samedi 10 septembre 2011

La Franc-Maçonnerie de Memphis Misraïm sans bandelettes (2° partie)

 I - LES ORIGINES OCCULTES DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Les origines lointaines de la Maçonnerie eurent un substrat historique, patent, avec l'avènement de l'Ordre du Temple, dans la mesure où l'histoire est assez proche de nous pour ne pas s'être altérée avec le temps.

Parler de l'Ordre du Temple c'est aussi évoquer une des périodes les plus noires de l'humanité, avec les inquisitions et guerres de religion qui ensanglantèrent toute la vieille Europe.

a) - Après Jésus Christ.

L'aspect historique le plus éminent de l'évènement maçonnique fut marqué par l'avènement de l'ORDRE DU TEMPLE. Écoutons Eliphas LEVI à ce propos :

« En 1118, neuf chevaliers croisés en orient au nombre desquels étaient Geoffroi De SAINTOMER et Hughes De PAYENS, se consacrèrent à la religion et prêtèrent serment entre les mains du patriarche de Constantinople, siège toujours secrètement ou publiquement hostile à celui de Rome. Leur but avoué était de protéger les chrétiens qui venaient visiter les saints lieux ; leur but secret était la reconstruction du temple de SALOMON sur le modèle prophétisé par EZECHIEL. Cette reconstruction, formellement prédite par les mystiques judaïsants des premiers siècles, était le rêve secret des patriarches d'orient. Le temple de SALOMON rebâti et consacré au culte christique devenait, en effet, la métropole de l'univers. L'orient l'emportait sur l'occident et les patriarches de Constantinople s'emparaient de la papauté. Ce furent les premiers Templiers. »

(Fin de citation)

Les Templiers avaient pris pour modèle, dans la bible, les Maçons guerriers de ZOROBABEL qui travaillaient la truelle d'une main et l'épée de l'autre. C'est pour cette raison que ces mêmes outils devinrent les insignes des Templiers qui, plus tard, se cachèrent sous le nom de frères Maçons, puis de Francs-Maçons.

La pensée secrète d'Hughes De PAYENS, en fondant son Ordre, n'avait pas été précisément de servir l'ambition du patriarche de Constantinople. Il existait à cette époque, et en Orient, une secte gnostique dite des Chrétiens johannites, à laquelle prétendaient remonter aussi les Albigeois qui se vantaient d'être les seuls initiés au vrai mystère de la religion du CHRIST. Ils attribuaient la fondation de leur secte à Jean. Les pontifes de cette secte prétendaient se succéder, depuis Jean, par une transmission ininterrompue de pouvoirs. Celui qui fut en fonction, à l'époque de la fondation du Temple, se nommait THEOCLET. Il connut Hugues de PAYENS qu'il initia aux mystères et aux espérances de son église et désigna comme son successeur.

Ces considérations idéologiques furent enveloppées d'un grand mystère et l'Ordre du Temple faisait profession extérieure de la plus parfaite orthodoxie et homogénéité. Acquérir des richesses, puis intriguer et au besoin combattre pour établir le christianisme johannite, tels étaient le but et les moyens proposés aux Frères initiés.

Le mot d'ordre était donc de devenir riche pour acheter le monde et faire triompher la Gnose. Les Templiers devinrent riches, en effet. En 1312 ils possédaient en Europe plus de 9.000 seigneuries. Par malheur, ils commirent des imprudences qui permirent au peuple de connaître leurs projets qui furent dénoncés publiquement. Le pape CLÉMENT V et le roi Philippe le BEL donnèrent le signal de la répression contre les Templiers, dans toute l'Europe. Un immense coup de filet tomba sur eux et, en 1312 au terme d'un procès rapide le Pape, cédant aux exigences du roi, prononça l'abolition de l'Ordre du Temple. Le 18 mars 1314, Jacques de MOLAY (23° grand Maître) mourut brûlé vif à Paris en compagnie de Geoffroy CHARNAY, Précepteur de Normandie, et 37 de leurs Chevaliers.

Il était impossible d'étaler devant le peuple le plan de la conspiration templière ; cela eut été initier la multitude des gens aux secrets des Maîtres. On eut alors recours à l'accusation de sacrilège. Il se trouva des dénonciateurs pour affirmer, qu'à leur réception initiatique, on les amenait à marcher et cracher sur le crucifix, à adorer le BAPHOMET, image du dieu PAN (il s'agissait, en réalité, de la représentation symbolique et anthropomorphique de signes alchimiques), et embrasser les symboles des 4 éléments.

La conséquence logique de ce programme, sur les esprits frustes et instinctifs, primaires et passionnels, fut une ire vengeresse contre l'Ordre du Temple.

Si l'on en croit Eliphas LEVI, Jacques de MOLAY réussit à créer quatre loges de maçonnerie occulte, du fond de sa prison, à Naples, Édimbourg, Stockholm et Paris.

Le pape et le roi moururent d'étrange manière et après la célèbre malédiction prononcée par Jacques de MOLAY sur eux et leurs descendants. Squin de FLORIAN, principal dénonciateur de l'Ordre, mourut assassiné. En brisant l'épée des Templiers on en avait fait un poignard (kadosh...).

Les Templiers retournèrent dans l'ombre.

Pendant que les guerres de religion ensanglantaient le monde, des sociétés secrètes s'étaient déjà formées en Allemagne. La plus ancienne de celles-ci était la Rose-Croix qui se livrait à l'alchimie. Son symbole était celui des plus anciens métallurges et consistait en une croix à pattes égales comportant, en leur centre, une Rose à cinq pétales. La croix symbolisait le creuset et la Rose la flamme de l'esprit. Dans un très lointain passé on obtenait le feu au moyen d'une croix de bois fixée en terre par quatre fiches. Une « fouette » était creusée au point d'intersection et on y introduisait un morceau de bois terminé en pointe que l'on faisait tourner rapidement, à l'aide d'un fil de liane enroulé deux ou trois fois et relié à un petit arc, tout en maintenant celui-ci par une pierre au-dessus. Le feu prenait alors et on soufflait dessus à l'aide d'un drapeau de paille, pour l'exciter.

L'alchimie est kaïnite sur le plan symbolique ; les constructeurs de cathédrales en ont été les vecteurs occultes (confer : FULCANELLI, « Les demeures philosophales », « Le mystère des cathédrales »), à l'insu des cléricaux qui découvrirent, plus tard, que les cathédrales gothiques étaient des livres de pierre, alchimiques.

La Rose-Croix avait accueilli les dogmes des Templiers et se crut la seule dépositaire de l'évangile de Jean. Il en fut de même au XVIII° siècle pour la secte de Saint JAKIN.

C'est grâce à une confrérie Rose-Croix que s'établit en Angleterre, au cours de la période 1646/1717, la Franc Maçonnerie traditionnelle. Les Rose-Croix se cachèrent au sein de la maçonnerie opérative et lui empruntèrent ses techniques, outils, de manière symbolique et spéculative. Petit à petit les Maçons spéculatifs l'emportèrent en nombre sur les opératifs ; alors ils décidèrent de devenir autonomes. Ainsi naquit la Franc Maçonnerie. La Rose-Croix avait pour but la création de centres de propagation discrète de son idéologie, où seraient formés des membres instruits pour leur ordre et dans le cadre de la gnose johannite.

En 1728, RAMSAY avait institué la fraternité du rite écossais (rite templier) dont le but était de faire de chaque frère un vengeur du temple. En 1772 s'opéra la fusion des néo Templiers, Rose-Croix et Francs-Maçons.

Dés lors, la Franc Maçonnerie se fixa un destin particulier dont la révolution française fut l'aspect le plus tangible (presque tous les grands révolutionnaires comme ROBESPIERRE, DANTON, et cœtera, étaient Francs Maçons). L'exécution de LOUIS XVI fut l'œuvre des néo Templiers.

Ce retour à un certain passé de l'humanité, pour triste qu'il soit, nous ramène à la réalité d'aujourd'hui qui nous interroge encore plus qu'elle ne sait répondre à nos aspirations les plus profondes. Aurions-nous perdu quelque chose d'essentiel qui explique le marasme qui affecte la Maçonnerie, périodiquement, dès lors qu'elle ne sait plus répondre aux besoins du monde moderne ?

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