mercredi 18 janvier 2012

Les vrais mystères de la pensée indoue à la lumière d'Occident (Introduction à la Bhagawat Geeta - 3° volet)

RETOUR À L’ORIENT

"Dieu n'a aucun droit; il n'a que des devoirs. L'Homme et le Vivant n'ont aucun devoir envers lui; ils n'ont que des droits".

Sentence du Porteur de lumière

Cette brève excursion en dehors de notre civilisation contemporaine nous ramène à l’épopée hindoue qu’elle éclaire quelque peu.

Après leur exil, les PANDUS réclamèrent de leur oncle scélérat l'octroi d'une terre de résidence puisque, par leur nature même, les guerriers ne pouvaient être autre chose que des protecteurs ou suzerains. Les PANDUS auraient accepté un simple village. Mais, par un souverain mépris, leur oncle rejeta les doléances.

Le symbolisme s’accélère. Les nouvelles capacités cognitives du corps humain organisent un nouveau Champ sensoriel de l’existence. Il y a comme un accroissement du potentiel ontologique

Relégués à la misère et à l'errance, les PANDUS furent obligés de se battre contre DURYODHANA; ARJUNA commença une guerre apocalyptique, en compagnie de ses frères. Le conflit rassembla les plus grands guerriers de la terre entière, dont les uns voulaient mettre YUDHISTHIRA, aîné des PANDUS, sur le trône, et les autres l'en empêcher.

Ici, la vigilance la plus aiguë doit présider à l’analyse de cette symbolique :

a) Les cinq sens plus les douze centres neurologiques (les PANDUS) travaillent à travers la forge de la Réalité matérielle afin de l’appréhender, malgré leurs limites et limitations, et pour croître ontologiquement.

b) La Connaissance, signée par le cakra AJNA (ARJUNA), débute une guerre apocalyptique qui, sur le plan ontologique pur, correspond à la Réalisation du SOI telle que JEAN l’apocalypse l’enseigne.

c) Le plus grand des PANDUS (de tous les Centres énergétiques de la Conscience individuelle) – c’est à dire le SOI occupe le trône (la Cathédrale de l’âme – le Royaume)

d) La Guerre Apocalyptique n’est, en réalité, que la mutation de l’humanité vers la Supra Conscience. S’il y a une fin, ce n’est pas celle « du » monde mais d’ « un » monde, qui ne sera jamais autre que transitoire, éternellement.

KRISHNA (Le SOI) participe à la bataille des contraires, sans combattre en Personne. Les PANDUS sont les outils du DHARMA de KRISHNA. Les KURUS désignent les « eaux mères » au sein desquelles surgit le cristal de la Conscience du SOI. L’antagonisme « ADHARMA-DHARMA » est le reflet d’un duo cosmique, d’une danse énergétique. Cependant, il peut se transformer en guerre et en combat si les contradictions se cristallisent au lieu de dépasser leur moment historique d’existence. L’évolution en spirale gomme les différences.

KRISHNA (le SOI) est le conducteur du Char (le corps) d'ARJUNA qui en est devenu « conscient ». Ainsi commença la sombre désespérance de ce guerrier qui ne put se résoudre à combattre ses semblables. KRISHNA lui fit comprendre que les conflits imitaient toujours les plans spirituels supérieurs.

Les PANDUS obéissent aux nécessités du DHARMA, et dépendent de la nature divine de KRISHNA (le SOI). les KURUS sont dans l'ADHARMA tant que les outils cognitifs ne sont pas organisés. Sur le plan moral, l’identification à l’Ego transitoire est considéré comme une stagnation d’ordre ADHARMIQUE.

Si nous retenons la correspondance des évènements symboliques, ci-dessus, avec l’Histoire de l’Inde et de personnages ayant réellement existé, alors nous pourrions retenir qu’une véritable guerre se déroula de par le passé. Les hostilités durèrent dix huit jours seulement, mais elles entraînèrent la mort de 640 millions d'êtres humains.

Sur le plan cosmique, il s'agit de la représentation symbolique du jeu des énergies en action, dans et à travers les univers, de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Les divers protagonistes et antagonistes, présents dans le conflit entre les contraires, désignent des facteurs et lois physiques qui préludèrent à l'origine de notre monde et s'y perpétuent jusqu'à leur aboutissement cyclique. C'est cette correspondance entre l'histoire humaine, et son homologue cosmique, intraduisible autrement que par la symbolique en regard du niveau intellectuel de l'époque, et dont les clefs ne nous ont pas été transmises, de nos jours, par les Sages indiens, qui fait encore défaut.

L'histoire de notre monde, résumée de manière symbolique par la Genèse, commença lorsque le Vide naquit. Certes, le paradoxe de la poule qui vient de l'œuf, mais alors d'où vient l'œuf, ne nous éclaire pas pour autant. Aussi, essayons de comprendre l'autre message, celui de la lumière combattant les ténèbres, la dualité principe qui s’éclairera à travers trois volets :

1) Le plan causal personnifié par KRISHNA.

2) Le plan astral et karmique, inhérent aux effets découlant des actes matériels. La morale et les morales.

3) Le plan physique de l’action, symbolisé par ARJUNA, en sa vocation d’Éveil et de Réalisation du SOI.

La nécessité de la Réalisation du SOI, pour la Création à l’infini, telle que l’hindouisme l’énonce avec fermeté, exige pour être comprise que l’on disserte, encore et encore, du DHARMA quelque peu. A cet effet, faisons une nouvelle incursion vers la bible des hébreux en comprenant bien ceci :

« La doctrine hindoue énonce que le SOI est aussi bien présent dans RIEN, que dans les TÉNÈBRES et la LUMIERE ; et à l’infini de la Création tout entière ! »

L’affirmation du Prologue : « Le Logos divin, le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous », prélude au septénaire « descendant » mais annonce, aussi, la Réalité de ce que l’hindouisme nomme le DHARMA et qui ne peut s’exprimer que par la symbolique :

« La nécessité ontologique de Réaliser l’Écho éternel et exponentiel de la Lumière au SOI qui l’émane. Entre les deux, il existe des plans déjà abordés ».

Afin d’expliciter les analogies nous ajouterons, aux échelons du septénaire, les correspondances hindoues, relatives à l’Homme ; que tout un chacun se fasse une opinion fondée !

a) Le jour premier, archétype du rythme de la création et qui porte en lui-même sa plénitude, la lumière est nommée, séparée des ténèbres. L’hindouisme l’appelle : SAHASRAR (le sommet du crâne – au-dessus encore et c’est le SOI, dans le Vide).

Dans la kabbale hébraïque, cette séparation s’égrène à travers une sémantique spécifique qu’il est opportun de reproduire en y ajoutant, cette fois-ci, une idée qui lui est étrangère, culturellement, mais omniprésente par vocation :

Le SOI (BRAHMARANDRA au niveau physiologique, occulte).

AÏN qui signifie le Vide.

AÏN SOPH qui désigne les ténèbres (la première nuit)

AÏN SOPH AUR qui précise la lumière (le premier jour).

b) Le second jour de la Genèse voit l’appel de l’étendue et la séparation des eaux d’en haut et d’en bas. Paul NOTHOMB remarque qu’il s’agit de la seule étape de la création qui ne comporte pas le sceau de l’approbation divine : “Dieu vit que cela était bon” ; comme si elle restait alors inachevée ou imparfaite. Plus tard, avec l’Apocalypse, ce genre de question ne se posera plus en son essence car la notion de plénitude s’avèrera. Cependant, pas comme l’expliquent les exégètes contemporains et ce sera, pour la plupart, une découverte. L’indouisme l’appelle : AJNA (le 3° œil).

c) Au troisième jour, le sec émerge de l’univers fluide, puis adviennent la verdure et les arbres, la vie végétale. Il englobe deux étapes de la création, scellées par “Dieu vit que cela était bon”, la première venant achever l’œuvre du second jour. L’hindouisme l’appelle : VISHUDDH (l’Ether – la gorge).

d) Le quatrième jour, Dieu nomme les astres et les temps et leur confie la fonction de séparer, comme au premier, lumière et ténèbres. Il y a là comme une maturité de la création, un gain de discernement. L’hindouisme l’appelle : ANAHAT (l’Air – le cœur).

e) Le cinquième jour de la Genèse marque l’apparition de la vie animale, dans les eaux et dans les airs. Pour la première fois, depuis le début du Poème, la parole de Dieu ne suffit pas. Dès qu’il a dit “Que les eaux grouillent d’êtres vivants...”, il les bara, leur accorde donc un degré de liberté supplémentaire. Puis il ne sépare pas, mais les bénit. L’individuation, la tension vers la personne, s’exprime sur un autre mode qui respecte la nouvelle autonomie de l’univers. L’hindouisme l’appelle : MANIPUR (le Feu – l’ombilic).

f) Le sixième jour, comme le troisième, comporte deux étapes : l’appel des animaux terrestres et la création de l’homme. Après la parole qui nomme : “faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance”, a lieu un triple bara : “Dieu bara l’homme à son image - il le bara à l’image de Dieu - homme et femme il les bara”. L’image trinitaire en l’homme est une liberté tri-unique. Vient alors la bénédiction et, pour la première fois, Dieu parle à sa créature comme un père à l’enfant. L’hindouisme l’appelle : SVADHISTAN (l’Eau – le sexe).

g) Le septième jour, l’œuvre de Dieu est achevée et il entre dans son repos. Mais il le bénit et le sanctifie. L’hindouisme l’appelle : MULADHAR (la Terre – le coccyx).

L’alternance du jour avec la nuit induit la notion de dualité principe (les deux piliers de la tradition – ida et pingala, jakin et boaz, yin et yang, le sympathique et le para sympathique, etc.) Les jours, au nombre de sept, désignent aussi, au sein de la culture indienne et dans le tantrisme spirituel, les sept chakras (roues) qui sont des centres d’énergie dans le corps humain et répartis dans la colonne vertébrale. L’énergie primordiale « descend », un par un, le long de la corde spinale, les dits chakras jusqu’au dernier qui correspond à l’élément « terre », la matière moule de l’énergie et forge de la conscience. A ce stade, Dieu se repose symboliquement ; cette allégorie traduit le fait que l’énergie primordiale, étant complètement matérialisée dans le corps humain, s’y arrête. Nous verrons, plus loin, comment cette même énergie se réveillera pour accomplir une autre création : l’Apocalypse, en prenant pour nom nouveau : Kundalini ! Et à travers un autre septénaire, « ascendant » !

Entre les deux étapes du septénaire, chutant et du septénaire remontant, il y a le DHARMA – la Réalisation du SOI. L’Apocalypse de JEAN n’énonce rien d’autre que l’avènement de la Conscience qui inonde de sa Présence énergétique (Kundalini - Shakti) les sept cakras de la Connaissance et de l’Amour. Si nous devions symboliser la bible à travers une géométrie, nous utiliserions la lettre H :

a) Le premier jambage, vertical, est la chute originelle comportant sept étapes inorganiques.

b) Le deuxième jambage, horizontal, désigne l’apparition de l’organique et de l’Instinct (le récit Moïsiaque) ; puis de l’Amour (le récit Christique) L’homme n’est pas encore responsable mais victime ; de sa propre ignorance et de celle des autres.

c) Le troisième jambage, vertical, précise l’accomplissement par la Connaissance (le récit apocalyptique de Jean – sept autres jours ou étapes vers le supra humain). L’homme est Conscient de sa Divinité ; devenu responsable il est donc immortel.

Déjà, et pour préluder au Grand Secret que divulgue la BHAGAWAT-GEETA, nous relèverons d’autres éléments fondamentaux dans le récit de la Genèse et tels que la tradition hindoue nous enseigne sur leur sens universel :

« L’Arbre de Vie dans le jardin d’Eden ».

Il s’agit de la Colonne vertébrale avec ses sept cakras (le septénaire morphologique) au milieu du Champ illusoire du Corps humain, terrestre, (qui peut être un Chant aussi !), siège du système sensoriel et sensuel : la Maya – la Grande Illusion.

« L’Arbre de la connaissance du Bien et du Mal ».

Nous avons les deux courants duels, que constituent le sympathique et le para sympathique longeant la Corde spinale. L’alternance de la dualité engendre le Courant de la Vie et l’apprentissage à la Responsabilité de la Conscience qui s’Éveille. Par contradictions…

« Un fleuve arrose le Jardin d’Eden et porte quatre têtes ».

Cette rivière délimite la zone de combat inhérent à l’existence ; le symbolisme des têtes est clair : les quatre éléments en constituent les matériaux. Elle définit, aussi, le cours sacré de la vie spirituelle incarnée par le SOI. Elle a un homonyme avec le GANGE dont le rôle symbolique est identique.

« L’interdiction de manger le fruit de l’arbre de la Connaissance du Bien et du Mal ».

Sous peine de mort, l’homme est condamné à cette interdiction. Le symbolisme est clair : la dualité de l’existence est consécutive de morts et renaissances successives (aux vérités, au moi passionnel, etc. – le mythe du Phœnix).

« Jéhovah constate que l’homme est devenu comme l’un des siens en connaissant le bien et le mal. Il appréhende qu’il prenne du fruit de l’arbre de vie et, en conséquence implacable, qu’il devienne immortel » - Genèse (III – 22).

L’hindouisme est clair à ce même sujet : DIEU n’est pas étranger à la création. Le dualisme de la Vie amène, après que le septénaire a réalisé son potentiel ontologique (l’Apocalypse en traduit le processus en sept autres étapes verticales, ascendantes), l’Immortalité de la Conscience. Cet enseignement n’aboutit pas à la notion de « fin » de la Vie, ou d’un « dessein » cosmique. S’il y a achèvement suggéré, il n’y a pas de limite néanmoins. Tout cela s’éclairera le long du présent texte.

L’âme s’élabore et se construit à travers une Philosophie de la Science et une Science de la Philosophie. Autrement dit, sans la Science expérimentale, l’esprit humain n’évolue point. L’existence repose sur la découverte des lois de notre environnement et l’Église eut tort d’interdire la recherche fondamentale, sous le prétexte fallacieux que, autrefois et dans l’antiquité la plus reculée, un mauvais usage en fut fait. Par cette attitude, la Religion commit les mêmes erreurs et drames du passé. Il est pathologique de privilégier un pan de la Connaissance, au détriment de l’autre ; il est impossible de créer une pièce de monnaie sans double face !

Le chant épique de la Genèse biblique est comme une symphonie du Monde que l’Inde traduisit à l’aide d’une symbolique qui n’aboutit jamais à une dogmatique. Cette musique céleste, que chantèrent tous les anciens Rishis de l’Inde antique, constitua le début de la BHAGAWAT-GEETA que nous allons découvrir ensemble, sous la bannière de KRISHNA la "personne bleue de la Conscience ".

dimanche 15 janvier 2012

Les vrais mystères de la pensée indoue à la lumière d'Occident (Introduction à la Bhagawat Geeta - 2° volet)

LES MYSTÈRES APOCALYPTIQUES



Selon l’Indouisme, Kundalini est l’Energie évolutrice dans l’homme. C’est elle qui actualise les 10/10° du cerveau endormi et achève la Conscience en une Réalisation totale qui inaugure le supra humain. D’origine sanscrite, le vocable Kundalini signifie l’enroulée, l’énergie cosmique qui siège au bas de la colonne vertébrale, dans le coccyx. Connue sous un nombre quasi infini de noms, Elle est Shakti, la Mère qui accouche l’Homme à l’Etre. Contrairement à l’idée reçue, Elle n’est pas étrangère à la tradition judéo-chrétienne. Si nous nous reportons à l’Apocalypse, nous avons les sept cakras de la tradition indienne, sous des noms différents – les sept Eglises de l’Apocalypse de JEAN, et que Kundalini active après les avoir traversés.

CAKRAS INDOUS - EGLISES DE L’APOCALYPSE - GLOSE APOCALYPTIQUE

a) Sahasrar.

Eglise de Laodicée Versets 14 et 21, chap. 8 : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véridique, le principe de la création de Dieu.
Le vainqueur, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, ainsi que j’ai été vainqueur, moi aussi, et que je me suis assis avec mon Père sur son trône.

b) Ajn.

Eglise de Philadelphie Verset 12, chap. 7 : Le vainqueur, j’en ferai une colonne dans le temple de Dieu et il n’en sortira jamais plus.

c) Vishuddh.

Eglise de Sardes Verset 5, chap. 6 : Je n’effacerai pas son nom du Livre de Vie.

d) Anahat.

Eglise de Thyatire Verset 28, chap. 5 : Je lui donnerai aussi l’étoile du matin.

e) Manipur.

Eglise de Pergame Verset 17, chap. 4 : Au vainqueur je donnerai de la manne cachée.

f) Svaddhistan.

Eglise de Smyrne Verset 8, chap. 3 : Celui qui a connu la mort et a repris vie.

g) Muladhar.

Eglise d’Ephèse Verset 7, chap. 2 : L’Esprit dit aux 7 Eglises ! Au vainqueur je donnerai à manger le fruit de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.

En occident, une erreur grammaticale consiste à ajouter la voyelle « a » à la fin de chaque cakra, cette dernière signifie le pluriel en sanscrit.

Etudions chacun des versets à la lumière kundalinienne.

1) L’Eglise d’Ephèse symbolise l’Eveil de l’Energie évolutrice, à travers le cakra de base. L’Arbre de vie désigne la colonne vertébrale dont le fruit s’avère l’ouverture naturelle du cakra coronal, le Sahasrar de couleur violette qui débouche, enfin et au prix d’une multitude d’incarnations, sur le Paradis de Dieu, c’est à dire le Brahmarandra situé au-dessus du crâne, à l’Infini.

Le verset parle de victoire ! Ce qui signifie que la Conscience a vaincu l’illusion de l’Ignorance, par la Connaissance et l’Amour.

2) L'Eglise de Smyrne est l’image de la victoire de la Conscience sur la mort ! Il s’agit du mythe du Phénix qui renaît de ses cendres. L’Homme achevé et réalisé a conscience de son immortalité.

3) L’Eglise de Pergame correspond à l’énergie secrète, vitale, que le souffle accumule dans le « Hara » (centre énergétique situé à quatre doigts au-dessous du nombril).

4) L’Eglise de Thyatire est le symbole de l’Amour Universel – qui est la plus grande Force de l’Univers. L’Etoile du matin signe la vision flamboyante dans le 3° œil, d’une image à cinq branches, de couleur blanche, virulente.

5) L’Eglise de Sardes désigne la Voix cosmique, le Verbe originel. L’homme réintégré au sein de la Conscience universelle est devenu le Vivant, conscient et responsable.

6) L’Eglise de Philadelphie correspond au 3° œil. Le Sage réalisé devient, consciemment, le Partenaire de la Création universelle.

7) L’Eglise de Laodicée symbolise la sortie de l’Energie kundalinienne du sommet du crâne pour se confondre avec son homologue cosmique. Le verset est lourd de sens. Là encore il est fait mention d’un « vainqueur ». La clef du mystère réside dans l’affirmation : « Ainsi que j’ai été vainqueur, moi aussi, etc. ». La Personne Réalisée, qui parle et enseigne les Eglises apocalyptiques, révèle le Secret de la Vie. Elle-même est issue de la création, a été un humain, dernier maillon de la chaîne des êtres vivants sur la terre, et après s’être libérée de l’Ignorance et de la mort, par l’avènement de l’Energie kundalinienne, est devenue semblable à la Conscience Divine. Tous les kundaliniens sont les héros de l’Evolution en réalisant le SOI (la Vacuité consciencialisée).

Ces éléments sont essentiels ; ils éclaireront un mythe fantastique qui s’est propagé depuis des siècles, en occident : la Queste du Graal. En Indes, il s’agit de la quête spirituelle de la Réalisation du Soi dont la BHAGAWAT GEETA est la synthèse symbolique.

Il n’y a pas de réelle redondance dans la BHAGAWAT-GEETA mais, par nécessité pédagogique, reformulation multiple de vérités afin de couvrir le maximum d’interprétations. Autrement dit, et si nous voulions prendre une métaphore, nous pourrions énoncer :

- Pour le Vulgum Pecus, les traditions dites « religieuses, mystiques, ésotériques » sont sacrées. Sous cette épithète, on veut enchaîner à une vision du monde, subjective et collective, orienter l’âme en la contraignant. Ainsi, l’Ignorance se perpétue.

- Si l’on veut déconditionner le monde, en lui restituant sa Liberté intérieure d’accès à la Vérité existentielle, il convient de bannir l’idée du sacré – fausse vérité - au profit de la Réalité intérieure, accessible malgré tous les conditionnements culturels, fussent-ils spirituels.

- Il convient d’être Conscient du SOI dans tous les actes de la Vie ; simplement mais totalement.

DHRTARASTRA n'accepta jamais d'avoir été supplanté par son frère cadet et, par goût de revanche, il éleva ses enfants dans l'esprit de vengeance contre les cousins. PANDU mourut, prématurément, et son frère aîné prit en charge ses neveux. L'aveugle attenta à la vie de ses neveux et de leur mère. Toutefois, l'oncle des PANDUS, VIDURA, permit de déjouer les complots.

Ne s'estimant pas vaincu, DURYODHANA prit la relève de son père DHRTARASTRA en provoquant au combat les cinq fils de PANDU qui, en leur qualité de ksatriyas (guerriers chevaliers, équivalents des samouraïs serviteurs) ne pouvaient pas refuser un défi. DURYODHANA ne respecta pas les règles du jeu et tricha; il réussit à frustrer les PANDUS de leur territoire et les exila pour une douzaine d'années.

Le territoire des PANDUS est le champ illusoire des sens limités comme organes de perception des éléments existentiels. Leur exil pendant douze ans, par DURYODHANA, peut correspondre à l’avènement des douze cakras cérébraux, postérieurs à l’instauration des cinq sens. Autrement dit, l’évolution du système cérébro spinal aboutit à l’apparition de douze cakras supplémentaires dont nous étudierons l’édifice, plus loin. A ce stade de la symbolique hindoue, le dualisme devient duo ; ou trio :

I) DHRTARASTRA – la Matrice, la Nuit de la potentialité infinie - fournit tous les agrégats possibles pour servir de véhicules à la Conscience – le SOI.

II) DURYODHANA – la Matière reçoit les outils sensoriels que va activer le SOI. D’abord, il y a les 5 sens.

III) Les PANDUS (les cinq sens) sont augmentés de douze autres éléments cognitifs , dans le cerveau humain. C’est DURYODHANA qui les concrétise, au pouvoir des PANDUS qui s’en trouvent renforcés.

A ce niveau de l’histoire, où s’entremêlent des personnages ayant réellement vécu et une symbolique cosmique, la difficulté est grande de démêler l’écheveau. Il y aurait comme une distance à prendre à l’égard de l’expérience sensorielle qui ne traduit pas la Réalité. L’illusion des sens est réelle, multiple ! Par exemple nous souffrons d’aberrations visuelles comme avec les mirages dans les déserts, et nous ne percevons pas toutes les vibrations sonores et visuelles, pour ne retenir que celles-ci ! La Matière-Energie (symbolisée maintenant par DURYODHANA) est confrontée aux cinq sens de la Vie pour la Conscience du SOI plus douze centres énergétiques dans le cerveau. Il y aurait, d’un côté, la force de l’inertie sensuelle inhérente à la matière et, de l’autre, le catalyseur des changements que constitue le moteur du SOI. Leur interaction se manifeste par une lutte des contraires que le matérialisme dialectique, contemporain, résume ainsi :

a) L'homme ne serait que de la matière pensante, intelligence comprise; matière pensante parvenue à son stade le plus pur, le plus noble, le plus évolué et, ainsi que l'écrivit Maurice PERCHE dans les "Cahiers du communisme" - commentant Georges POLITZER - parvenue à son dernier stade du saut qualitatif brusque.

b) La matière est considérée comme étant en plein mouvement par l'affrontement de deux forces; elle est et elle n'est pas à la fois, elle est en état de devenir. La dialectique matérialiste repose sur quatre lois:

- Loi d'auto dynamisme qui est le moteur interne de la matière.

- Loi d'action réciproque ou d'interdépendance.

- Loi de contradiction interne.

- Loi du saut qualitatif brusque.

1°) Loi d'auto dynamisme.

Toute chose change sous l'influence de forces internes qui la poussent à se métamorphoser. Cette loi constitue le moteur interne de la matière. Appliquée à l'ensemble de l'univers, elle entraîne l'athéisme en ne reconnaissant pas de cause extérieure à la matière.

2°) Loi d'action réciproque.

Tout influe sur tout. Il ne s'agit pas de cause à effet mais seulement d'interdépendance. Cette loi complète la précédente.

3°) Loi de contradiction.

Les choses changent car elles ont en elles-mêmes une contradiction. Une anti-thèse existe en toute chose, contredisant sans cesse la thèse. Au terme de leur lutte apparaît soudain un troisième état supérieur à la thèse, c'est la synthèse.

4°) Loi du saut qualitatif brusque.

Les changements se réalisent comme des déchirements violents. La lutte interne des contraires provoque d'abord des changements quantitatifs superficiels jusqu'au moment où, l'équilibre étant rompu, il y a changement qualitatif brusque.

Puis le mouvement recommence. C'est un processus en spirale dans lequel on progresse. La matière ne peut que monter.

Les choses changent car il existe une antithèse contredisant sans cesse la thèse, et préparant une troisième étape qualitative, supérieure. La synthèse est donc un progrès. Par conséquent, il y a une thèse, une antithèse, un moment dialectique et une synthèse. Puis, il y aurait un autre processus reposant sur la transformation de la synthèse en une thèse nouvelle soumise à contradiction, etc.

L’image du serpent montant le long d’un arbre est éclairante en rhétorique. Sa tête glisse et tourne à 360° pour réapparaître au-dessus. De par ses changements de direction, il a monté. Le processus de la Vie Universelle est analogue.

Toute chose est en mouvement et ce dernier est la cause même du progrès. S’il ne devait y avoir qu’une seule disposition immuable dans le monde, ce serait le changement. L'application de cette loi au cosmos et à la société entraîne les événements suivants :

a) Au début il y eut une nébuleuse, de la matière en fusion lancée dans l'espace. Au terme d'un certain nombre de sauts qualitatifs brusques, au moment où toutes les conditions ambiantes et chimiques furent réunies, la matière se mit à penser.

b) Ce ne fut pas encore l'intelligence, la pensée organisée, nous confie ENGELS. Il faudra attendre une nouvelle rupture entre deux contradictions, une nouvelle synthèse, pour qu'un primate atteigne la pensée organisée et déductive. Puis, à un moment donné, cette intelligence répartie prendra la forme d'une société primitive.

c) Cette société était semblable à la nôtre mais se différenciait de celle-ci par le savoir et la science. Elle était écrasée par les éléments ambiants, par les forces aveugles de la nature: tremblements de terre, éruptions volcaniques, animaux terrifiants, climats rudes. Une nature rebelle et hostile écrasait l'être humain. Privé du secours de la science, il éprouvait ce que Georges POLITZER appela une sensation, un complexe combiné d'action. Ce quelque chose que l'homme de l'époque ne pouvait analyser, FEUERBACH l'explique comme étant le "reflet fantastique de la réalité". L'homme primitif éprouva une sensation collective; il eut peur. Cette crainte, au lieu de la comprendre et de l'assimiler dans une optique objective, il en fit une réalité pesante et lui donna un nom: DIEU.

A partir du moment où la peur fut identifiée à Dieu, des esprits plus évolués que les autres soumirent une partie de l'humanité aux caprices d'une autre. Ce fut l'exploitation de l'homme par l'homme, par l'ignorance. Nous pouvons constater la reproduction du mécanisme de l’Univers, reposant sur l’Ignorance originelle, d’après la logique indienne, jusque dans les relations intra ou extra spécifiques à l’intérieur des espèces vivantes.

Cette trilogie funeste: « peur », « Dieu » (d’après le matérialisme dialectique, Dieu n’est pas le SOI mais l’Ignorance – alors que pour l’hindouisme le SOI est Dieu) « exploitation » introduisit dans la matière intelligente ce qui existait dans la matière non pensante: la loi de contradiction interne. Il y eut désormais:

La thèse: les exploiteurs.

L'antithèse: les exploités.

La synthèse: l'évolution qualitativement supérieure.

La lutte entre la thèse et l'antithèse, la loi de contradiction introduite dans la matière intelligente qu'est la société, ces deux là prirent le nom de "lutte des classes". A son terme viennent le moment dialectique qui se nomme "dictature mondiale du prolétariat", d'une part, et la synthèse attendue avec impatience, la "société sans classe", d'autre part.

La lutte de classe est considérée comme le moteur de l'histoire:

- Le féodalisme contre l'esclavage.

- Le capitalisme contre le féodalisme.

- Le socialisme contre le capitalisme.

- Le communisme contre le socialisme.

Et cœtera...

Karl MARX affirmait que le fait religieux fut à la racine de tous les maux de la terre, dont l'exploitation de l'homme par l'homme.

Ajoutons l’idée du SOI, à la place du Dieu des hommes que rejette avec raison le matérialisme dialectique, et nous aurons alors un récit, sur la création et la vie, plus proche de la tradition hindoue que de n’importe quelle autre idéologie religieuse ou athée. A cet égard une brève incursion, chez nos philosophes contemporains, s’impose.

PENDANT CE TEMPS, L’OCCIDENT ?

Des esprits particulièrement éclairés, chacun en son temps, ont jalonné le parcours de la pensée de repères qui servent encore aujourd'hui. Ainsi Adolphe HARNACQ déclara, un jour, au cours d'une séance qui réunissait, dans la salle de conférence de l'Université de Berlin, à la fois des philosophes et des physiciens:

"Le monde se plaint du fait que notre génération n'a plus de philosophes. C'est très injuste car les philosophes d'aujourd'hui se trouvent tout simplement dans un autre compartiment; leurs noms sont PLANCK et EINSTEIN."

Gageons qu'une telle assertion ne plut à personne! Les philosophes en titre ont dû se sentir dépouillés et les physiciens se virent imposer une épithète qui n'emportait pas leur adhésion, sinon de principe. Les scientifiques ont toujours eu une méfiance certaine pour la philosophie; en effet, pour la plupart, la métaphysique par exemple n'est qu'une dialectique purement spéculative, méritant à coup sûr le rejet. La démarche philosophique fut en antagonisme avec la méthode scientifique jusqu’à ce que l’on découvre le Vide Quantique.

Certes, un DESCARTES avait doctement énoncé:

"Ainsi, toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences".

Mais DESCARTES rejoignait la lignée des PYTHAGORE, COPERNIC et GALILEE qui furent des chercheurs universels, alors que les scientifiques d'aujourd'hui sont restés trop longtemps spécialisés dans un domaine précis. Ainsi, un astrophysicien n'aura pas la même analyse qu'un biologiste, bien qu'à un certain niveau de recherche les limites éclatent.

Certains prémisses ont annoncé, depuis quelques décennies, le retour de l'idée de Connaissance liée à la science. Autrement dit, la science pourrait bien apporter un accroît de Conscience, en concomitance.

Pour mieux cerner cette résurgence nous allons essayer de la situer dans son contexte historique, autant que l'on puisse tirer des leçons de l'histoire.

A) L'école d'ARISTOTE.

Son nom est lié à la "Philosophie naturelle" qui fut une science mariée à la métaphysique; elle régna pendant 2.000 ans.

D'origine grecque, ARISTOTE naquit à Stagire (Macédoine) en 384; il mourut à Chalcis (Eubée) en 322. Il fut le fondateur de l'Ecole péripatéticienne qui, comme son nom l'indique, se voulait en "marche" - du grec "péripatein", se promener - car ARISTOTE enseignait en marchant. Effectivement, la marche stimule la pensée, sous certains abords, car le corps rejoint l'esprit dans l'effort. Napoléon procédait de même, avant les grandes batailles qu'il livra, et il marchait de longues heures, de long en large, dans son appartement, de nuit comme de jour, et les mains croisées derrière le dos.

Le système d'ARISTOTE nous montre la nature dans un immense effort de la matière brute pour s'élever jusqu'à l'Acte pur, c'est à dire à la pensée et à l'intelligence. Il fut l'auteur de traités de logique, de politique, d'histoire naturelle et de physique. On lui doit de magnifiques ouvrages: "Histoire des animaux", "Rhétorique", "Politique" et "Météorologie". Au moyen âge, il fut la référence élue des philosophes scolastiques.

Cette science prévalut surtout qualitativement mais, bien que logique en ses postulats, elle péchait par défaut de rigueur mathématique. Le raisonnement s'appuyait trop sur des "à priori" dogmatiques que, trop souvent, rien ne venait étayer expérimentalement.

Aussi des prémisses, annonciateurs d'une remise en cause des dogmes aristotéliciens, apparurent dés le XVII° siècle avec COPERNIC en Pologne, GALILEE en Italie et DESCARTES en France, qui les jugèrent inadmissibles puisque invérifiables. Ces esprits, courageux pour l'époque, remirent nettement en cause la notion d'un univers anthropocentriste, chère à ARISTOTE.

B) DESCARTES.

Philosophe, mathématicien et physicien il naquit à La Haye (Touraine) en 1596 et mourut à Stockholm en 1650, après avoir répondu à l'invitation de la reine Christine. Il fut militaire, un temps, ce qui lui permit de parcourir l'Europe et, à l'occasion, de se faire "initier" au sein d'une Loge Rosicrucienne (Rose + Croix). On lui doit la création de la géométrie analytique et la découverte des principes de l'optique géométrique. Il raisonnait en "matérialiste" mais apparut comme un "idéaliste" aux yeux de ses contemporains.

Ses raisonnements rigoureux ruinèrent la scolastique et aboutirent à une méthode nouvelle de diriger la raison. Cette technique, connue plus tard sous le nom de "cartésianisme", se résume en un commentaire:

"Pour atteindre à la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions que l'on a reçues et reconstruire de nouveau, et dés le fondement, tous les systèmes de ses connaissances".

Il intégra dans la recherche scientifique, la technique mathématique aux prémisses rigoureux. Son "Discours de la méthode" définit les limites à attribuer à la métaphysique, et à l'empirisme. Toutefois, DESCARTES continua de chercher des principes en son propre esprit car il jugea toute méthode basée essentiellement sur les sens, et sur l'expérience seule, comme imparfaite. Ecoutons-le:

"Tout ce que j'ai reçu jusqu'à présent pour le plus vrai et assuré, je l'ai appris des sens ou par les sens; or, j'ai quelques fois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés. C'est une chose qui m'est manifeste à présent, que les corps mêmes ne sont pas connus par les sens..., mais par le seul entendement, et qu'ils ne sont pas connus de ce qu'ils sont vus ou touchés, mais seulement de ce qu'ils sont entendus ou bien compris par la pensée."

DESCARTES entrevit le principe de la conservation de l'énergie. On retiendra surtout qu'il conserva le lien entre la science et la philosophie; peut-être faut-il y voir l'influence rosicrucienne!

C) NEWTON.

Illustre mathématicien, physicien, astronome et philosophe anglais, il naquit à Woolsthorp (Lincolnshire) en 1643 et mourut en 1727. On lui doit la découverte de la gravitation universelle et de la décomposition de la lumière (spectre solaire). En même temps que LEIBNIZ, il découvrit les bases du calcul différentiel.

Comme DESCARTES, il fréquenta des loges rosicruciennes. A l'occasion, il travailla l'alchimie comme l'attestent des annotations manuscrites, de sa propre main, sur un traité alchimique conservé aux archives nationales, anglaises. Mais la ressemblance s'arrête là!

D'emblée, avec NEWTON nous connaissons la rupture chirurgicale entre la science et la philosophie. Pour lui, le "pourquoi" des phénomène importe peu et, seuls, les résultats expérimentaux sont à prendre en compte. Ecoutons FONTANELLE, alors secrétaire perpétuel de l'académie des sciences, à son sujet:

"Les deux grands hommes (DESCARTES et NEWTON), qui se trouvent dans une si grande opposition, ont eu de grands rapports. Tous deux ont été des génies de premier ordre, nés pour dominer sur les autres esprits et pour fonder des empires. Tous deux, géomètres excellents, ont vu la nécessité de transposer la géométrie dans la physique. Tous deux ont fondé leur physique sur une géométrie qu'ils ne tenaient presque que de leurs propres lumières. Mais l'un, prenant un vol hardi, a voulu se placer à la source de tout, se rendre maître des premiers principes par quelques idées claires et fondamentales, pour n'avoir plus qu'à descendre aux phénomènes de la nature comme à des conséquences nécessaires. L'autre, plus timide ou modeste, a commencé sa démarche en s'appuyant sur les phénomènes pour remonter aux principes inconnus, résolu de les admettre tels que les pût donner l'enchaînement des conséquences. L'un part de ce qu'il entend nettement pour trouver la cause, l'autre de ce qu'il voit".

Ainsi, la métaphysique et la philosophie furent délaissées, pendant prés de 200 ans, au profit de l'empirisme. Les philosophes, eux-mêmes, abandonnèrent la philosophie, trouvant son voisinage compromettant.

Un courant scientiste s'inaugura donc, pour s'amplifier avec VOLTAIRE, Auguste COMTE et Karl MARX (à qui l'on doit la théorie dite « marxiste ») qui ironisèrent sur la métaphysique. Aussi l'étape historique de l'évolution de la science moderne, celle du dénombrement, de la classification et de l'analyse quantitative, au lieu d'être dépassée, stagna à ce stade pendant longtemps, c'est à dire jusqu'à EINSTEIN.

La méthode consistant à séparer l'objet pensé du penseur ne saurait être définitive car tout choix de système de référence n'est que relatif et, par là même, susceptible de révisions évolutives, dans le temps. Le probabilisme de l'observable bat en brèche tout dogme, même scientifique. Ainsi, nous avons l'exemple du concept de l'atome insécable qui prévalut dans les collèges jusque dans les années 1950; ce qui n'empêcha pas les lois chimiques de s'exercer telles qu'elles avaient été édictées. La découverte du nucléaire lança la technologie physico-chimique sur des bases nouvelles et transcendantes, bouleversant ainsi toutes les données, révolues, de l'insécabilité de l'atome...

Les découvertes nouvelles remettent en cause les précédents acquis. La recherche fondamentale est infinie et s'élargit à l'image de la base d'un triangle qui croît indéfiniment, sans que jamais le sommet de la connaissance ne soit atteint.

Tout ceci fut pressenti et prouvé par EINSTEIN qui rétablit l'union entre la matière et l'esprit.

D) EINSTEIN.

Physicien d'origine allemande, EINSTEIN naquit en 1879 à Ulm et mourut en 1955. Prix Nobel en 1921, il fut surtout connu pour ses travaux sur la théorie de la relativité qui marqua profondément la science moderne. La célèbre formule sur l'énergie: E = MC2 permit l'élaboration de la bombe thermonucléaire. Il fut l'auteur de nombreux travaux de physique théorique. Appliquant la théorie des quantas à l'énergie rayonnante, il aboutit au concept de photons. Epris de justice, il intervint souvent en faveur d'une paix durable.

Avec EINSTEIN nous connaissons comme le retour d'une certaine métaphysique dans la démarche scientifique. L'espace et le temps sont des concepts plutôt que des réalités concrètes. Que sont l'espace et le temps ? Peut-on les séparer? A moins qu'ils soient les deux pôles d'une seule et même réalité, comme l'aimant dont on ne peut jamais séparer les deux pôles. Si on essaye, on obtient toujours deux pôles...; pas moyen d'obtenir un pôle positif seul, ni le négatif.

On lui doit d'avoir réhabilité l'idée de DESCARTES, au sujet des planètes entraînées par des tourbillons, et celle des esprits animaux, en découvrant que les astres suivaient des lignes de courant appelées géodésiques de l'espace-temps. Y aurait-il un psychisme existant au stade des particules élémentaires?

DESCARTES aurait eu donc le mérite d'avoir devancé son époque de plus de trois siècles. Il avait réussi à définir une frontière entre l'inspiration subjective, voire métaphysique, et la méthode objective de l'expérimentation. L'osmose de ces deux disciplines a pu mener aux sommets de la connaissance et à une image unitaire des univers.


vendredi 6 janvier 2012

Les vrais mystères de la pensée indoue à la lumière d'Occident (Introduction à la Bhagawat Geeta - 1° volet)

INTRODUCTION À LA BHAGAWAT-GEETA



Si l’on prend de l’eau à 10 °centigrades et une autre à 20°, la première est froide et l’autre chaude. Mais si nous prenons une troisième eau à 30°, les deux autres deviennent alors froides ! Aux vérités préalables succèdent, toujours, d’autres plus élevées. A l’infini, de manière exponentielle.

En ce contexte, la Vérité ne saurait pas être un acquis. Elle sera, plus fondamentalement, un vécu ontologique, le fruit du dépouillement des vérités contingentes, éphémères, qu’il convient de « casser » ainsi que nous y invitait le grand Charles PEGUY. La Vérité est comme un état intérieur de la Conscience achevée et réalisée. Initiation véritable.

Nul n’est initié que par lui-même ! Car l’évolution ontologique est strictement individuelle. Nul ne peut se substituer à nous-même pour évoluer ; aucune secte, aucune religion, aucune « révélation » sacrée ou pas ! Le Sacré c’est la Vie, l’Univers, les Mondes. Il est partout et nulle part.

Mais la Spiritualité ne saurait être inféodée, accaparée, récupérée par une idéologie pseudo initiatique. Pseudo initiatique quand le sectarisme se substitue à l’Universalisme de la conscience ; quand des despotes et faux « gourous » accroissent le prédateur originel qui réside en eux ; quand ils endoctrinent et évangélisent des victimes alors qu’il s’agit d’Éveil de la Conscience. Toute Vérité organisée est une incongruité la plus terrible.

La liberté s’use si on ne l’utilise point. Déjà, autrefois, on a pu entendre :

« Laissez-les, Monseigneur, dans l’ignorance car, s’ils venaient à comprendre, ils n’obéiraient plus » !

Il existe un compartimentage des connaissances, caractéristique majeure de notre civilisation occidentale. Si nous prenons l’Inde, par exemple, tout y est possible car la civilisation indienne ne repose pas encore sur le contrôle de chaque citoyen. En dehors des notions aseptisées du « bien » et du « mal », selon le concept lacanien de ces termes (le psychologue LACAN affirmait : souvent, c’est au nom du bien que l’on fait le mal), l’individu est libre du choix de ses croyances, de fréquenter n’importe quel « guru » (ce terme n’a pas la même signification qu’en occident - il signifie la victoire de la lumière sur les ténèbres), d’écrire ce qu’il veut, sans tabou, d’agir comme il lui semble, à condition de ne nuire à l’intégrité de personne. C’est le libre progrès. Ce n’est pas le paradis qui n’existe nulle part, mais c’est encore une aire d’aventure non aseptisée. Pour combien de temps ?

Certes, il ne convient pas de rêver et d’appréhender des vaches sacrées dans nos rues (Le grand GANDHIJI  affirmait : « Protéger la vache signifie défendre tous les êtres muets que Dieu a créés… L’hindouisme vivra tant qu’il y aura des Indous qui protègeront la vache »). Mais, le constat du Philosophe est d’actualité :

« Entre l’Inspiration socialisée, l’Intellectualisme financé, l’Amour légalisé, la Liberté industrialisée, la Paix armée, l’Expression canalisée à des fins de « pouvoir », la faiblesse de nos civilisations contemporaines est ainsi constituée. Nous vivons dans une atmosphère de menace permanente, asphyxiante, d’agitation ludique ou futile, de misère mentale et spirituelle. »

Considérons les lemmes suivants :

a) Il faut cesser d’exister pour être !

b) Il faut savoir mourir à l’illusion sensorielle pour consciencialiser la Vacuité.

S’il y a une cosmogenèse, contemporaine de l’état actuel de nos connaissances en astrophysique, pourquoi plusieurs métaphysiques ?

Alors qu’il pourrait y avoir, de manière essentiellement rationnelle :

a) Un macrocosme (laboratoire universel)

b) Un médium (laboratoire inorganique et organique)

c) Un microcosme (laboratoire alchimique)

L’occident connaît l’invasion culturelle de traditions étrangères, de manière diversement ressentie par l’Homme d’aujourd’hui. Innovant ainsi un bouillon de culture, les habitudes de penser sont confrontées à la nouveauté qu’exploitent quantité de marchands d’ésotérisme et d’exotisme. Aussi est-il opportun de revenir à des concepts plus salubres dans le domaine de l’Indouisme, notamment, qui est un des courants de pensée le plus percutant depuis quelques décennies.

Parmi les textes fondamentaux sur la pensée hindoue, l’un est surtout considéré de manière privilégiée, en Indes ; il s’agit de la BHAGAWAT-GEETA dont l'étude s’inscrit dans l’exigence de notre temps. Après nous être frotté aux divers ésotérismes de par le monde: soufisme, kabbale, chamanisme, franc-maçonnerie, yoga supérieur, et quantité d'autres encore, il nous est apparu un substrat commun à tous ! Comme un puzzle disjoint, une Tradition une en son essence, mais multiple en ses aspects, s'imposa comme une évidence. Aussi, nous ne pouvions pas faire l'impasse sur la plus importante composante de ce puzzle que constitue la BHAGAWAT-GEETA. Bien que ce texte ait fait l’objet d’analyses diverses, aucune ne nous a semblé correspondre aux nécessités spirituelles de notre temps qui se caractérise, surtout, comme une espèce de « Super Marché de la spiritualité », sans repères ni critères de discernement. Tous nos lecteurs n’ambitionneront pas de devenir des ARJUNA mais nous essaierons d’étancher une soif sincère d’authenticité.

La BHAGAWAT-GEETA est un poème épique, sur la Création des univers, comparable à la Genèse de la Bible hébraïque (lue dans le texte car toutes les traductions sont exécrables) à laquelle il convient d’ajouter l’Apocalypse qui en est l’accomplissement. Son sens étymologique repose sur les vocables BHAGAWAT (un des noms de KRISHNA) et GEETA (chant). Elle est le Chant de KRISHNA, symbole du SOI inhérent à l’apparition des Univers, la Ballade de l’ÉVEIL à la CONSCIENCE du SOI. Jean GIONO, à travers le titre de son ouvrage : « Le Chant du Monde », a une formulation analogue et splendide.

Les protagonistes principaux sont au nombre de deux et ils signent le dualisme, cher au ZEND AVESTA, qui préside à l’apparition du monde. Nous en trouvons l’analogie au sein de toutes les traditions : Adam et Ève, pour la Bible, Yin et Yang dans le Taoïsme, les Ténèbres et la Lumière, le Vide et le Plein, et cœtera. En la circonstance nous avons donc KRISHNA qui est considéré comme la Personne Suprême (la Cause Principe), DIEU (Allah, etc...), et son disciple ARJUNA qui symbolise l’Énergie-Matière (Kundalini - Shakti). Leur dialogue est purement symbolique et à sens multiple ; il s’agit du jeu de la vie et de la mort qui constitue la trame de l’Éveil de la Conscience en sa Réalisation, ouvrage surréel. Il évoque l’apparition des mondes, en mode duel (centrifuge et centripète), et la SCIENCE DE LA RÉALISATION SPIRITUELLE présentée sous l'aspect d'un combat qui est aussi un duo, selon la multitude des aspects de l’Unicité Principe. KRISHNA signifie le SOI et ARJUNA (le corps – le char des mondes roulant dans les Eaux primordiales) sa manifestation matérielle, énergétique. Ces clefs symboliques sont essentielles pour la compréhension de l'épopée.

Il importe, avant d’aborder l’étude approfondie d’un corpus doctrinal que nous considérons comme la Clef majeure de la Spiritualité hindoue, de retenir la définition de vocables comme symboles et symbolique :

1) La symbolique est la pratique des symboles, tandis que la sémantique qui la complète étudie le sens des mots. Le langage reste un moyen de communication et la langue est l’instrument qui sert à transmettre les idées. Le processus fondamental de la communication, par le langage parlé, consiste en une association psychique entre deux termes réunis:

- La forme signifiante

- Le concept signifié

Ensuite interviennent les deux phases de l’évocation du nom par la chose et celle de la chose par le nom.

2) La notion de symbole peut se trouver dans la sémantique comme en dehors d’elle. Selon l’étymologie grecque, le symbole est un signe de reconnaissance formé par les deux moitiés d’un objet brisé, qu’on rapproche. Plus exactement, le symbole réside dans l’une de ces moitiés car, après avoir réuni les deux parties, nous avons la réalité de l’objet ou du sujet. Par conséquent, la moitié d’un objet est l’image, le signe de son autre moitié absente, d’une part, puis le symbole de son tout, d’autre part. Ainsi le signe peut être le catalyseur d’une attitude de la pensée qui se tend vers ce qui est absent.

Le symbole est aussi défini comme « ce qui représente autre chose en vertu d’une correspondance analogique ». L’analogie est une identité du rapport qui unit, deux à deux, les termes de plusieurs couples. Cette même identité peut s’appréhender lors d’une expérience concrète ou d’une construction mentale.

Ces deux définitions complémentaires permettent de formuler qu’un symbole est un signe concret évoquant, selon un rapport naturel, un élément absent ou impossible à percevoir en un certain état actuel des choses. Par extension, c’est alors un signe autorisant le psychisme à entrer en résonance avec une réalité autre et dans le cadre d’une dimension différente.

L’accumulation des symboles, leur multiplication, aboutissent à des systèmes de pensée plus ou moins formels, selon qu’ils ont disparu devant la réalité qu’ils sous tendaient ou, au contraire, se sont substitués à celle-ci par carence intellectuelle ou pour d’autres raisons. Il en est ainsi, par exemple, pour la superstition qui revêt, souvent, un savoir disparu faute d’avoir été partagé et compris.

Aussi, peut-on constater que des symboles se confondent avec un savoir, bien que le lien avec la réalité ait été rompue avec le temps, et qu’ils définissent la symbolique spécifique d’une religion, d’un courant idéologique ou politique. La dogmatique judéo-chrétienne est un modèle flagrant de faux savoir; le grand philosophe KANT l’avait dénoncé.

En ce contexte, la présente étude retiendra comme postulat fondamental que l’épopée de KRISHNA et d’ARJUNA se déroule dans le « Champ Existentiel et Illusoire des sens – l’Ego matériel », et qu’elle évoque la Réalisation du SOI, conçu comme Dieu dans la culture judéo-chrétienne, de sa Puissance. Cette « Aventure » véhicule le Symbole d’une Réalité vers laquelle l’Être tend sans jamais l’atteindre. Si nous voulions exprimer une image, nous pourrions proposer ceci :

- De toute éternité, le SOI – la potentialité – l’Absolu, l’Océan.

- Au début (de Quoi ? De Rien ? De Tout ?) il y a le Vide (quantique par exemple), ou bien le Tao (notion chinoise, analogue) ou siègent l’Inconscience, l’Ignorance, la Nescience (peu importent les mots). L’Inconscience était au sein du Vide. Le Relatif.

- Puis, au sein de Rien, la Conscience apparaît, à travers une expansion exponentielle dans la multitude des aspects énergétiques et matériels. Il s’agit comme d’une « nécessité »ontologique.

- Symboliquement ce processus peut se gloser à travers une formule : « J’étais, comme Dieu, inconscient au sein du Vide ; puis, je Suis devenu Conscient, comme Dieu, au sein du Vide. En un perpétuel devenir ! »

- Ce serait peut-être, à cause de l’Ignorance de Dieu à l’égard de lui-même que la création, donc l’homme lui-même, apparut afin de lui renvoyer l’image de sa propre existence. Car : « D’où vient la création du monde ? Dieu le sait sans doute…, mais peut-être ne le sait-il point lui-même ? » (Les Védas).

- La projection de ce reflet, du Relatif contingent, sur l’Absolu, se traduirait à travers les concepts d’Amour Connaissance, dont l’exponentialité repousserait éternellement l’Ultime Réalité à l’infini.

- L’Homme vivrait, par conséquent, par sa propre Vérité subjective et objective, inhérente à son mode sensuel de vie, en regard d’une Réalité éternellement fuyante. Projetant sa subjectivité globale sur le Monde, sur son monde, il cheminerait de vérité en vérité vers une Réalité toujours cherchée mais jamais atteinte. A l’image d’une courbe asymptotique qui court sur l’abscisse et l’ordonnée, sans jamais les rejoindre.

Ces considérations sont inhérentes à l’état actuel d’évolution ontologique de l’humain, de son propre cerveau contemporain et susceptible de mutation dans les milliers d’années à venir. L’homme n’est que le moment historique d’un Monde en évolution éternelle et il serait aberrant de considérer ses découvertes phénoménologiques comme ressortissant d’une Vérité finie. Demain, l’être humain concevra le monde et la spiritualité avec un regard complètement différent ; aussi distinct que celui du papillon par rapport à la chenille, sur l’environnement.

Nous développerons ces données philosophiques et spirituelles tout le long du document indien ; sans nous attarder sur les aspects historiques d’une épopée dont les éléments ont pu faire l’objet d’études, valant référence, par divers commentateurs indiens et occidentaux. Quant à énoncer une appréciation sur la valeur des indices historiques, nous nous y refusons, laissant aux exégètes et archéologues le soin d’étayer les diverses théories, lors de découvertes éventuelles. Aucune spéculation, ni compilation de cet ordre ne se trouvera dans notre ouvrage.

La BHAGAWAT-GEETA fait partie du MAHABHARATA, la grande épopée de l'Inde, que compila SHREE LAVYASADEVA, avatar venu sur terre il y a 5.000 ans environ, et à qui l'on doit la rédaction des Védas. Les divers protagonistes seraient assimilés à des étapes de la création de l’univers et, selon les compilateurs de l’histoire indienne, il y eut sûrement un syncrétisme de diverses traditions relatant les annales de l’Inde elle-même. Pour les besoins de l’Histoire, on dut attribuer, symboliquement, des êtres humains ayant réellement vécu, à des moments de la Vie planétaire et cosmique. D’où la confusion entre le Réel et le Surréel. N’allons pas en déduire qu’il s’agit uniquement de fables. Ce serait une conclusion hâtive et à priori ; une insulte à l’intelligence de ne pas retenir la formulation de paraboles.

Tout l’ouvrage en son entier s’articule autour de deux volets fondamentaux et essentiels que la plupart des commentateurs ont confondus, suscitant ainsi l’apparition de sectarisme au sein duquel se sont fourvoyés quantité de gens crédules, jeunes et vieux :

1) Le couple KRISHNA, ARJUNA, relève du plan causal présidant à la création des univers.

2) Le premier (KRISHNA - le SOI) n’intervient pas « in actu » dans le monde mais « in situ ».

3) Le second (ARJUNA – la Matière – Énergie) est la manifestation spatio temporelle du SOI. Il intervient « in actu » L’existence au plan de la forme, au sein du moule procuré par la matière vivante, inorganique et organique, comporte les mêmes éléments émanés du SOI des origines (c’est une métaphore) par homologie, mais adaptés à leurs différences ontologiques.

4) Les deux appartiennent au domaine de l’ « Essence » divine, à la « soupe quantique », en deçà et au-delà, vers l’infini des formes, si nous voulions utiliser un langage scientifique, moderne ; de manière indissoluble.

5) Le monde de l’expérience est considéré comme illusoire car il n’est que relatif et contingent. A travers la multiplicité des aspects infinis se dessine l’unicité du Soi qui se renvoie à lui-même le fruit des épreuves existentielles.

6) De ce constat découle la quasi certitude que nous faisons le monde dans lequel nous vivons, qu’il n’est que la projection de notre psychisme actuel et momentané sur une Réalité autre qui est le SOI universel. Autrement dit, ce que nous concevons comme la Vérité ne serait que la conclusion temporaire du jaillissement de nos sens sur une Réalité supérieure, à jamais fuyante et infinie : le SOI qui utiliserait les matériaux antérieurs pour élaborer d’autres structures existentielles, à venir. Le SOI serait la Réalité et l’Existence l’Illusion. Nommons aussi notre existence : Ego, et nous aurons un ultime référent pour la suite de notre étude, bien qu’il faille retenir que la psychologie moderne a différentes Écoles pour définir cet Ego tant honni, voué à la disparition post mortem et muable lors des infinies réincarnations. L’Ego ne se réincarnant jamais, et pour cause, il faut envisager sous le vocable « réincarnation » le retour à la vie énergético-matérielle d’un « vecteur » du SOI et de l’indifférencié au sein du différencié, d’un flux de conscience évoluant exponentiellement et éternellement.

Ces données seront indispensables pour la compréhension de toute la Doctrine hindoue.

Au plan terrestre, l'histoire, qui sert de support symbolique à l'enseignement spirituel, se résume ainsi :

a) Un grand (Maha) roi dénommé BHARAT eut de nombreux rejetons jusqu’aux trois fils du roi VICITRAVIRYA :

b) DHRTARASTRA qui fut le père des KURUS et aurait dû hériter du trône s'il n'avait été aveugle de naissance. Il eut cent enfants dont DURYODHANA.

c) PANDU, frère cadet de DHRTARASTRA, qui fut le père des PANDUS et reçut le pouvoir en conséquence du handicap de son frère aîné. Il eut cinq fils dont l'un se nomma ARJUNA.

d) VIDURA.

Les KURUS et les PANDUS, se firent la guerre pour des raisons de prééminence ; les premiers se considérant lésés par rapport aux seconds, leur déclarèrent une guerre effroyable qui aboutit à une hécatombe humaine.

Nous allons tenter d’expliquer le symbolisme sous-jacent, tel qu’il nous apparaît. Un roi BHARAT (le « big bang » de la science moderne) eut deux filiations principales (les KURUS et les PANDUS) qui se battirent. Le principe de la « dualité » des opposés s’affirme (le positif contre le négatif, etc.)

Dans la kabbale hébraïque, ésotérisme du judéo christianisme, nous avons l’homologie des mêmes concepts, symboliques évidement :

a) - AÏN qui signifie le Rien (le roi BHARAT) ; car un roi ne possède que le pouvoir et pas la puissance que détient le peuple. Il n’agit que par délégation ; sans elle, il n’est Rien. Or, sur le plan causal, c’est le SOI qui détient la Puissance ; le Rien avec le Soi se résume dans le Tout. C’est le SOI qui « donne et reprend » ! Mais ce n’est qu’une image.
 
Peut-on voir une analogie avec le poème de la Création dans la Genèse ? Les premiers mots sont signifiants. Bereshit bara Ælohim : les exégètes juifs remarquent que le verbe « bara » est déjà inclus dans le bereshit qui signifie littéralement “en tête”. Or ce verbe, selon le très fort commentaire de Paul NOTHOMB, ne peut avoir qu’un sujet, DIEU, et qu’un complément, la LIBERTÉ. Bereshit désignerait donc le don d’une liberté première qui serait aussi une pensée.

Dieu bara, selon le premier mode d’action divine, d’après la Genèse.

b) - AÏN SOPH qui désigne les ténèbres de la matrice, du potentiel (DHRTARASTRA – KURUS – la nuit).

Dieu dit, d’après le second mode d’action selon la Genèse.

c) - AÏN SOPH AUR qui symbolise la lumière de la vie actualisée (ARJUNA – PANDUS – le jour).

Dieu sépare, dernier mode d’action divine, selon la Genèse.

Lorsque la sémiologie traduit le concept de combat des ténèbres contre la lumière, il s’agit évidemment de symbolisme. La trilogie indienne ou hébraïque a la même connotation de complémentarité ressentie, au plan illusoire de la MAYA de la vie terrestre ; faussement comme une guerre.

Avant la Lumière incarnée dans le moule de la forme matérielle, et symbolisée par PANDU, il existe une donnée essentielle derrière l’image de DHRTARASTRA qui est aveugle car il ne dispose pas encore des sens perceptifs ; il est dans la « nuit ». Sa cécité personnifie la "matière énergie" brute, antérieurement à l’apparition du premier jour ! Cette matière ténébreuse – nous l’avons abordée plus haut – n’a pas encore acquis un système sensoriel qui lui permette l’Existence par l’Épreuve.

Le jour premier représente l’avènement des cinq sens qui instaure le Champ existentiel : le DHARMA. Ce même jour est attribué à la Lumière dharmique, aux PANDUS et à ARJUNA, sur le plan symbolique.

Dans la vie sociale, DHRTARASTRA représente une catégorie d’êtres humains qui s'opposent à la réalisation du DHARMA (le dessein universel et infini tel que nous le présente le théâtre qu’anime le SOI au travers des formes qu’il revêt et revêtira – nous étudierons cela en détail, plus loin) par l’identification à leurs simples agrégats en oubliant le SOI qui les anime. Cette opposition va plus loin qu’une simple donne philosophique ! Elle a ses prolongements en tous les domaines de la Vie en sa globalité. Nous l’étudierons de manière très spécifique lorsque nous aborderons l’Écologie Universelle !

Par eux-mêmes, les organes sensoriels ne fonctionnent point. Les UPANISHADS enseignent que la vue, l'ouïe, l’odorat, le goût et le toucher découlent des organes intérieurs de l'âme, et qu'ils se servent de la matière comme d'un moyen pour expérimenter les phénomènes de la vie. Sans l'existence de ce pouvoir, ou être (le SOI), qui réside en nous et nous informe, l'assemblage des particules, ou agrégats, que constitue le corps physique est mort et "aveugle". Par analogie, un écran cathodique ne sert à rien s’il n’y a pas d’électricité pour le faire fonctionner ni d’opérateur pour en exploiter les données. Le « DHARMA » de cet outil est donc la synthèse de tout les éléments fonctionnels ; son contraire l’ « ADHARMA » aboutit au retour à l’état de potentialité (ce concept est indispensable à comprendre pour la suite). Relevons, déjà, l’idée du système des « poupées russes » dans le concept des Univers. Tout a une correspondance analogique et homologique, même au niveau des antagonismes. La leçon à retenir est que la Matière existe en se Réalisant à travers ses processus sensoriels et cognitifs : c’est le DHARMA.

Le SOI crée les organes des sens, essentiels à l’existence matérielle. La matière symbolise donc l’Ignorance et l’Illusion quand le SOI (l’Absolu) ne s’y Réalise point en ne se renvoyant pas à lui-même la notion de Relatif, du contingent. Par analogie la matière désigne les ténèbres, la matrice potentielle. Ceci est très important car la Mère-Matrice est, à la fois, nourrie, fermentée et animée par le SOI qui gouverne et détermine le passage de l’inorganique à l’organique. Aussi lorsque les anciens Maîtres de Sagesse énonçaient, comme principe fondamental à l’Eveil intérieur, la disparition de l’Ego, ils entendaient simplement la non identification au moment historique d’une personnalité créée et limitée par son système sensoriel.

PANDU, qui est de la même source que son frère, eut cinq fils (les cinq sens) ; par conséquent, il correspond au DHARMA ! C’est, là, une donnée essentielle et fondamentale dans l’édifice cosmique tel que le conçoit l’hindouisme. L’un d’entre eux se nomma ARJUNA (qui pourrait être le symbole de la Réalisation du sens – cakra – le plus élevé dans l’échelle ontologique : AJNA CHAKRA – l’équivalent du 3° œil qui est la porte neurologique d’accès à la Réalisation du SOI). Les cent fils de DHRTARASTRA peuvent traduire la multitude infinie de formes matricielles qui s’accouchent et accouchent le mode sensoriel de la vie afin de répondre aux nécessités du DHARMA.

PANDU eut un fils qui se distingue des quatre autres : ARJUNA. Par transposition, il s’agit de l’ajustement du 5° cakra – AJNA – charnière entre la matière ouvrée par les sens et le monde des causes (le Royaume - la cathédrale de l’âme – le cerveau). L’image est claire : PANDU (la matière éclairée par les sens) s’élève sur le plan ontologique au plan signifié par AJNA et devient ARJUNA (AJNA auquel est ajouté RU – la lumière consciente). Ce n’est qu’à ce moment historique de la matière que la Conscience se renvoie à elle-même la certitude de son SOI, concept qui se réalise pleinement avec l’accès au BRAHMARANDRA, ultime cakra coronal ouvrant définitivement la Porte sur l’Ailleurs.

Que dit l’Apocalypse de JEAN ?