mercredi 18 janvier 2012

Les vrais mystères de la pensée indoue à la lumière d'Occident (Introduction à la Bhagawat Geeta - 3° volet)

RETOUR À L’ORIENT

"Dieu n'a aucun droit; il n'a que des devoirs. L'Homme et le Vivant n'ont aucun devoir envers lui; ils n'ont que des droits".

Sentence du Porteur de lumière

Cette brève excursion en dehors de notre civilisation contemporaine nous ramène à l’épopée hindoue qu’elle éclaire quelque peu.

Après leur exil, les PANDUS réclamèrent de leur oncle scélérat l'octroi d'une terre de résidence puisque, par leur nature même, les guerriers ne pouvaient être autre chose que des protecteurs ou suzerains. Les PANDUS auraient accepté un simple village. Mais, par un souverain mépris, leur oncle rejeta les doléances.

Le symbolisme s’accélère. Les nouvelles capacités cognitives du corps humain organisent un nouveau Champ sensoriel de l’existence. Il y a comme un accroissement du potentiel ontologique

Relégués à la misère et à l'errance, les PANDUS furent obligés de se battre contre DURYODHANA; ARJUNA commença une guerre apocalyptique, en compagnie de ses frères. Le conflit rassembla les plus grands guerriers de la terre entière, dont les uns voulaient mettre YUDHISTHIRA, aîné des PANDUS, sur le trône, et les autres l'en empêcher.

Ici, la vigilance la plus aiguë doit présider à l’analyse de cette symbolique :

a) Les cinq sens plus les douze centres neurologiques (les PANDUS) travaillent à travers la forge de la Réalité matérielle afin de l’appréhender, malgré leurs limites et limitations, et pour croître ontologiquement.

b) La Connaissance, signée par le cakra AJNA (ARJUNA), débute une guerre apocalyptique qui, sur le plan ontologique pur, correspond à la Réalisation du SOI telle que JEAN l’apocalypse l’enseigne.

c) Le plus grand des PANDUS (de tous les Centres énergétiques de la Conscience individuelle) – c’est à dire le SOI occupe le trône (la Cathédrale de l’âme – le Royaume)

d) La Guerre Apocalyptique n’est, en réalité, que la mutation de l’humanité vers la Supra Conscience. S’il y a une fin, ce n’est pas celle « du » monde mais d’ « un » monde, qui ne sera jamais autre que transitoire, éternellement.

KRISHNA (Le SOI) participe à la bataille des contraires, sans combattre en Personne. Les PANDUS sont les outils du DHARMA de KRISHNA. Les KURUS désignent les « eaux mères » au sein desquelles surgit le cristal de la Conscience du SOI. L’antagonisme « ADHARMA-DHARMA » est le reflet d’un duo cosmique, d’une danse énergétique. Cependant, il peut se transformer en guerre et en combat si les contradictions se cristallisent au lieu de dépasser leur moment historique d’existence. L’évolution en spirale gomme les différences.

KRISHNA (le SOI) est le conducteur du Char (le corps) d'ARJUNA qui en est devenu « conscient ». Ainsi commença la sombre désespérance de ce guerrier qui ne put se résoudre à combattre ses semblables. KRISHNA lui fit comprendre que les conflits imitaient toujours les plans spirituels supérieurs.

Les PANDUS obéissent aux nécessités du DHARMA, et dépendent de la nature divine de KRISHNA (le SOI). les KURUS sont dans l'ADHARMA tant que les outils cognitifs ne sont pas organisés. Sur le plan moral, l’identification à l’Ego transitoire est considéré comme une stagnation d’ordre ADHARMIQUE.

Si nous retenons la correspondance des évènements symboliques, ci-dessus, avec l’Histoire de l’Inde et de personnages ayant réellement existé, alors nous pourrions retenir qu’une véritable guerre se déroula de par le passé. Les hostilités durèrent dix huit jours seulement, mais elles entraînèrent la mort de 640 millions d'êtres humains.

Sur le plan cosmique, il s'agit de la représentation symbolique du jeu des énergies en action, dans et à travers les univers, de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Les divers protagonistes et antagonistes, présents dans le conflit entre les contraires, désignent des facteurs et lois physiques qui préludèrent à l'origine de notre monde et s'y perpétuent jusqu'à leur aboutissement cyclique. C'est cette correspondance entre l'histoire humaine, et son homologue cosmique, intraduisible autrement que par la symbolique en regard du niveau intellectuel de l'époque, et dont les clefs ne nous ont pas été transmises, de nos jours, par les Sages indiens, qui fait encore défaut.

L'histoire de notre monde, résumée de manière symbolique par la Genèse, commença lorsque le Vide naquit. Certes, le paradoxe de la poule qui vient de l'œuf, mais alors d'où vient l'œuf, ne nous éclaire pas pour autant. Aussi, essayons de comprendre l'autre message, celui de la lumière combattant les ténèbres, la dualité principe qui s’éclairera à travers trois volets :

1) Le plan causal personnifié par KRISHNA.

2) Le plan astral et karmique, inhérent aux effets découlant des actes matériels. La morale et les morales.

3) Le plan physique de l’action, symbolisé par ARJUNA, en sa vocation d’Éveil et de Réalisation du SOI.

La nécessité de la Réalisation du SOI, pour la Création à l’infini, telle que l’hindouisme l’énonce avec fermeté, exige pour être comprise que l’on disserte, encore et encore, du DHARMA quelque peu. A cet effet, faisons une nouvelle incursion vers la bible des hébreux en comprenant bien ceci :

« La doctrine hindoue énonce que le SOI est aussi bien présent dans RIEN, que dans les TÉNÈBRES et la LUMIERE ; et à l’infini de la Création tout entière ! »

L’affirmation du Prologue : « Le Logos divin, le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous », prélude au septénaire « descendant » mais annonce, aussi, la Réalité de ce que l’hindouisme nomme le DHARMA et qui ne peut s’exprimer que par la symbolique :

« La nécessité ontologique de Réaliser l’Écho éternel et exponentiel de la Lumière au SOI qui l’émane. Entre les deux, il existe des plans déjà abordés ».

Afin d’expliciter les analogies nous ajouterons, aux échelons du septénaire, les correspondances hindoues, relatives à l’Homme ; que tout un chacun se fasse une opinion fondée !

a) Le jour premier, archétype du rythme de la création et qui porte en lui-même sa plénitude, la lumière est nommée, séparée des ténèbres. L’hindouisme l’appelle : SAHASRAR (le sommet du crâne – au-dessus encore et c’est le SOI, dans le Vide).

Dans la kabbale hébraïque, cette séparation s’égrène à travers une sémantique spécifique qu’il est opportun de reproduire en y ajoutant, cette fois-ci, une idée qui lui est étrangère, culturellement, mais omniprésente par vocation :

Le SOI (BRAHMARANDRA au niveau physiologique, occulte).

AÏN qui signifie le Vide.

AÏN SOPH qui désigne les ténèbres (la première nuit)

AÏN SOPH AUR qui précise la lumière (le premier jour).

b) Le second jour de la Genèse voit l’appel de l’étendue et la séparation des eaux d’en haut et d’en bas. Paul NOTHOMB remarque qu’il s’agit de la seule étape de la création qui ne comporte pas le sceau de l’approbation divine : “Dieu vit que cela était bon” ; comme si elle restait alors inachevée ou imparfaite. Plus tard, avec l’Apocalypse, ce genre de question ne se posera plus en son essence car la notion de plénitude s’avèrera. Cependant, pas comme l’expliquent les exégètes contemporains et ce sera, pour la plupart, une découverte. L’indouisme l’appelle : AJNA (le 3° œil).

c) Au troisième jour, le sec émerge de l’univers fluide, puis adviennent la verdure et les arbres, la vie végétale. Il englobe deux étapes de la création, scellées par “Dieu vit que cela était bon”, la première venant achever l’œuvre du second jour. L’hindouisme l’appelle : VISHUDDH (l’Ether – la gorge).

d) Le quatrième jour, Dieu nomme les astres et les temps et leur confie la fonction de séparer, comme au premier, lumière et ténèbres. Il y a là comme une maturité de la création, un gain de discernement. L’hindouisme l’appelle : ANAHAT (l’Air – le cœur).

e) Le cinquième jour de la Genèse marque l’apparition de la vie animale, dans les eaux et dans les airs. Pour la première fois, depuis le début du Poème, la parole de Dieu ne suffit pas. Dès qu’il a dit “Que les eaux grouillent d’êtres vivants...”, il les bara, leur accorde donc un degré de liberté supplémentaire. Puis il ne sépare pas, mais les bénit. L’individuation, la tension vers la personne, s’exprime sur un autre mode qui respecte la nouvelle autonomie de l’univers. L’hindouisme l’appelle : MANIPUR (le Feu – l’ombilic).

f) Le sixième jour, comme le troisième, comporte deux étapes : l’appel des animaux terrestres et la création de l’homme. Après la parole qui nomme : “faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance”, a lieu un triple bara : “Dieu bara l’homme à son image - il le bara à l’image de Dieu - homme et femme il les bara”. L’image trinitaire en l’homme est une liberté tri-unique. Vient alors la bénédiction et, pour la première fois, Dieu parle à sa créature comme un père à l’enfant. L’hindouisme l’appelle : SVADHISTAN (l’Eau – le sexe).

g) Le septième jour, l’œuvre de Dieu est achevée et il entre dans son repos. Mais il le bénit et le sanctifie. L’hindouisme l’appelle : MULADHAR (la Terre – le coccyx).

L’alternance du jour avec la nuit induit la notion de dualité principe (les deux piliers de la tradition – ida et pingala, jakin et boaz, yin et yang, le sympathique et le para sympathique, etc.) Les jours, au nombre de sept, désignent aussi, au sein de la culture indienne et dans le tantrisme spirituel, les sept chakras (roues) qui sont des centres d’énergie dans le corps humain et répartis dans la colonne vertébrale. L’énergie primordiale « descend », un par un, le long de la corde spinale, les dits chakras jusqu’au dernier qui correspond à l’élément « terre », la matière moule de l’énergie et forge de la conscience. A ce stade, Dieu se repose symboliquement ; cette allégorie traduit le fait que l’énergie primordiale, étant complètement matérialisée dans le corps humain, s’y arrête. Nous verrons, plus loin, comment cette même énergie se réveillera pour accomplir une autre création : l’Apocalypse, en prenant pour nom nouveau : Kundalini ! Et à travers un autre septénaire, « ascendant » !

Entre les deux étapes du septénaire, chutant et du septénaire remontant, il y a le DHARMA – la Réalisation du SOI. L’Apocalypse de JEAN n’énonce rien d’autre que l’avènement de la Conscience qui inonde de sa Présence énergétique (Kundalini - Shakti) les sept cakras de la Connaissance et de l’Amour. Si nous devions symboliser la bible à travers une géométrie, nous utiliserions la lettre H :

a) Le premier jambage, vertical, est la chute originelle comportant sept étapes inorganiques.

b) Le deuxième jambage, horizontal, désigne l’apparition de l’organique et de l’Instinct (le récit Moïsiaque) ; puis de l’Amour (le récit Christique) L’homme n’est pas encore responsable mais victime ; de sa propre ignorance et de celle des autres.

c) Le troisième jambage, vertical, précise l’accomplissement par la Connaissance (le récit apocalyptique de Jean – sept autres jours ou étapes vers le supra humain). L’homme est Conscient de sa Divinité ; devenu responsable il est donc immortel.

Déjà, et pour préluder au Grand Secret que divulgue la BHAGAWAT-GEETA, nous relèverons d’autres éléments fondamentaux dans le récit de la Genèse et tels que la tradition hindoue nous enseigne sur leur sens universel :

« L’Arbre de Vie dans le jardin d’Eden ».

Il s’agit de la Colonne vertébrale avec ses sept cakras (le septénaire morphologique) au milieu du Champ illusoire du Corps humain, terrestre, (qui peut être un Chant aussi !), siège du système sensoriel et sensuel : la Maya – la Grande Illusion.

« L’Arbre de la connaissance du Bien et du Mal ».

Nous avons les deux courants duels, que constituent le sympathique et le para sympathique longeant la Corde spinale. L’alternance de la dualité engendre le Courant de la Vie et l’apprentissage à la Responsabilité de la Conscience qui s’Éveille. Par contradictions…

« Un fleuve arrose le Jardin d’Eden et porte quatre têtes ».

Cette rivière délimite la zone de combat inhérent à l’existence ; le symbolisme des têtes est clair : les quatre éléments en constituent les matériaux. Elle définit, aussi, le cours sacré de la vie spirituelle incarnée par le SOI. Elle a un homonyme avec le GANGE dont le rôle symbolique est identique.

« L’interdiction de manger le fruit de l’arbre de la Connaissance du Bien et du Mal ».

Sous peine de mort, l’homme est condamné à cette interdiction. Le symbolisme est clair : la dualité de l’existence est consécutive de morts et renaissances successives (aux vérités, au moi passionnel, etc. – le mythe du Phœnix).

« Jéhovah constate que l’homme est devenu comme l’un des siens en connaissant le bien et le mal. Il appréhende qu’il prenne du fruit de l’arbre de vie et, en conséquence implacable, qu’il devienne immortel » - Genèse (III – 22).

L’hindouisme est clair à ce même sujet : DIEU n’est pas étranger à la création. Le dualisme de la Vie amène, après que le septénaire a réalisé son potentiel ontologique (l’Apocalypse en traduit le processus en sept autres étapes verticales, ascendantes), l’Immortalité de la Conscience. Cet enseignement n’aboutit pas à la notion de « fin » de la Vie, ou d’un « dessein » cosmique. S’il y a achèvement suggéré, il n’y a pas de limite néanmoins. Tout cela s’éclairera le long du présent texte.

L’âme s’élabore et se construit à travers une Philosophie de la Science et une Science de la Philosophie. Autrement dit, sans la Science expérimentale, l’esprit humain n’évolue point. L’existence repose sur la découverte des lois de notre environnement et l’Église eut tort d’interdire la recherche fondamentale, sous le prétexte fallacieux que, autrefois et dans l’antiquité la plus reculée, un mauvais usage en fut fait. Par cette attitude, la Religion commit les mêmes erreurs et drames du passé. Il est pathologique de privilégier un pan de la Connaissance, au détriment de l’autre ; il est impossible de créer une pièce de monnaie sans double face !

Le chant épique de la Genèse biblique est comme une symphonie du Monde que l’Inde traduisit à l’aide d’une symbolique qui n’aboutit jamais à une dogmatique. Cette musique céleste, que chantèrent tous les anciens Rishis de l’Inde antique, constitua le début de la BHAGAWAT-GEETA que nous allons découvrir ensemble, sous la bannière de KRISHNA la "personne bleue de la Conscience ".

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