vendredi 25 novembre 2011

Les plantes dans le chamanisme (5° et dernière partie)



HUACHUMA

Il s'agit d'un cactus arborescent du Pérou dont le suc purgatif provoque un don prophétique momentané et de divination.

DIVERSES ORIGINES

OPHIUSA D'ETHIOPIE

Le suc administré en breuvage provoque une terreur pendant laquelle le sujet se croit assailli par des serpents. Dans l'antiquité, il arrivait que certaines victimes, plongées dans un tel état, se suicidaient plutôt que de continuer à subir ces hallucinations.

CHANVRE INDIEN

Son suc produit, ingéré cru, une activation de l'intelligence et des penchants aphrodisiaques.

CHÉLIDOINE

Son suc appliqué en friction provoquait des dermatoses passagères.

COLOQUINTE

Elle provoque le priapisme.

Toutes ces plantes, abstraction faite de toutes celles qui, évidemment, restent seulement connues des indigènes amazoniens, d'Afrique noire ou encore de Sibérie et dont la liste ne sera jamais exhaustive, ont des propriétés fabuleuses que la science moderne étudie, plus ou moins lentement à cause de blocages culturels et… religieux.

N'oublions pas que les missionnaires chrétiens, débarquant dans le Nouveau Monde, s'empressèrent d'interdire au Indiens de consommer le PEYOTL lors de leurs cérémonies païennes, d'abord. Les indigènes, ignorant l'interdiction, se virent alors condamner à mort pour désobéissance à l'envahisseur blanc. Accusés de "diablerie" par le clergé catholique ou protestant, les pauvres indiens furent ainsi massacrés par millions sous le prétexte de sauvagerie. Mais, en conséquence directe, tout un savoir fut oblitéré par la bêtise humaine dont la cruauté la disputait à la folie.

Sous l'alibi de la "drogue", toute une connaissance fantastique est encore cachée, inaccessible, en plein 20° siècle qui s'enorgueillit de sa technologie alors que l'orgueil se mesure à la démence des politiciens aveugles. La culture judéo-chrétienne fut, reste encore, le plus gigantesque éteignoir de la connaissance que le monde a connu.

Pourtant, quelques prémisses d'une résurgence du passé de l'humanité apparaissent faiblement. Il faut reconnaître que les découvertes sont de taille.

"Il faut avoir beaucoup étudié pour savoir peu".

MONTESQUIEU

TRANSMISSION DE CONNAISSANCES DE MANIÈRE INOUBLIABLE

Novembre 1984, San Juanico au Mexique, une usine à gaz explose. Cinq cents morts environ. Un médecin propose l'usage d'une poudre magique, locale qui, miraculeusement, fit repousser la peau et les poils des grands brûlés. Stupéfaction collective chez les scientifiques. On découvrit l'origine du miracle: l'écorce broyée, chauffée et tamisée d'un arbre mexicain, de huit mètres de hauteur: Mimosa peaniflora autrement dit "Tepescohuite" pour les indigènes et "Arbre à peau" pour les guérisseurs. Une sorte d'acacia (est-ce l'acacia des francs-maçons?) qui ne pousse que dans la région de Chiapas dans l'ancien empire maya, largement pillé, évidemment, par les imbéciles du monde entier. A telle enseigne qu'il fallut, au gouvernement, déclarer la région patrimoine d'Etat et la protéger par des soldats en armes. Bêtise humaine au fonds insondable! Quand cesseras-tu de sévir et d'empêcher les gens intelligents de vivre... leur vie? Quand? Jusques à quand?

Mais voici une drôle d'histoire.

"Une fois, raconte Jean-Marie PELT, à Granpolo, au Dahomey, j'ai eu la chance de rencontrer un guérisseur, c'est à dire un initié en dehors du phénomène religieux. Chez lui, c'était une espèce de pharmacie de campagne: dans des bonbonnes, d'étranges mixtures végétales destinées à traiter toutes les maladies, du foie au cancer en passant par les vers ou le ventre. Pour nous, c'est inaccessible car on ne sait pas ce qu'il y a dedans. »

"Alors, on a décidé d'aller faire un tour à la campagne. Là, stupéfaction, il connaissait remarquablement les plantes, du moins toutes celles pour lesquelles je pouvais vérifier. Il m'a montré des "Daturas" comme étant la plante qui rend fou, me décrivant ses effets et, aussitôt après, celle qui guérit la folie: le Rowolfia Vomitoria qui est le Rowolfia africain. Or, cette plante, nous l'avons connue dans les années 50, et encore dans sa version indienne, le Rowolfia serpentina qui a été le premier neuroleptique. Et comme mon guérisseur tenait ses connaissances de son père, je me disais que, si on était allé l'interroger trente ans plus tôt, on aurait gagné du temps! Et c'est vrai que, dans les formules vaudoues, je retrouve partout le Rowolfia pour arrêter les transes. De même pour les Daturas, il connaissait magnifiquement leur utilisation: quand un individu est en état de catalepsie depuis une quinzaine de jours, apparemment mort, on lui lave le corps avec une mixture à base de Datura dont les alcaloïdes traversent la peau lorsqu'elle est humide. Et il se réveille!

"On a donc continué ce petit jeu: chacun devait dire les plantes qu'il connaissait. Il m'a montré un Azeratum et ajouté: "C'est bon contre la bilharziose". Je ne le savais pas et je l'ai noté pour le vérifier ensuite. Ensuite un Aloès, pour le ventre. Exact, c'est un laxatif et je le savais. Mais mon guérisseur ajouta qu'il avait aussi des propriétés cicatrisantes. Humilité. »

"Mais vous vous en doutez, les plantes, il les connaissait mieux que moi. »

"D'où tenait-il ses connaissances? »

"Ca, c'est le plus extraordinaire. Quand je le lui ai demandé, il m'a répondu: "De mon père". Evidemment, j'ai souhaité consulter le grand livre dans lequel il avait dû tout consigner. "On n'écrit rien chez nous, dit-il ». Alors vous l'avez appris par cœur! Ce n'était pas cela non plus. »

"Il m'a pris par la main et emmené sur la plage. Sur la dune il y avait des Hippoméas. Il s'accroupit, en recueille quelques graines dont il sait qu'elles contiennent des hallucinogènes. On avait toujours dit qu'il y en avait au Mexique mais pas en Afrique. C'est une erreur. "Tu vois, me dit-il, quand je prends ces graines je vois ce qui fait trembler la mer et en même temps je vois mon père. Et tout ce qu'il m'a appris, je le sais". C'est ce que j'ai pu vérifier. »

« En réalité, il a mémorisé son savoir sous hallucinogène et c'est dans ces conditions qu'il le retrouve. C'est son initiation, et il fonctionne exactement comme une carte à puce, sauf que les informations, ici, ne sont pas codées de manière informatique, mais chimique. C'est prodigieux et vous imaginez toutes les perspectives de recherche que cela peut ouvrir!"

De belles histoires, des situations étranges et l'on comprend mieux pourquoi on dit souvent qu'un vieux sage qui meurt c'est une bibliothèque qui brûle...!

Et voilà! Nous sommes arrivés au point crucial d'une réalité qui échappe encore à la science moderne, cristallisée sur son savoir qu'elle ne veut pas voir remis en cause. Et pourtant ?

Il y a longtemps, déjà, j'étais passé pour fou lorsque je prônais la réalité d'une certaine astrologie, de la graphologie et de la psycho-morphologie. On me riait au nez en me traitant de crédule ; traduisez: "imbécile".

De même, lorsque je pensais à la probabilité d'une autre forme de mémoire chez les sorciers féticheurs, guérisseurs, philippins ou amazoniens, africains, on ironisait sournoisement en me questionnant sur mes éventuels diplômes: "Avez-vous un diplôme de médecine, ou bien de pharmacie"? « Non! Alors, rigolons".

Certes, nous ne sommes pas en Amérique où le découvreur de l'A.D.N. n'avait même pas le baccalauréat! Ce qui ne l'avait pas empêché d'être un génie.

En France, si vous n'avez pas de diplômes adéquats vous n'avez pas le droit de penser, ni de découvrir dans certains domaines, surtout d'ordre médical. Mais, jusqu'à plus ample informé, même les diplômes n'ont pas réussi à protéger quelques médecins et pharmaciens qui, paradoxalement, ont été poursuivis pour infraction au "code". Tel pharmacien à Lyon, et qui eut le tort d'être herboriste et professeur de yoga...; et cœtera.

Bizarrement, ce sont les mêmes qui dénigrèrent l'astrologie et la graphologie, pour ne citer que ces disciplines et, aujourd'hui, en sont devenus les fanatiques... D'un excès ils sont tombés dans un autre; pourtant ce ne sont pas des sciences exactes. Alors qui est fou ?

Il en a été de même pour ceux et celles qui, bravant tous les interdits et tabous, sont allés quêter quelques bribes de savoir chez les "sauvages" d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Passant pour folles, ces personnes ont dû en découdre avec la bêtise humaine jusqu'au jour où..., leurs découvertes furent accaparées par des financiers sans scrupules, pour la plupart.

Mais les Simon de MONTFORT sont de toutes les époques, même pour la pensée.

"Au savant, il est demandé d'observer la visibilité de l'objet concret et, au philosophe, de sonder l'invisibilité de l'objet abstrait".

Jean d'ENCAUSSE

CONCLUSION

Ainsi que l'a écrit Claude ALLEGRE, ancien Directeur de l'Institut physique du globe:

"Plus une idée est nouvelle, plus elle choque, plus elle dérange ceux dont la fortune s'est établie hors d'elle, comme ceux dont le confort intellectuel se trouve perturbé par son émergence. L'originalité est une vertu estimée, pourvu qu'elle ne s'avère pas trop dérangeante. Une réaction marginalisante, voire sacrificielle, sanctionne toute audace novatrice au-delà d'un certain seuil..."

Certes, il est plus facile de correspondre au standard de l'uniformisation de la pensée et du sentiment. Cela rassure les gouvernants...

Mais est-ce que l'aseptisation de la société, comme pour un camembert de Normandie, est rassurante pour l’avenir ?

jeudi 24 novembre 2011

Les plantes dans le chamanisme (4° partie)

Lophophora Williamsii Lem - Peyotl


CACTÉES


PEYOTL

C'est un petit cactus sans épines, de couleur vert cendré, poussant sur les hauts plateaux mexicains et qui se vend chez les apothicaires de la région sous le nom de "Peyotl Buttons" ou "Mescal Buttons" (tranches de Peyotl, coupées dans le bulbe extérieur, puis séchées). Son nom scientifique est Echinocactus Williamsii Lem; il appartient à la famille des Cactacées, tribu des Echinocactées, genre Echinocactus, sous-genre Lophophora Williamsii Lem. Les types différents de PEYOTL n'appartiennent qu'à une espèce unique, dont le facile polymorphisme a pu faire croire à des espèces séparées .

D'après Alexandre ROUHIER (docteur en médecine), auteur d'un excellent livre sur cette plante (confer: "Le PEYOTL, la plante qui fait les yeux émerveillés" - Éditions Guy TREDANIEL - 1975):

"Le sens étymologique du mot PEYOTL est assez confus. Son origine semble être nettement aztèque. Il pourrait dériver du terme nahuatl PEYUTL, dont le sens élastique et imprécis désigne quelque chose de blanc, de brillant, de soyeux, de laineux et qui s'applique à un cocon de ver, à une toile d'araignée, à un fin tissu et même au péricarde".

Cette cactée est originaire du Mexique et de l'extrême sud de l'Amérique, où sa croissance est spontanée; particulièrement sur la haute steppe, désertique. Privilégiant les collines pierreuses et les pentes dénudées des montagnes, le PEYOTL recherche l'abondance de la rosée. Préférant les terrains de nature calcaire il pousse isolé ou bien en famille de nombreux individus. Son aire de végétation se limite au plateau mexicain. Ses bornes naturelles sont:

- Au nord, la vallée du Rio Grande del Norte

- A l'est, la chaîne des montagnes du Tamaulipas

- Au sud, la ligne hydrographique des sources des affluents de droite du Rio Grande de Santiago et de celles du Rio de Mezquital

- A l'ouest, la partie la plus basse du versant oriental formé par la Sierra Madre, la Sierra du Durango et la Sierra del Nayarit.

Le PEYOTL possède la propriété de transformer, dans le psychisme humain, les sons en couleurs. Ingéré cru, il produit des visions colorées sans ôter en rien la conscience de l'expérimentateur. De plus il procure des visions divinatoires, et les Indiens l'utilisent, notamment, pour démasquer les voleurs, les épouses volages et prédire l'avenir.

Contrairement à ses homologues, hallucinogènes, le PEYOTL ne produit ni accoutumance, ni nocivité, à doses non excessives. Au début, son absorption provoque la nausée mais, selon les dires des indiens mexicains, après une première expérience, le corps s'habitue et les nausées cessent.

En France, il est classé comme une cactée rare pour collectionneur averti qui peut le trouver dans les "Cactérium-plantarium" du midi. Son entretien est difficile car il provient des hauts plateaux désertiques du Mexique (2.000 mètres d'altitude) au climat aride, subtropical: chaleur diurne, ardente, suivie d'un intense refroidissement, nocturne. L'année se partage en deux saisons: hiver, saison sèche; été, saison des pluies. Ces dernières, nommées "Aguacéros", se produisent locales et violentes, au cours des mois de juin, juillet, août et septembre. Il ne faut pas beaucoup d'eau au Peyotl, surtout en substrat insuffisamment drainant, autrement les racines pourrissent et il meurt. Cette cactée réclame le soleil, la chaleur naturelle, l'air et la lune, une terre nourricière composée de 1/4 de sable de rivière, grossier, et de 3/4 de compost spécial pour cactées. Normalement, elle ne boit que la rosée ou les pluies fertilisantes, limoneuses, drainant quantités de déchets organiques. Aussi est-il conseillé de vaporiser le Lophophora Williamsii Lem, avec parcimonie, d'un peu d'eau de pluie (ou de l'eau de Volvic; jamais d'eau chlorée, ou bien laisser l'eau javellisée au soleil pendant deux heures au minimum, de manière à éliminer le chlore), tous les trois jours en période chaude, avec des alternances d'arrosage, et pas du tout en période froide (température entre 5° et 10° centigrades - 6 heures d'éclairement, au minimum). En captivité, il convient de lui donner des amendements composés de sang séché et de jus de betterave qui apporteront la trilogie indispensable N.P.K. (azote, phosphore et potasse) plus les oligo éléments sans lesquels toute plante périclite et meurt. En effet, à l'état naturel elle se nourrit de cadavres d'animaux ou d'insectes, et cœtera. En hiver, il convient de la mettre à l'abri du froid, sans la placer sur une source de chaleur pour autant. Si on restitue le cycle des saisons, alors il est possible de la voir fleurir, en France, de juin à septembre, au Mexique de mai à juillet, après la période des grandes pluies, et donner des graines qui pourront germer et donner naissance à d'autres cactus. En effet, elle se reproduit essentiellement par ensemencement naturel de ses graines; mais il est possible d'obtenir de jeunes PEYOTL par bouturage de rejets latéraux. Il suffit de trancher délicatement un rejeton, au rasoir, en lui laissant un morceau de la racine mère; puis laisser cautériser au soleil pendant deux jours, avant de réempoter dans du terreau pour cactées. Autrement la bouture pourrit. Agir de même pour la plante mère qui doit cautériser de la même manière. Agir au printemps, lorsque la sève monte.

Le dépotage annuel est à déconseiller. En effet, le transfert traumatise la plante qui souffre et se met en léthargie plus ou moins longue avant de récupérer ses forces; se considérant en danger de mort, le cactus demeure inerte. Puis, à condition que l'on respecte son sommeil artificiel en ne l'arrosant pas avant une huitaine de jours, le Peyotl se réveille lentement. L'inconvénient majeur du dépotage, outre la perturbation psychique du végétal, est le déracinement qui s'avère blessant ou mutilant; la cactée est donc obligée de restaurer son système radiculaire, opération qui réclame une perte d'énergie, importante. De toutes les manières, le dépotage éventuel devra s'opérer au printemps, selon la règle en la matière. L'idéal est de placer un grand pot contenant la cactée dans un grand bac en terre (bannir les pots en matière plastique qui étouffent les plantes) empli de tourbe; ainsi on arrose uniquement la tourbe avec de l'eau de pluie, et pas du tout le pot de la cactée qui recevra l'humidité requise par capillarité. A ce moment là, la cactée peut fleurir... Le pot devra être enseveli jusqu'à la collerette.

Les graines peuvent mettre près de 21 jours pour germer, semées en terrain convenable. Auparavant elles devront avoir hiverné dans un bocal de verre, ouvert et à l'ombre totale, à une température de 6° à 8°, pour lever l'inhibition hormonale; en effet, pour leur éviter une germination fatale pendant l'hiver, une hormone inhibitrice, spécifique, est sécrétée à la floraison. Cette hormone sera neutralisée durant l'hiver à une température adéquate et, de ce fait, la germination deviendra possible en bonne saison printanière.

Les graines sont minuscules (1 millimètre de diamètre) et, dès qu'elles germent, de la rosée ou des gouttelettes d'eau doivent être présentes; autrement les plantules meurent. La croissance est rapide. Du jour au lendemain, des plantules apparaissent, la nuit passée. Parfois elles sont couchées et on discerne le corps entouré de poils radiculaires, minuscules et en couronne, à la base; dissimulée en leur sein se devine la racine foreuse qui s'empresse de s'enfoncer dans la terre pour assurer la survie de la plante (ne jamais arroser avec de l'eau minérale ou du robinet qui serait mortelle; utiliser de l'eau de pluie ou bien de Volvic).

RÉCAPITULATION

Hivernage

D'octobre à mars pour avoir des fleurs, au printemps; autrement pas de floraison (le 15 octobre les cactées devront être rentrées). C'est une condition "sine qua non" pour toutes les cactées.

Pour le Lophophora Williamsii Lem, le séjour doit être effectué dans un local éclairé par le jour (pas sombre du tout), à l'abri du froid (température entre 5° et 10° centigrades, maximum).

Ne pas arroser depuis novembre et attendre le mois de février pour recommencer, par de brèves vaporisations légères. Ce ne sera qu'à partir de fin mars, début avril, que les cactus pourront être arrosés normalement.

Les cactées hibernent comme les marmottes, en hiver, et il convient de les respecter comme des êtres vivants; ce qu'elles sont de toute évidence.

Semis

Terreau de feuille, mélangé à 30% de sable de rivière, grossier (autrement le sable tasse la terre) - pas de sable de mer.

Mettre ce mélange dans des bacs à germination que l'on trempe dans un autre bac plus grand pour mouiller par capillarité (ne jamais arroser avec de l'eau minérale ou du robinet; utiliser de l'eau de pluie ou bien de Volvic). Autrement, si l'on arrose, on bouscule les graines. Quand l'eau affleure, ôter les bacs.

Les graines sont semées à la volée, puis recouvertes de sable fin sur 1 millimètre; on y ajoute un peu de sable gros pour apporter un peu d'ombre au plantules minuscules qui naîtront. La période faste est le printemps, en tenant compte que les graines doivent germer en phase de "pleine lune"; par conséquent, il faut prévoir les semis à cet effet.

Couvrir les bacs avec du cristal et ne pas soulever tant que la germination n'est pas réalisée (15 à 21 jours). Après la germination, lever le couvercle pour que les champignons ne s'y mettent pas.

Ne pas mettre les plantules sous les rayons solaires, avant six mois; autrement elles meurent, brûlées par le soleil (d'abord elles blanchissent, puis elles deviennent de couleur marron et pourrissent).

Veiller à ce que le substrat reste toujours humide pendant les chaleurs; autrement, les radicelles sèchent et la plantule meurt.

Période

Opérer en mai afin que la température soit d'au moins 25° le jour, d'une part, et qu'elle ne descende pas au-dessous de 20° la nuit, d'autre part. Il est possible de réaliser les semis dès le mois de février, à condition que ce soit à une température de 25°, le jour, dans un local aéré et lumineux, et qu'elle descende jusqu'à 15° la nuit. La variation de température s'impose.

Réempotage

Comme pour tous les napiformes, il convient de repiquer les jeunes plants dans des pots très profonds, et gros; un par 20 centimètres de surface et 30 centimètres de profondeur.

Ajouter à une combinaison de 1/3 de terre de jardin, propre, avec 1/3 de terreau de feuille et 1/3 de sable grossier, 2 cuillers à soupe d'un mélange de sulfate de potasse et de superphosphate de chaux, par litre de terreau, et uniquement en période de végétation (du mois de mars au mois de septembre). Cette méthode est celle des horticulteurs mais elle a le tort de mener les plantes à des difformités et à la maladie. Pour s'en convaincre il suffit d'observer le comportement d'un cactus acheté dans le commerce. Il est plutôt conseillé d'apporter l'azote sous la forme de morceaux de cornaille, mélangés au compost selon les proportions adéquates. Les morceaux d'os sont encore meilleurs car le calcium se transforme en potasse, de manière naturelle, par les micro organismes qui assurent le métabolisme de la plante; à condition, toutefois, que les engrais chimiques ne les aient point tués, auparavant. Il existe aussi un engrais "Osmocote", composé de débris d'os, qui se délite lentement dans la terre selon les besoins de la plante; la dose est de 30 grammes (soit l'équivalent de deux cuillers à soupe) de granules par litre de terreau.

Une fois par mois, arroser avec de l'eau additionnée d'engrais pour géranium (ou bien de sang séché et de jus de betterave - vendu dans le commerce par FERTILIGENE, engrais Solugène, liquide). Là encore, l'engrais organique est encore le meilleur, et ce pour des raisons évidentes.

Le reste du temps, vaporiser et arroser tous les trois jours avec de l'eau de pluie, pendant les grosses chaleurs. L'essentiel est que les racines atteignent un léger dessèchement qui doit rester passager. L'été, lors de la canicule, lorsque la température atteint 40° le cactus arrête sa croissance; il est alors déconseillé de l'arroser sous peine de le faire mourir par décomposition brutale.

Arrêter tout apport d'engrais à partir de la mi-août.

Pour lutter contre la cochenille (parasite destructeur et prolifique), badigeonner les insectes avec un pinceau imbibé d'alcool à brûler, pur. Pulvériser l'ensemble de la plante avec de l'eau additionnée d'alcool à brûler (une cuiller à soupe pour un litre).

Dans la nature, les plantes sont toujours plus robustes car elles s'intègrent dans le cycle universel de la végétation. Chacune a son biotope spécifique, que constituent le climat, la composition du sol et de la terre, la nourriture apportée par les cadavres d'insectes, d'animaux et de végétaux. En captivité, les plantes sont privées de leur milieu naturel et il importe au cultivateur de le leur restituer, autant que faire se peut. Autrement, toutes les plantes meurent; c'est simple!

Conseils

Il est dit que certaines personnes ont la "main verte". Ainsi, la sagesse populaire constate que quelques uns ont du succès dans la culture des plantes de serre, d'autres pas.

La raison en est simple, bien que de découverte récente; les plantes réagissent au psychisme humain et, à l'instar des animaux, elles discernent ceux et celles qui les aiment, des autres qui n'ont que de l'indifférence à leur égard. Elles réagissent à l'amour comme à la haine; prospères dans un sens, elles deviendront chétives et malheureuses, dans l'autre. Certaines meurent, de la haine...

Si l'homme aime les plantes, comme toute la création entière, il sera aimé en retour par elles-mêmes. Les cactées seront heureuses des soins affectueux qu'elles recevront de la main humaine; elles progresseront donc plus vite, plus harmonieusement, et récompenseront l'heureux cultivateur par une abondante floraison, hommage ultime de la plante à la vie!

Il n'y a pas de belles plantes et de vilaines! Ces concepts sont humains; ils n'ont pas de valeur chez les plantes et chacune a son rôle à jouer dans l'écosystème, sur la planète. Ainsi, le Lophophora Williamsii Lem n'est pas "beau", au yeux de quelques personnes; il ressemblerait à un crapaud... Mais un crapaud est beau dans le cadre du règne animal, dans la mesure où il ne manifeste pas une monstruosité morphologique. Les notions de beau et de laid sont d'ordre essentiellement subjectif et, par conséquent, elles n'engagent que la responsabilité de leur auteur.

Les concepts de laideur et de beauté, ne seraient-ils point, en une certaine mesure, la projection subjective de quelques fantasmes sur la réalité? Qui a dit que la beauté était, essentiellement, une lumière intérieure ?

Les humains ne seront que des imbéciles tant qu'ils n'auront rien compris à la nature; à la leur donc. A chacun de changer de nature, dans le sens universel.

Remarques

Les principes actifs sont:

L'Anhalamine - C11 H15 O3 N.
La Mescaline - C11 H17 O3 N.
L'Anhalonine - C12 H15 O3 N.
L'Anhalonidine - C12 H17 O3 N.
La Lophophorine - C13 H17 O3 N.
La Peyotline - C13 H19 O3 N.

Mais la science moderne a détecté 30 alcaloïdes chez le Peyotl (le véritable Lolophora Williamsii Lem), et 8 seulement chez le Lophophora Diffusa ou Lutéa (nouvelles variétés découvertes au Texas) dont les proportions font leur spécificité... L'un, une hormone, a la propriété d'exciter le cerveau droit, dit chamanique. Véritable laboratoire vivant.

Expérience relatée par le docteur Alexandre ROUHIER (confer: Le Peyotl, page 234):

"Le produit employé pour cette expérience est un extrait fluide, Per Os, de mescal buttons, préparé avec de l'alcool à 70° et titrant 2 grammes, 50% d'alcaloïdes totaux.

Age du sujet: 33 ans. Taille: 1 mètre 77. Poids: 78 kilogrammes. Santé robuste bien que d'estomac délicat et assez sujet aux migraines d'origine stomacale.

Dimanche 8 février 1914 - J'ai fini de déjeuner à 14 heures.

16 heures 15'- Pouls: 78. J'absorbe, dans 1/4 de verre d'eau sucrée, une cuiller à café d'extrait fluide. La saveur est très désagréable et laisse dans la bouche une amertume persistante.

16 heures 45'- Pouls: 72. Absorption d'une seconde cuiller à café d'extrait fluide.

17 heures - Pouls: 66. J'écris avec facilité quelques courtes lettres.

17 heures 15 - Sensation de plénitude stomacale provoquant de fréquents baillements. Nulle envie de dormir.

17 heures 45'- Ingestion d'une troisième cuiller à café d'extrait fluide. La sensation de gêne stomacale fait place à un état nettement nauséeux qui n'est pas particulièrement pénible mais qui, en s'aggravant jusqu'au vomissement, risquerait de compromettre la suite de l'expérience; pour y remédier, je me couche, et la nausée disparaît. Le jour baisse. J'allume le bec Auer éclairant ma chambre.

18 heures 30'- Pouls: 69. Ingestion de deux cuillers à café d'extrait fluide.

19 heures 30'- Je me lève et avale, avec une extrême répugnance, deux nouvelles cuillers à café d'extrait fluide dont la saveur provoque une violente nausée. Je me recouche et garde l'immobilité de peur de vomir.

J'ai donc absorbé jusqu'alors un total de 7 cuillers à café (35 cm3) d'extrait fluide, soit 0 gramme, 875 d'alcaloïdes totaux.

Pas de dépression musculaire; tous les mouvements sont possibles et faciles à exécuter sans aucun effort. Je peux me lever et marcher avec aisance. La station droite est cependant rendue pénible par un état vertigineux provoquant de désagréables envies de vomir. Pas de titubation, ni d'erreur de direction dans la marche. Je ressens, à peine accentué, un sentiment d'irréalité ou d'ivresse légère. La chambre et les objets environnants me paraissent plus éclairés que de coutume.

Je me recouche et ferme les yeux sur lesquels j'applique un bandeau épais pour les préserver de la lumière.

20 heures 30'- Des visions commencent à se produire, les yeux étant fermés. Elles sont d'une telle ténuité, que j'ai la sensation de les ressentir depuis plusieurs minutes déjà sans qu'elles aient attiré mon attention: ce sont d'abord des dessins géométriques, emplissant tout le champ visuel, semblables à ceux d'une tapisserie dont le fond serait gris perle et les ramages blancs; ils sont animés d'un mouvement de giration lent et continu. Puis apparaît une série de dessins en forme de sablier, formés de stries et analogues aux dessins de la lumière polarisée.

Ces visions sont, au début, si peu marquées que, pendant un moment, je les crois dues à un effet de tension cérébrale sur un phénomène attendu, ou à de l'autosuggestion. Je reconnaîtrai ce point de vue comme faux par la suite, lorsque les visions plus précises se présenteront inopinément dans mon champ visuel, sous des formes très inattendues, ni prévues, ni souhaitées.

A partir de ce moment, les visions vont se succéder avec une intensité progressivement croissante jusqu'à 21 heures, où le vomissement se produira, puis décroîtront, pour cesser complètement à 21 heures 30'.

La plupart des formes perçues au courant de cette intoxication seront d'une faible luminosité, comme mal éclairées et vues dans une demi obscurité, mais certains détails seront, par contre, d'une coloration intensément lumineuse, d'une vivacité de teinte, d'une pureté de coloris incomparable, et si petits qu'ils soient, ils sembleront illuminés intérieurement d'une clarté si vivante qu'ils donneront la sensation de n'en avoir jamais perçu de pareille et seront un véritable motif d'enchantement.

Les objets seront souvent vagues et imprécis comme dans une pénombre, pareils à des formes brumeuses qui tendraient à se matérialiser. Leur imprévu excitera vivement mon attention, et bien que ne les percevant que les yeux clos, leur imprécision m'obligera souvent à froncer inconsciemment les sourcils et le front, comme un myope concentrant sa vision pour mieux voir ces images intérieures.

Intelligence et sens critique absolument nets; toutes les visions ont été décrites, au fur et à mesure de leur production, à un camarade qui en prenait note. Aucune n'a été perçue les yeux ouverts. Aucun trouble dans la perception des choses extérieures. Pas d'hallucinations olfactives, auditives, gustatives ou tactiles.

ENUMÉRATION DES VISIONS (RÉSUMÉ)

Chute d'objets lumineux. Vision nette d'un visage humain. Vision d'un appartement avec ses détails, de masques, d'un candélabre puis encore de la même figure humaine.

21 heures - Nausée violente suivie de vomissement. Les matières rejetées sont composées des restes du déjeuner, colorées en brun verdâtre par l'extrait fluide non encore assimilé; elles ont une saveur désagréable de PEYOTL et laissent une sensation brûlante dans l'arrière gorge.

Ceci fait, mon malaise stomacal disparaît entièrement; je me trouve tout à fait à mon aise en position horizontale.

Vision de deux cornes pointues, de couleur bleue, d'éclairs, de gravures, masques, d'un tunnel convergeant vers l'infini. Vision de deux figures humaines, d'un lion.

21 heures 30'- Toutes les visions sont terminées.

Je me lève. La marche est normale et aussi assurée qu'à l'ordinaire. Seul, persiste un état vertigineux qui disparaît dès que je me recouche. Il m'est impossible de dormir jusqu'au lundi matin 4 heures. Je me lève à 6 heures et travaille tout le jour, debout, jusqu'à 20 heures, dîne et veille jusqu'au mardi matin 1 heure, sans fatigue. Je constate seulement le léger gonflement des extrémités inférieures que je ressens habituellement après une période de surmenage.

L'apparition, la procession et la nature des visions ne furent, à aucun degré, soumises à l'influence de la volonté".

Posologie (addition de produits sucrants pour éviter la nausée)

Extrait fluide à P.E. de "mescal buttons": 5 à 15 grammes

Extrait fluide de réglisse à 50% d'extrait mou: 5 à 15 grammes

Sirop, Q.S. pour 150 cc.

Une cuiller à soupe représente 0, gramme 50 à 1 gramme, 50 d'extrait fluide à P.E.

Dose: 4 à 6 cuillers, par jour.

TOXICITÉ ET PHARMACODYNAMIE (D'APRÈS ALEXANDRE ROUHIER EN SON OUVRAGE PRÉCITÉ)

Per Os, le Peyotl ne semble pas toxique pour l'homme. Pris à trop forte dose, il est émétique.

Le poids de Peyotl nécessaire pour obtenir l'ivresse mescalinique varie évidemment selon les individus et surtout selon la richesse alcaloïdique de la plante.

HAVELOCK ELLIS absorba trois mescal buttons (10 grammes environ); HEFFTER, cinq mescal buttons (16 grammes, 60 de drogue à 6% d'alcaloïdes totaux); J. MOONEY, PRENTISS et MORGAN, sept mescal buttons (23 à 25 grammes); ESHNER et WEIR MITCHELL, 12 et 13 grammes 60 d'extrait fluide à poids égal et A. ROUHIER, 35 grammes.

Les indiens Kiowas prétendent (fide Mooney) qu'aucun effet cérébral n'est obtenu à moins de 10 mescal buttons (30 à 40 grammes environ); "12 à 15 pour un individu sont un nombre courant pendant une nuit et beaucoup en ont mangé 30 et plus à l'occasion". C'est le cas de l'Indien Zuanah, premier grand prêtre du rite chez les Comanches; cela ne l'a pas empêché de traiter, le lendemain, les affaires courantes qui l'occupent.

Il est courant que certaines personnes mâchent 10 mescal-buttons, l'un après l'autre, comme des pastilles. Certains enfants, lors de leur initiation, en avalent 6 la nuit.

Un mescal-button ne représente guère qu'une petite plante fraîche ou bien la moitié d'une grosse; il ne pèse en moyenne que 3 grammes, 30 à 4 grammes. Les Indiens n'utilisent que la partie aérienne de la plante. Les plus avisés ne tranchent que cette partie, afin de préserver la racine qui donnera alors naissance à plusieurs têtes de PEYOTL, par bourgeonnement.

Il semble possible, en comparant les quantités de drogue absorbée par les Indiens des prairies (qui l'emploient à l'état sec) et par ceux du Mexique (qui l'emploient à l'état frais) que l'activité de la drogue soit quelque peu modifiée par la dessiccation. LUMHOLTZ constata lui-même un effet cérébral, avec production de visions colorées, après avoir mangé un seul "hicouri" (peyotl), frais.

Les plantes dans le chamanisme (3° partie)



SOLANÉES (CONSOLANTES)

BELLADONE

Elle constituait la base d'onguents réputés au XVI° siècle pour provoquer, par application cutanée, des désordres d'ordre sensoriel et intellectuel. Selon le degré de concentration du produit actif, le sujet était plus ou moins plongé dans le délire et la stupeur. A un degré moindre, le suc frais extrait des baies, racines et tiges, frotté sur l'épiderme, donne des rêves extatiques et des visions fantastiques.

Elle tient la première place des solanées. Administrée en infusion dans du lait, elle lance le sujet dans un vertige qui l'oblige à tournoyer sur place. La volonté et les pensées sont asservies. Frotté sur l'estomac ou les tempes, le suc retiré des feuilles plonge la personne dans un sommeil léthargique. Selon les doses, le suc provoque des rêves aériens ou des cauchemars.

Le principe vénéneux est l'atropine.

JUSQUIAME

On se sert surtout des racines, graines et feuilles qui sont administrées en breuvage ou onction et fumigations. Son action est plus faible que celle de la belladone. A petites doses, elle procure de douces illusions et, à fortes doses, des rêves démoniaques.

Elle entrait dans la composition d'un parfum à brûler comportant du coriandre, des feuilles de ciguë, de férule, d'if, de barbasse, du santal rouge, du pavot noir et des racines de canne. Toutes ces substances, consumées dans une cassolette, donnaient assurément d'étranges visions.

Comme antidote, on avait coutume d'employer des fumigations de soufre et de bois d'aloès.

Il existe plusieurs sortes de Jusquiame: la blanche du sud de l'Europe, la noire de nos contrées et la pygmée de Perse ou d'Egypte qui sont très riches en principes actifs.

Comme antidote, le miel accompagné de lait et d'une décoction de figues sèches était employé.

Son principe vénéneux est un alcaloïde, l'hyosciamine.

MANDRAGORE

Elle constituait la base de philtres provoquant des songes dorés. Elle pousse particulièrement dans des cavernes et anfractuosités de terrain, en Grèce, Italie, Corse et le midi de la France. Elle produit des effets semblables à ceux de la Jusquiame et de la Belladone mais de moindre intensité. On utilise surtout les feuilles et les racines. Cette plante a fait l'objet de très nombreuses études à cause de sa réputation divinatoire.

DATURA STRAMONIUM

Plus connue sous le nom de "Stramoine" ou "Herbe du diable", elle était réputée chez les gitans pour soulager de l'asthme. Les feuilles et les graines, employées en infusion, provoquent différemment, en fonction du dosage, des visions surprenantes ou une stupeur de vingt-quatre heures, que rien ne dissipe. Les sorciers du moyen âge l'utilisaient pour enlever la mémoire des faits accomplis sur leurs sujets. Plongés dans un état de stupeur, les patients pouvaient commettre les actions les plus réprouvées, tout en perdant le souvenir.

La vengeance de Circé est connue; elle se servit d'une variété d'"Hyosciamus Datura" nommée aussi "Fève de porc" dont la racine rendait, ceux qui la mangeaient, abjects comme des porcs. Une autre explication provient de l'interdiction de manger des fèves, édictée par le célèbre PYTHAGORE (auteur du théorème attribué à son nom), à ses élèves en son Ecole des Mystères. Cette graine aurait la propriété d'annuler les effets divinatoires causés par des plantes spécifiques. Ainsi est-il plausible de penser que les disciples du grand PYTHAGORE se "droguaient", selon la terminologie actuelle... Diable, diable; les mathématiques, alors, auraient donc flirté avec les plantes !

Outre le Datura Stramonium de France, il existe le Datura Spinosum Vulgatum et le Datura Arboréa du Chili, qui sont surtout employés contre les tumeurs des jambes et en traitement de la lèpre. Il y a aussi le Datura Cérotacula de Cuba, le Datura Fastuosa d'Egypte, le Datura Ferox de Chine, le Datura Sanguine du Pérou, le Datura Tatula de l'Amérique méridionale. Leurs propriétés varient en intensité sous la chaleur des climats et selon les terrains.

Le Datura Arboréa est connu, sous l'équateur, sous le nom d'Huanta; sa décoction sert de boisson d'épreuve chez les féticheurs qui affirment obtenir une prescience de l'avenir, à l'issue des vingt quatre heures de stupeur.

EUPHORBIACÉES

EUPHORBE

Son suc était réputé pour empoisonner les poissons dans les ruisseaux. Appliquée sur la peau, elle cause une éruption cutanée.

RHUS

Elle possède les mêmes propriétés que la précédente.

TÉRÉBINTHACÉE

TOXICODENDRON

Elle possède les mêmes propriétés que la précédente.

RENONCULACÉE

ACONIT

Le suc retiré de ses feuilles était réputé dans la confection d'onguents qui provoquaient des troubles visuels, des vertiges et des altérations du goût et du toucher. Mêlée aux aliments, elle simulait la mort par l'insensibilité provoquée.

ELLÉBORE

La racine servait de base à la fabrication d'onguents provoquant des vertiges accompagnés de refroidissement excessif et de prostration. C'est un calmant énergique.

COLCHICACÉE

COLCHIQUE

Ses baies sont utilisées sous la forme d'infusion ou de boisson. Elle provoque des terreurs diverses sous la forme hallucinatoire.

CHAMPIGNONS

NAUACATL OU TEONANACATL

Plus communément connu sous les noms de "Chair de Dieu" ou "Chair du diable" (cela dépend du côté idéologique où l'on se place...!) par les mexicains, il est réputé pour provoquer une stimulation du cerveau, particulière, et des visions de couleur verte. Son nom scientifique est "Stropharia Cubensis" ou "Psilocybe". Son principe actif est vénéneux; c'est un alcaloïde, la Psilocybine.

ERGOT DE SEIGLE

Il pousse sur les farines de céréales ou les céréales elles-mêmes qui vieillissent dans de mauvaises conditions, à l'humidité. On se rappelle l'intoxication massive de la population de Pont Saint Esprit, consécutive à l'emploi de farine contenant de l'ergot de seigle, par un boulanger de ce village.

Ce champignon a l'allure d'un ergot de coq, de couleur ocre, et il se reproduit à grande vitesse dés qu'il rencontre des conditions d'humidité et d'ombre, propices.

Le principe actif est l'acide lysergique, un alcaloïde; il est plus connu sous le nom de LSD 25. Ce produit est 7000 fois plus puissant que la mescaline; il produit des visions colorées accompagnées de distorsions d'images.

MUCHAMORE

Aussi appelé "Bolet des Kamtchadales", il appartient à l'espèce des Amanites. Il est utilisé en mets ou infusion et provoque, selon les doses, le délire profond, la tristesse accompagnée d'épouvante ou un état prophétique. Les Chamans de Sibérie l'utilisent cru.

Son principe actif est vénéneux; c'est la Musarine qui excite, aussi, la mémoire.

HONDA

Poussant surtout en Nouvelle Guinée, il procure des hallucinations et un délire prophétique.

LIANES

YAGÉ

Cette plante est une liane tropicale d'Amérique qui s'administre en décoction concentrée. Ses propriétés seraient particulièrement troublantes, d'après Alexandre ROUHIER (confer: "Plantes divinatoires", bibliothèque nationale, Paris 1927, in 8°, 8° s. Pièce 14174) qui relate l'art des peuplades amazoniennes, à s'en servir. Ecoutons-le:

"Ils (les Indiens du Mexique) font bouillir un kilogramme de Yagé dans quelques litres d'eau, nuitamment. Dès qu'il n'en reste plus qu'un verre de liquide, le sujet la boit, avale une gorgée d'alcool de canne à sucre et sombre dans une légère somnolence. On l'emmène aux endroits où l'on pense trouver un trésor et le sujet voit à travers murs, roche et terre. Ses compagnons creusent sur ses indications et presque toujours ils trouvent une fortune aux endroits indiqués. »

(Fin de citation)

AYAHUASCA

Connue en Amazonie sous le nom de "Banistéria Caapi", les Indiens la transforment en jus qu'ils boivent, accompagné de Yagé. Elle procure des songes prémonitoires.

mercredi 23 novembre 2011

Les plantes dans le chamanisme (2° partie)

Amanite Tue-Mouche
 
 
Les plantes dans le chamanisme (2° partie)
 
Depuis des temps les plus reculés, les civilisations ont connu des cérémonies, des agapes rituelles, réunissant des prêtres païens en une communion dans l'orgie sacrée. Ainsi, les orgiaques de Bacchus (ou Dionysos, dieu grec du vin, fils de Zeus et de Sémélé, auquel les romains assimilèrent leur dieu Liber) sacrifiaient, plusieurs siècles avant Jésus Christ, au rite d'un breuvage élaboré à partir du raisin de Noah, qui était réputé pour ses propriétés métagnomigènes (divinatoires). Ingéré à petite dose, ce vin provoquait une excitation particulière du cerveau qui manifestait, alors, des capacités paranormales. Le raisin employé se reconnaissait à son pépin unique. La vigne de Noah existait encore en France, il y a quelques décennies; il a été interdit à la production et à la consommation...! Alcoolique, oui; bachique, non! Et la morale, judéo-chrétienne, alors... !

Dans des pays lointains, comme l'Amazonie ou bien la Sibérie, pour ne retenir que ceux-ci, des peuplades héritières de traditions et cultures qui sont autant diverses en leur manifestation qu'une en leur essence (la tradition est multiple en ses aspects et une en son essence), des peuplades perpétuèrent la connaissance de moyens pour accéder à un savoir utilitaire, sans intermédiaire, autre, que des herbes. Ce furent les derniers chamans.

D'origine sibérienne, le chamanisme émigra vers le continent américain par le détroit de Béring qu'empruntèrent les "sorciers guérisseurs" (les chamans) venus des toundras septentrionales. Ils voyaient le passé, le futur, l'origine des maladies et résolvaient les problèmes de leur tribu. Leur pouvoir résidait dans la connaissance d'un champignon, l'"Amanite Muscaria"... Terrible n'est-ce pas? Mais point n'est besoin d'aller en Sibérie pour le trouver; il existe en Europe et s'appelle l'"Amanite Tue-Mouche".

C'est un champignon qui naît en parasitant les racines de certains arbres; il grandit et meurt en l'espace de huit heures, détruit par ses propres enzymes. Sa maturité atteinte, il est alors de couleur rouge, saupoudré de verrues blanches.

La légende d'Alice au pays des merveilles est prolixe à ce propos; le rôle du cerf est d'un décryptage fertile. En effet, les rennes de Sibérie mangent le champignon sans en souffrir; leurs urines contiennent le principe actif de ce champignon, après que les éléments nocifs aient été neutralisés. Ce sera cette observation qui conduira les chamans à boire l'urine des rennes. Le cerf était devenu un laboratoire vivant et sacré. L'hallucinogène ne s'altère pas en passant dans l'organisme et il ressort, intact, dans les urines.

Le chant du Rig Véda de l'Inde contient quelques chapitres traitant du pouvoir divinatoire d'une plante sacrée nommée "Soma" (sperme du père) et qui, à l'analyse, s'avère l'"Amanite Muscaria".

Les chamans, dés qu'ils s'installèrent en Amazonie, découvrirent un autre champignon plus puissant, la "Chair du Diable". Comment le purent-ils? C'est une autre histoire que nous découvrirons ensemble, avec nos amies les plantes.

Le syndrome du lièvre et de la tortue

Fable de LA FONTAINE

Le syndrome du lièvre et de la tortue

Il y a des gens qui arrivent, toujours, en retard à une invitation ; celui ou celle qui convoque une personne, la fait attendre pour qu’elle « compose ». Ces comportements ont une signification dans le domaine de la psychologie, dès lors qu’il ne s’agit point d’empêchements dûs à un surcroît de travail, des embouteillages sur les routes ou bien d'autres raisons rationnelles et concrètes.

Lorsque Brigitte arrive la dernière, au-delà du quart d’heure de politesse, elle s’arrange pour justifier son délai par des excuses et prétextes subjectifs ou inventés. Le détenteur d’une certaine autorité, conjoncturelle, comme un Chef quelconque, ou bien un Policier, un Médecin, un Politique, un Agent Commercial et tous les gens de pouvoir, celui-ci fera attendre au-delà du délai de courtoisie. Dans ces deux cas de figure une certaine pathologie, plus ou moins perverse, s’avère.

Négligeons le manque d’organisation et la volonté d’asseoir une puissance sur les autres ; observons de plus près :

a) La personne impolie (l’impolitesse est une forme d’agression) peut faire ainsi référence à des propos en famille, relatifs à sa naissance après terme.

b) Une autre, se prenant pour le Messie, se met dans la position d’être celle que l’on attend.

c) Celui-ci veut être le séducteur, le maître de la situation, placer la personne convoquée dans un état d’expectative angoissante, comme dans un Commissariat de Police, un Cabinet pour une profession libérale, chez un Psychiatre, et cœtera. L’intention est de fragiliser en prenant le pouvoir sur autrui.

d) Celle-là, de façon plus aliénante, prend l’ascendant sur autrui en affirmant sa domination qui commence dans la salle d’attente. Même avec des amis la volonté, plus ou moins consciente, de les dominer est explicite. C’est une manière d’exprimer son mépris, parfois.

e) Un escroquerie intellectuelle consiste, par un retard réitéré, à donner l’impression que l’on est libre et affranchi de toute contrainte majeure, comme le temps.

En ce contexte, il appartient à chacun de lutter contre ce genre de prédation en refusant d’en être la victime. Au bout de la répétition d’un retard, il convient de déserter le lieu de rencontre ou de convocation, après avoir dénoncé le fait. Refusez, toujours, ce fait de société qui consiste à mépriser les autres afin de les circonvenir.

Avant l’heure, ce n’est pas l’heure ; après l’heure, ce n’est plus l’heure.

Et n’oublions pas ! Même au temps de l’ancienne monarchie, « l’exactitude était la politesse des Rois ».

mardi 22 novembre 2011

Les plantes dans le chamanisme (1° partie)



LES PLANTES DANS LE CHAMANISME



Ouvrage dédié à l'esprit de CUAUHTEMOC "L'Aigle qui descendit", Grand Prêtre de la religion Aztèque, sectateur du Peyotl et dernier empereur de l'Anahuac, que les conquistadores chrétiens, avides d'or, torturèrent par le feu et pendirent le 21 août de l'an de grâce M D X X I I.

"Ne dis pas peu de choses en beaucoup de mots,
mais dis beaucoup de choses en peu de mots".

PYTHAGORE

PROLEGOMENES

Le folklore présente la sorcière, aussi bien dans les contes de fées que dans l'imagerie populaire, comme une personne occupée à faire cuire, dans un immense chaudron de fonte, des plantes, crapauds, lézards, serpents. Il est intéressant de chercher, au-delà de la légende, une éventuelle réalité gîtée derrière les contes qu'aimaient à raconter les grands-mères, à leurs petits-enfants, lors des veillées d'hiver au coin de l'âtre pétillant, jadis.

La mémoire collective retiendra pour des lustres, des décennies, des siècles peut-être, l'hécatombe humaine provoquée par la sinistre, autant que célèbre, grippe espagnole. Cette maladie fut appelée telle car ses symptômes ressemblaient à ceux d'une grippe; elle se déclara en Espagne, autour des années 1913/14, et son foyer éclata dans le laboratoire sauvage d'un vétérinaire qui procédait à d'étranges expériences. Elle fit près de 14 millions de morts.

Si l'on en croit le célèbre Ecrivain, Robert CHARROUX auteur de nombreux ouvrages sur les grandes énigmes, par le monde, au siècle dernier, le vétérinaire cherchait, depuis un certain temps déjà, un vaccin contre une maladie pulmonaire, porcine. En dehors de son travail médical, il avait un violon d'Ingres, l'ésotérisme et l'alchimie. Son ouverture intellectuelle l'avait porté à des voyages vers des pays comme le Brésil, le Vénézuéla, le Mexique surtout, et d'autres encore, en Amérique latine. Il y cherchait, comme d'autres le feront bien plus tard, à rencontrer des "Sorciers", des "Chamans" amazoniens; pour quelle raison?

La sorcellerie a toujours été liée à l'emploi de plantes secrètes qui justifiait, en quelque sorte, le pouvoir de certains guérisseurs ou empoisonneurs (qui peut le bien peut le mal). Des chercheurs ont voulu être initiés afin de connaître certains secrets susceptibles de déboucher vers des thérapies nouvelles, plus efficaces pour la santé. D'autres scientifiques et intellectuels ont été plus loin dans leur démarche en posant l'ultime question: comment des "Sauvages" pouvaient manifester des connaissances herboristiques, supérieures à celles des universités pharmaceutiques. Notre vétérinaire espagnol se posait une interrogation analogue.

Au fil de sa quête, il parvint à recevoir la transmission d'un "grimoire" de sorcellerie chamanique, brésilien, intitulé EL SAPO (le crapaud), qui se révéla être une infâme recette de guérison pour les maladies pulmonaires. Elle consistait, pour l'essentiel, à broyer des crapauds pour en extraire les humeurs dont on administrait quelques gouttes au malade. Ses connaissances scientifiques étaient suffisantes pour réaliser l'inanité d'un tel procédé, à priori. Mais, et c'est là où le génie de cet homme s'avéra, son intuition lui dicta de ne pas rejeter totalement le grimoire. Il voulut le décrypter.

Avant d'aller plus loin, écoutons l'histoire de deux garnements qui s'étaient aventurés dans un cimetière. L'un s'écria, en montrant du doigt une épitaphe qu'il jugeait ridicule, après l'avoir lue en "diagonale":

"Vise une peu! Ci-gît l'âme de "Un Tel". On n'enferme pas une âme".

L'autre, plus réfléchi, ruminait d'étranges pensées:

"Certes, il a raison. Mais il y a sûrement un message secret derrière cette épitaphe".

Ils quittèrent le cimetière et, plus tard dans la nuit, le futé garçon revint, seul, avec une pioche et ouvrit la tombe pour vérifier son pressentiment; il y découvrit un parchemin avec des indications secrètes sur un trésor, qu'il exploita toute sa vie.

Ce récit est analogue à l'épisode du vétérinaire qui, une fois de retour en Espagne, s'empressa d'attraper un crapaud, de le tuer et le broyer dans un appareil, filtrer le broyat et d'en faire un bouillon de culture avec des couches bactériennes, spécifiques de la maladie porcine; puis il administra quelques doses de sa préparation, à l'aide de seringues hypo dermiques, à des porcs qu'il avait en élevage. Quelques uns avaient été contaminés par les germes responsables de diverses maladies porcines; d'autres étaient sains. Quelques jours passèrent.

Au grand intérêt de l'Espagnol, qui observait les résultats, non seulement les porcs malades moururent, mais aussi les autres. Les symptômes étaient semblables à ceux d'une grippe chez l'homme, mais la différence restait dans la vitesse à laquelle elle devenait fatale; quelques jours seulement. Alors il effectua des prélèvements sur les cadavres et opéra des cultures dans des éprouvettes, avec des bouillons de viande, des jaunes d'œufs, etc..., qu'il laissa macérer à la température de l'animal. Quelques jours passèrent.

Il ouvrit ses éprouvettes pour voir au microscope ce qui se passait. Pendant ce temps, des membres de sa famille tombèrent malades et moururent, foudroyés; la terrible maladie, dite la "grippe espagnole", venait de naître.

Une véritable épidémie se déclencha, en Espagne d'abord, puis elle émigra dans toute l'Europe; il y eut des millions de morts. Le vétérinaire en réchappa; il n'était pas tombé malade, comme par miracle!

Le secret fut gardé pendant cinquante années, environ, sur la "recette" livrée par le "grimoire". En effet, on avait découvert que le sang de crapaud contenait des diastases qui provoquaient la mutation de certaines bactéries. Le danger de la guerre bactériologique était évident; n'importe qui pouvait, dans l'anonymat d'un laboratoire clandestin, fabriquer des armes bactériennes, à moindre frais. Ce fut donc secret d'État.

Aujourd'hui, cette méthode est périmée. Les services de recherche, dans tous les pays du monde, ont perfectionné les moyens de manipuler germes et virus. Par conséquent, le folklore de la sorcellerie s'est rendormi; mais pas pour tout le monde..., car les chamans n'ont pas tout révélé. Ils taisent encore un moyen inconnu d'apprendre.