dimanche 15 janvier 2012

Les vrais mystères de la pensée indoue à la lumière d'Occident (Introduction à la Bhagawat Geeta - 2° volet)

LES MYSTÈRES APOCALYPTIQUES



Selon l’Indouisme, Kundalini est l’Energie évolutrice dans l’homme. C’est elle qui actualise les 10/10° du cerveau endormi et achève la Conscience en une Réalisation totale qui inaugure le supra humain. D’origine sanscrite, le vocable Kundalini signifie l’enroulée, l’énergie cosmique qui siège au bas de la colonne vertébrale, dans le coccyx. Connue sous un nombre quasi infini de noms, Elle est Shakti, la Mère qui accouche l’Homme à l’Etre. Contrairement à l’idée reçue, Elle n’est pas étrangère à la tradition judéo-chrétienne. Si nous nous reportons à l’Apocalypse, nous avons les sept cakras de la tradition indienne, sous des noms différents – les sept Eglises de l’Apocalypse de JEAN, et que Kundalini active après les avoir traversés.

CAKRAS INDOUS - EGLISES DE L’APOCALYPSE - GLOSE APOCALYPTIQUE

a) Sahasrar.

Eglise de Laodicée Versets 14 et 21, chap. 8 : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véridique, le principe de la création de Dieu.
Le vainqueur, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, ainsi que j’ai été vainqueur, moi aussi, et que je me suis assis avec mon Père sur son trône.

b) Ajn.

Eglise de Philadelphie Verset 12, chap. 7 : Le vainqueur, j’en ferai une colonne dans le temple de Dieu et il n’en sortira jamais plus.

c) Vishuddh.

Eglise de Sardes Verset 5, chap. 6 : Je n’effacerai pas son nom du Livre de Vie.

d) Anahat.

Eglise de Thyatire Verset 28, chap. 5 : Je lui donnerai aussi l’étoile du matin.

e) Manipur.

Eglise de Pergame Verset 17, chap. 4 : Au vainqueur je donnerai de la manne cachée.

f) Svaddhistan.

Eglise de Smyrne Verset 8, chap. 3 : Celui qui a connu la mort et a repris vie.

g) Muladhar.

Eglise d’Ephèse Verset 7, chap. 2 : L’Esprit dit aux 7 Eglises ! Au vainqueur je donnerai à manger le fruit de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.

En occident, une erreur grammaticale consiste à ajouter la voyelle « a » à la fin de chaque cakra, cette dernière signifie le pluriel en sanscrit.

Etudions chacun des versets à la lumière kundalinienne.

1) L’Eglise d’Ephèse symbolise l’Eveil de l’Energie évolutrice, à travers le cakra de base. L’Arbre de vie désigne la colonne vertébrale dont le fruit s’avère l’ouverture naturelle du cakra coronal, le Sahasrar de couleur violette qui débouche, enfin et au prix d’une multitude d’incarnations, sur le Paradis de Dieu, c’est à dire le Brahmarandra situé au-dessus du crâne, à l’Infini.

Le verset parle de victoire ! Ce qui signifie que la Conscience a vaincu l’illusion de l’Ignorance, par la Connaissance et l’Amour.

2) L'Eglise de Smyrne est l’image de la victoire de la Conscience sur la mort ! Il s’agit du mythe du Phénix qui renaît de ses cendres. L’Homme achevé et réalisé a conscience de son immortalité.

3) L’Eglise de Pergame correspond à l’énergie secrète, vitale, que le souffle accumule dans le « Hara » (centre énergétique situé à quatre doigts au-dessous du nombril).

4) L’Eglise de Thyatire est le symbole de l’Amour Universel – qui est la plus grande Force de l’Univers. L’Etoile du matin signe la vision flamboyante dans le 3° œil, d’une image à cinq branches, de couleur blanche, virulente.

5) L’Eglise de Sardes désigne la Voix cosmique, le Verbe originel. L’homme réintégré au sein de la Conscience universelle est devenu le Vivant, conscient et responsable.

6) L’Eglise de Philadelphie correspond au 3° œil. Le Sage réalisé devient, consciemment, le Partenaire de la Création universelle.

7) L’Eglise de Laodicée symbolise la sortie de l’Energie kundalinienne du sommet du crâne pour se confondre avec son homologue cosmique. Le verset est lourd de sens. Là encore il est fait mention d’un « vainqueur ». La clef du mystère réside dans l’affirmation : « Ainsi que j’ai été vainqueur, moi aussi, etc. ». La Personne Réalisée, qui parle et enseigne les Eglises apocalyptiques, révèle le Secret de la Vie. Elle-même est issue de la création, a été un humain, dernier maillon de la chaîne des êtres vivants sur la terre, et après s’être libérée de l’Ignorance et de la mort, par l’avènement de l’Energie kundalinienne, est devenue semblable à la Conscience Divine. Tous les kundaliniens sont les héros de l’Evolution en réalisant le SOI (la Vacuité consciencialisée).

Ces éléments sont essentiels ; ils éclaireront un mythe fantastique qui s’est propagé depuis des siècles, en occident : la Queste du Graal. En Indes, il s’agit de la quête spirituelle de la Réalisation du Soi dont la BHAGAWAT GEETA est la synthèse symbolique.

Il n’y a pas de réelle redondance dans la BHAGAWAT-GEETA mais, par nécessité pédagogique, reformulation multiple de vérités afin de couvrir le maximum d’interprétations. Autrement dit, et si nous voulions prendre une métaphore, nous pourrions énoncer :

- Pour le Vulgum Pecus, les traditions dites « religieuses, mystiques, ésotériques » sont sacrées. Sous cette épithète, on veut enchaîner à une vision du monde, subjective et collective, orienter l’âme en la contraignant. Ainsi, l’Ignorance se perpétue.

- Si l’on veut déconditionner le monde, en lui restituant sa Liberté intérieure d’accès à la Vérité existentielle, il convient de bannir l’idée du sacré – fausse vérité - au profit de la Réalité intérieure, accessible malgré tous les conditionnements culturels, fussent-ils spirituels.

- Il convient d’être Conscient du SOI dans tous les actes de la Vie ; simplement mais totalement.

DHRTARASTRA n'accepta jamais d'avoir été supplanté par son frère cadet et, par goût de revanche, il éleva ses enfants dans l'esprit de vengeance contre les cousins. PANDU mourut, prématurément, et son frère aîné prit en charge ses neveux. L'aveugle attenta à la vie de ses neveux et de leur mère. Toutefois, l'oncle des PANDUS, VIDURA, permit de déjouer les complots.

Ne s'estimant pas vaincu, DURYODHANA prit la relève de son père DHRTARASTRA en provoquant au combat les cinq fils de PANDU qui, en leur qualité de ksatriyas (guerriers chevaliers, équivalents des samouraïs serviteurs) ne pouvaient pas refuser un défi. DURYODHANA ne respecta pas les règles du jeu et tricha; il réussit à frustrer les PANDUS de leur territoire et les exila pour une douzaine d'années.

Le territoire des PANDUS est le champ illusoire des sens limités comme organes de perception des éléments existentiels. Leur exil pendant douze ans, par DURYODHANA, peut correspondre à l’avènement des douze cakras cérébraux, postérieurs à l’instauration des cinq sens. Autrement dit, l’évolution du système cérébro spinal aboutit à l’apparition de douze cakras supplémentaires dont nous étudierons l’édifice, plus loin. A ce stade de la symbolique hindoue, le dualisme devient duo ; ou trio :

I) DHRTARASTRA – la Matrice, la Nuit de la potentialité infinie - fournit tous les agrégats possibles pour servir de véhicules à la Conscience – le SOI.

II) DURYODHANA – la Matière reçoit les outils sensoriels que va activer le SOI. D’abord, il y a les 5 sens.

III) Les PANDUS (les cinq sens) sont augmentés de douze autres éléments cognitifs , dans le cerveau humain. C’est DURYODHANA qui les concrétise, au pouvoir des PANDUS qui s’en trouvent renforcés.

A ce niveau de l’histoire, où s’entremêlent des personnages ayant réellement vécu et une symbolique cosmique, la difficulté est grande de démêler l’écheveau. Il y aurait comme une distance à prendre à l’égard de l’expérience sensorielle qui ne traduit pas la Réalité. L’illusion des sens est réelle, multiple ! Par exemple nous souffrons d’aberrations visuelles comme avec les mirages dans les déserts, et nous ne percevons pas toutes les vibrations sonores et visuelles, pour ne retenir que celles-ci ! La Matière-Energie (symbolisée maintenant par DURYODHANA) est confrontée aux cinq sens de la Vie pour la Conscience du SOI plus douze centres énergétiques dans le cerveau. Il y aurait, d’un côté, la force de l’inertie sensuelle inhérente à la matière et, de l’autre, le catalyseur des changements que constitue le moteur du SOI. Leur interaction se manifeste par une lutte des contraires que le matérialisme dialectique, contemporain, résume ainsi :

a) L'homme ne serait que de la matière pensante, intelligence comprise; matière pensante parvenue à son stade le plus pur, le plus noble, le plus évolué et, ainsi que l'écrivit Maurice PERCHE dans les "Cahiers du communisme" - commentant Georges POLITZER - parvenue à son dernier stade du saut qualitatif brusque.

b) La matière est considérée comme étant en plein mouvement par l'affrontement de deux forces; elle est et elle n'est pas à la fois, elle est en état de devenir. La dialectique matérialiste repose sur quatre lois:

- Loi d'auto dynamisme qui est le moteur interne de la matière.

- Loi d'action réciproque ou d'interdépendance.

- Loi de contradiction interne.

- Loi du saut qualitatif brusque.

1°) Loi d'auto dynamisme.

Toute chose change sous l'influence de forces internes qui la poussent à se métamorphoser. Cette loi constitue le moteur interne de la matière. Appliquée à l'ensemble de l'univers, elle entraîne l'athéisme en ne reconnaissant pas de cause extérieure à la matière.

2°) Loi d'action réciproque.

Tout influe sur tout. Il ne s'agit pas de cause à effet mais seulement d'interdépendance. Cette loi complète la précédente.

3°) Loi de contradiction.

Les choses changent car elles ont en elles-mêmes une contradiction. Une anti-thèse existe en toute chose, contredisant sans cesse la thèse. Au terme de leur lutte apparaît soudain un troisième état supérieur à la thèse, c'est la synthèse.

4°) Loi du saut qualitatif brusque.

Les changements se réalisent comme des déchirements violents. La lutte interne des contraires provoque d'abord des changements quantitatifs superficiels jusqu'au moment où, l'équilibre étant rompu, il y a changement qualitatif brusque.

Puis le mouvement recommence. C'est un processus en spirale dans lequel on progresse. La matière ne peut que monter.

Les choses changent car il existe une antithèse contredisant sans cesse la thèse, et préparant une troisième étape qualitative, supérieure. La synthèse est donc un progrès. Par conséquent, il y a une thèse, une antithèse, un moment dialectique et une synthèse. Puis, il y aurait un autre processus reposant sur la transformation de la synthèse en une thèse nouvelle soumise à contradiction, etc.

L’image du serpent montant le long d’un arbre est éclairante en rhétorique. Sa tête glisse et tourne à 360° pour réapparaître au-dessus. De par ses changements de direction, il a monté. Le processus de la Vie Universelle est analogue.

Toute chose est en mouvement et ce dernier est la cause même du progrès. S’il ne devait y avoir qu’une seule disposition immuable dans le monde, ce serait le changement. L'application de cette loi au cosmos et à la société entraîne les événements suivants :

a) Au début il y eut une nébuleuse, de la matière en fusion lancée dans l'espace. Au terme d'un certain nombre de sauts qualitatifs brusques, au moment où toutes les conditions ambiantes et chimiques furent réunies, la matière se mit à penser.

b) Ce ne fut pas encore l'intelligence, la pensée organisée, nous confie ENGELS. Il faudra attendre une nouvelle rupture entre deux contradictions, une nouvelle synthèse, pour qu'un primate atteigne la pensée organisée et déductive. Puis, à un moment donné, cette intelligence répartie prendra la forme d'une société primitive.

c) Cette société était semblable à la nôtre mais se différenciait de celle-ci par le savoir et la science. Elle était écrasée par les éléments ambiants, par les forces aveugles de la nature: tremblements de terre, éruptions volcaniques, animaux terrifiants, climats rudes. Une nature rebelle et hostile écrasait l'être humain. Privé du secours de la science, il éprouvait ce que Georges POLITZER appela une sensation, un complexe combiné d'action. Ce quelque chose que l'homme de l'époque ne pouvait analyser, FEUERBACH l'explique comme étant le "reflet fantastique de la réalité". L'homme primitif éprouva une sensation collective; il eut peur. Cette crainte, au lieu de la comprendre et de l'assimiler dans une optique objective, il en fit une réalité pesante et lui donna un nom: DIEU.

A partir du moment où la peur fut identifiée à Dieu, des esprits plus évolués que les autres soumirent une partie de l'humanité aux caprices d'une autre. Ce fut l'exploitation de l'homme par l'homme, par l'ignorance. Nous pouvons constater la reproduction du mécanisme de l’Univers, reposant sur l’Ignorance originelle, d’après la logique indienne, jusque dans les relations intra ou extra spécifiques à l’intérieur des espèces vivantes.

Cette trilogie funeste: « peur », « Dieu » (d’après le matérialisme dialectique, Dieu n’est pas le SOI mais l’Ignorance – alors que pour l’hindouisme le SOI est Dieu) « exploitation » introduisit dans la matière intelligente ce qui existait dans la matière non pensante: la loi de contradiction interne. Il y eut désormais:

La thèse: les exploiteurs.

L'antithèse: les exploités.

La synthèse: l'évolution qualitativement supérieure.

La lutte entre la thèse et l'antithèse, la loi de contradiction introduite dans la matière intelligente qu'est la société, ces deux là prirent le nom de "lutte des classes". A son terme viennent le moment dialectique qui se nomme "dictature mondiale du prolétariat", d'une part, et la synthèse attendue avec impatience, la "société sans classe", d'autre part.

La lutte de classe est considérée comme le moteur de l'histoire:

- Le féodalisme contre l'esclavage.

- Le capitalisme contre le féodalisme.

- Le socialisme contre le capitalisme.

- Le communisme contre le socialisme.

Et cœtera...

Karl MARX affirmait que le fait religieux fut à la racine de tous les maux de la terre, dont l'exploitation de l'homme par l'homme.

Ajoutons l’idée du SOI, à la place du Dieu des hommes que rejette avec raison le matérialisme dialectique, et nous aurons alors un récit, sur la création et la vie, plus proche de la tradition hindoue que de n’importe quelle autre idéologie religieuse ou athée. A cet égard une brève incursion, chez nos philosophes contemporains, s’impose.

PENDANT CE TEMPS, L’OCCIDENT ?

Des esprits particulièrement éclairés, chacun en son temps, ont jalonné le parcours de la pensée de repères qui servent encore aujourd'hui. Ainsi Adolphe HARNACQ déclara, un jour, au cours d'une séance qui réunissait, dans la salle de conférence de l'Université de Berlin, à la fois des philosophes et des physiciens:

"Le monde se plaint du fait que notre génération n'a plus de philosophes. C'est très injuste car les philosophes d'aujourd'hui se trouvent tout simplement dans un autre compartiment; leurs noms sont PLANCK et EINSTEIN."

Gageons qu'une telle assertion ne plut à personne! Les philosophes en titre ont dû se sentir dépouillés et les physiciens se virent imposer une épithète qui n'emportait pas leur adhésion, sinon de principe. Les scientifiques ont toujours eu une méfiance certaine pour la philosophie; en effet, pour la plupart, la métaphysique par exemple n'est qu'une dialectique purement spéculative, méritant à coup sûr le rejet. La démarche philosophique fut en antagonisme avec la méthode scientifique jusqu’à ce que l’on découvre le Vide Quantique.

Certes, un DESCARTES avait doctement énoncé:

"Ainsi, toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences".

Mais DESCARTES rejoignait la lignée des PYTHAGORE, COPERNIC et GALILEE qui furent des chercheurs universels, alors que les scientifiques d'aujourd'hui sont restés trop longtemps spécialisés dans un domaine précis. Ainsi, un astrophysicien n'aura pas la même analyse qu'un biologiste, bien qu'à un certain niveau de recherche les limites éclatent.

Certains prémisses ont annoncé, depuis quelques décennies, le retour de l'idée de Connaissance liée à la science. Autrement dit, la science pourrait bien apporter un accroît de Conscience, en concomitance.

Pour mieux cerner cette résurgence nous allons essayer de la situer dans son contexte historique, autant que l'on puisse tirer des leçons de l'histoire.

A) L'école d'ARISTOTE.

Son nom est lié à la "Philosophie naturelle" qui fut une science mariée à la métaphysique; elle régna pendant 2.000 ans.

D'origine grecque, ARISTOTE naquit à Stagire (Macédoine) en 384; il mourut à Chalcis (Eubée) en 322. Il fut le fondateur de l'Ecole péripatéticienne qui, comme son nom l'indique, se voulait en "marche" - du grec "péripatein", se promener - car ARISTOTE enseignait en marchant. Effectivement, la marche stimule la pensée, sous certains abords, car le corps rejoint l'esprit dans l'effort. Napoléon procédait de même, avant les grandes batailles qu'il livra, et il marchait de longues heures, de long en large, dans son appartement, de nuit comme de jour, et les mains croisées derrière le dos.

Le système d'ARISTOTE nous montre la nature dans un immense effort de la matière brute pour s'élever jusqu'à l'Acte pur, c'est à dire à la pensée et à l'intelligence. Il fut l'auteur de traités de logique, de politique, d'histoire naturelle et de physique. On lui doit de magnifiques ouvrages: "Histoire des animaux", "Rhétorique", "Politique" et "Météorologie". Au moyen âge, il fut la référence élue des philosophes scolastiques.

Cette science prévalut surtout qualitativement mais, bien que logique en ses postulats, elle péchait par défaut de rigueur mathématique. Le raisonnement s'appuyait trop sur des "à priori" dogmatiques que, trop souvent, rien ne venait étayer expérimentalement.

Aussi des prémisses, annonciateurs d'une remise en cause des dogmes aristotéliciens, apparurent dés le XVII° siècle avec COPERNIC en Pologne, GALILEE en Italie et DESCARTES en France, qui les jugèrent inadmissibles puisque invérifiables. Ces esprits, courageux pour l'époque, remirent nettement en cause la notion d'un univers anthropocentriste, chère à ARISTOTE.

B) DESCARTES.

Philosophe, mathématicien et physicien il naquit à La Haye (Touraine) en 1596 et mourut à Stockholm en 1650, après avoir répondu à l'invitation de la reine Christine. Il fut militaire, un temps, ce qui lui permit de parcourir l'Europe et, à l'occasion, de se faire "initier" au sein d'une Loge Rosicrucienne (Rose + Croix). On lui doit la création de la géométrie analytique et la découverte des principes de l'optique géométrique. Il raisonnait en "matérialiste" mais apparut comme un "idéaliste" aux yeux de ses contemporains.

Ses raisonnements rigoureux ruinèrent la scolastique et aboutirent à une méthode nouvelle de diriger la raison. Cette technique, connue plus tard sous le nom de "cartésianisme", se résume en un commentaire:

"Pour atteindre à la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions que l'on a reçues et reconstruire de nouveau, et dés le fondement, tous les systèmes de ses connaissances".

Il intégra dans la recherche scientifique, la technique mathématique aux prémisses rigoureux. Son "Discours de la méthode" définit les limites à attribuer à la métaphysique, et à l'empirisme. Toutefois, DESCARTES continua de chercher des principes en son propre esprit car il jugea toute méthode basée essentiellement sur les sens, et sur l'expérience seule, comme imparfaite. Ecoutons-le:

"Tout ce que j'ai reçu jusqu'à présent pour le plus vrai et assuré, je l'ai appris des sens ou par les sens; or, j'ai quelques fois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés. C'est une chose qui m'est manifeste à présent, que les corps mêmes ne sont pas connus par les sens..., mais par le seul entendement, et qu'ils ne sont pas connus de ce qu'ils sont vus ou touchés, mais seulement de ce qu'ils sont entendus ou bien compris par la pensée."

DESCARTES entrevit le principe de la conservation de l'énergie. On retiendra surtout qu'il conserva le lien entre la science et la philosophie; peut-être faut-il y voir l'influence rosicrucienne!

C) NEWTON.

Illustre mathématicien, physicien, astronome et philosophe anglais, il naquit à Woolsthorp (Lincolnshire) en 1643 et mourut en 1727. On lui doit la découverte de la gravitation universelle et de la décomposition de la lumière (spectre solaire). En même temps que LEIBNIZ, il découvrit les bases du calcul différentiel.

Comme DESCARTES, il fréquenta des loges rosicruciennes. A l'occasion, il travailla l'alchimie comme l'attestent des annotations manuscrites, de sa propre main, sur un traité alchimique conservé aux archives nationales, anglaises. Mais la ressemblance s'arrête là!

D'emblée, avec NEWTON nous connaissons la rupture chirurgicale entre la science et la philosophie. Pour lui, le "pourquoi" des phénomène importe peu et, seuls, les résultats expérimentaux sont à prendre en compte. Ecoutons FONTANELLE, alors secrétaire perpétuel de l'académie des sciences, à son sujet:

"Les deux grands hommes (DESCARTES et NEWTON), qui se trouvent dans une si grande opposition, ont eu de grands rapports. Tous deux ont été des génies de premier ordre, nés pour dominer sur les autres esprits et pour fonder des empires. Tous deux, géomètres excellents, ont vu la nécessité de transposer la géométrie dans la physique. Tous deux ont fondé leur physique sur une géométrie qu'ils ne tenaient presque que de leurs propres lumières. Mais l'un, prenant un vol hardi, a voulu se placer à la source de tout, se rendre maître des premiers principes par quelques idées claires et fondamentales, pour n'avoir plus qu'à descendre aux phénomènes de la nature comme à des conséquences nécessaires. L'autre, plus timide ou modeste, a commencé sa démarche en s'appuyant sur les phénomènes pour remonter aux principes inconnus, résolu de les admettre tels que les pût donner l'enchaînement des conséquences. L'un part de ce qu'il entend nettement pour trouver la cause, l'autre de ce qu'il voit".

Ainsi, la métaphysique et la philosophie furent délaissées, pendant prés de 200 ans, au profit de l'empirisme. Les philosophes, eux-mêmes, abandonnèrent la philosophie, trouvant son voisinage compromettant.

Un courant scientiste s'inaugura donc, pour s'amplifier avec VOLTAIRE, Auguste COMTE et Karl MARX (à qui l'on doit la théorie dite « marxiste ») qui ironisèrent sur la métaphysique. Aussi l'étape historique de l'évolution de la science moderne, celle du dénombrement, de la classification et de l'analyse quantitative, au lieu d'être dépassée, stagna à ce stade pendant longtemps, c'est à dire jusqu'à EINSTEIN.

La méthode consistant à séparer l'objet pensé du penseur ne saurait être définitive car tout choix de système de référence n'est que relatif et, par là même, susceptible de révisions évolutives, dans le temps. Le probabilisme de l'observable bat en brèche tout dogme, même scientifique. Ainsi, nous avons l'exemple du concept de l'atome insécable qui prévalut dans les collèges jusque dans les années 1950; ce qui n'empêcha pas les lois chimiques de s'exercer telles qu'elles avaient été édictées. La découverte du nucléaire lança la technologie physico-chimique sur des bases nouvelles et transcendantes, bouleversant ainsi toutes les données, révolues, de l'insécabilité de l'atome...

Les découvertes nouvelles remettent en cause les précédents acquis. La recherche fondamentale est infinie et s'élargit à l'image de la base d'un triangle qui croît indéfiniment, sans que jamais le sommet de la connaissance ne soit atteint.

Tout ceci fut pressenti et prouvé par EINSTEIN qui rétablit l'union entre la matière et l'esprit.

D) EINSTEIN.

Physicien d'origine allemande, EINSTEIN naquit en 1879 à Ulm et mourut en 1955. Prix Nobel en 1921, il fut surtout connu pour ses travaux sur la théorie de la relativité qui marqua profondément la science moderne. La célèbre formule sur l'énergie: E = MC2 permit l'élaboration de la bombe thermonucléaire. Il fut l'auteur de nombreux travaux de physique théorique. Appliquant la théorie des quantas à l'énergie rayonnante, il aboutit au concept de photons. Epris de justice, il intervint souvent en faveur d'une paix durable.

Avec EINSTEIN nous connaissons comme le retour d'une certaine métaphysique dans la démarche scientifique. L'espace et le temps sont des concepts plutôt que des réalités concrètes. Que sont l'espace et le temps ? Peut-on les séparer? A moins qu'ils soient les deux pôles d'une seule et même réalité, comme l'aimant dont on ne peut jamais séparer les deux pôles. Si on essaye, on obtient toujours deux pôles...; pas moyen d'obtenir un pôle positif seul, ni le négatif.

On lui doit d'avoir réhabilité l'idée de DESCARTES, au sujet des planètes entraînées par des tourbillons, et celle des esprits animaux, en découvrant que les astres suivaient des lignes de courant appelées géodésiques de l'espace-temps. Y aurait-il un psychisme existant au stade des particules élémentaires?

DESCARTES aurait eu donc le mérite d'avoir devancé son époque de plus de trois siècles. Il avait réussi à définir une frontière entre l'inspiration subjective, voire métaphysique, et la méthode objective de l'expérimentation. L'osmose de ces deux disciplines a pu mener aux sommets de la connaissance et à une image unitaire des univers.


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