉ)

Per Os, le Peyotl ne semble pas toxique pour l'homme. Pris à trop forte dose, il est émétique.

Le poids de Peyotl nécessaire pour obtenir l'ivresse mescalinique varie évidemment selon les individus et surtout selon la richesse alcaloïdique de la plante.

HAVELOCK ELLIS absorba trois mescal buttons (10 grammes environ); HEFFTER, cinq mescal buttons (16 grammes, 60 de drogue à 6% d'alcaloïdes totaux); J. MOONEY, PRENTISS et MORGAN, sept mescal buttons (23 à 25 grammes); ESHNER et WEIR MITCHELL, 12 et 13 grammes 60 d'extrait fluide à poids égal et A. ROUHIER, 35 grammes.

Les indiens Kiowas prétendent (fide Mooney) qu'aucun effet cérébral n'est obtenu à moins de 10 mescal buttons (30 à 40 grammes environ); "12 à 15 pour un individu sont un nombre courant pendant une nuit et beaucoup en ont mangé 30 et plus à l'occasion". C'est le cas de l'Indien Zuanah, premier grand prêtre du rite chez les Comanches; cela ne l'a pas empêché de traiter, le lendemain, les affaires courantes qui l'occupent.

Il est courant que certaines personnes mâchent 10 mescal-buttons, l'un après l'autre, comme des pastilles. Certains enfants, lors de leur initiation, en avalent 6 la nuit.

Un mescal-button ne représente guère qu'une petite plante fraîche ou bien la moitié d'une grosse; il ne pèse en moyenne que 3 grammes, 30 à 4 grammes. Les Indiens n'utilisent que la partie aérienne de la plante. Les plus avisés ne tranchent que cette partie, afin de préserver la racine qui donnera alors naissance à plusieurs têtes de PEYOTL, par bourgeonnement.

Il semble possible, en comparant les quantités de drogue absorbée par les Indiens des prairies (qui l'emploient à l'état sec) et par ceux du Mexique (qui l'emploient à l'état frais) que l'activité de la drogue soit quelque peu modifiée par la dessiccation. LUMHOLTZ constata lui-même un effet cérébral, avec production de visions colorées, après avoir mangé un seul "hicouri" (peyotl), frais.