mercredi 17 octobre 2012

Lucifer et Shatan

Les cornes symbolisent les deux courants énergétiques, le long de la corde spinale, Ida et Pingala en sanscrit.


LUCIFER ET SHATAN

MYTHOLOGIE GNOSTIQUE




"En savoir plus long n'est pas en savoir plus, connaître le tout de la réponse. Or, on ne connaît le tout de la réponse quand il n'y a plus de question, mais cela n'arrive jamais car toute réponse soulève de nouvelles questions, sans parler du fait qu'il y a aussi entre les réponses un état de guerre qui fait que les unes s'opposent aux autres et personne ne peut trancher."


PASCAL


PROLÉGOMÈNES


Au sein de l’inconscient collectif, les mythes manichéens s’enracinent dans un passé relativement récent des civilisations ; 10.000 ans environ et pas plus. Pendant longtemps, les hommes ont cherché des explications à leur Souffrance et leur Ignorance ; n’en trouvant point, ils ont conçu des interprétations fantastiques aux évènements dont ils étaient les victimes (cataclysmes, maladies, vieillesse et la mort). Des théoriciens leur donnèrent des noms : Dieu, Diable à double figure (Shatan et Lucifer).


Shatan, Lucifer

Deux vocables à connotation sulfureuse et d’origine sémantique, diverse :


a) Shatan (d’origine sémitique), symbolisé par le serpent de la Genèse, nommé Sat Chit Ananda (Être, Sagesse, Félicité) en Indes, Shitane dans l’Islam, il correspond à l’idée de Connaissance interdite (l’Adversaire de Dieu donc qui refuse à sa créature de comprendre et d’apprendre). Insulte à l’intelligence que, contradictoirement, le Dieu confessionnel avait créée pour qu’elle se retournât contre lui-même ! Sophisme pervers de la part des Théoriciens es religion.


b) Lucifer (d’origine latine) signifie « porteur de lumière », le Flambeau de la Connaissance. Interdite, l’action cognitive de l’Intelligence fut considérée démoniaque par les religions.


Leur dénominateur commun reste l’acquisition de la Connaissance, inhérente à l’Expérience par la Vie Universelle ; prohibée par le Dieu de la Genèse.


Depuis l’apparition du judéo-christianisme ces deux noms ont été représentatifs du Mal absolu ; l’un symbolisant l’Adversaire qui porte nuisance aux Croyants en les incitant à s’écarter de la Sainte Doctrine, la Vérité dite révélée ; qu’elle fût d’origine sémitique ou chrétienne à travers le Talmud, le Coran et la Bible, l’autre résumant la dimension de l’homme - rebelle d’après la notion du péché originel - et en opposition à un hypothétique Dieu Créateur qui refuse à sa créature le droit à l’émancipation. Voilà, résumé en quelques mots, le tragique de la dimension de tout le Vivant selon les traditions religieuses, monothéistes, établies en Occident.


Il s’agit donc d’un écartèlement idéologique qui enfonça l’Humanité et le Vivant, de notre région du globe terrestre, dans un fantastique maelström psychique, psychotique, aux conséquences dramatiques, mortifères. Face à un Dieu, totalement irrationnel, dont le concept fut inventé par des théologiens manipulateurs, l’Homme, dernier maillon actuel d’une chaîne dite évolutive, n’avait le choix qu’entre la peste ou le choléra, un Dieu barbare, cruel et jaloux, ou un Diable à deux visages : Shatan-Lucifer. En quelque sorte l’équivalent de faux similaires en philosophie. Tous deux également prédateurs si l’on considère les Écritures dites saintes et révélées.


Dieu avait donc créé un Diable, comme pour plonger le Vivant dans un dilemme totalement tragique en transformant la Terre en un lieu irrationnellement expiatoire. Raisonnement perfide parce qu’initié par des Théologiens pervers qui l’utilisaient pour maintenir le reste de l’Humanité en état de servitude angoissée, de dépendance surréaliste et de névrose paranoïde. Contradiction et notion anthropomorphique d’un environnement surréel, qui advinrent, toutes deux, avec l’évolution darwinienne. Tout ce qui entrave l’accès au bonheur de vivre est le Mal (le Diable) ; son contraire le Bien (Le Dieu). Plus tard, ces mêmes concepts évoluèrent vers le tragique idéologique, social et politique.


Ce Janus Bi-Front des idéologies religieuses se retrouve jusque dans les traditions gnostiques où il prolifère jusqu’à l’aboutissement du Catharisme qui engendre le fanatisme des uns, les Parfaits qui dénient toute valeur à l’existence terrestre et ambitionnent une mort sacrificielle pour mériter un retour au Plérôme - le Paradis mythique - ; des autres, les Théologiens au fanatisme meurtrier.


Cette dichotomie n’a jamais été clairement fixée au fil de l’Histoire. Fluctuante selon les théologiens et théoriciens es dogmatisme religieux, elle a pu aboutir à une radicalisation manichéenne au sein du Catharisme qui considérait le monde comme étant le Mal absolu, sous la coupe de Shatan. Lucifer concernait essentiellement l’homme en sa démarche vers la Connaissance ; attitude répréhensible d’après les Pères du christianisme qui jugeaient que l’Homme n’avait rien à apprendre mais, au contraire, à espérer un retour au sein d’un Dieu créateur dans la mesure où il se plierait aux Dogmes après une sévère expiation de sa volonté à vouloir comprendre. Cette aberration connut son apogée avec les Inquisitions et l’affaire sinistre de GALILEE et Giordano BRUNO, notamment.


De nos jours, la problématique reste entière car les fanatismes religieux continuent de perdurer à travers des concepts manichéens articulés autour de Shatan et Lucifer ; diversement nommés selon les cultures mais au substrat idéologique, identique. De cette manière on a pu entendre l’Islam intégriste traiter l’Amérique de grand Shatan, légitimant tous les attentats terroristes. Phénomène troublant si l’on considère les découvertes scientifiques modernes, actuelles, et les immenses promesses de l’astrophysique comme celle de la biologie.

LE BIEN ET LE MAL


"A l'aube du 16 mars 1244, descendent en silence de la citadelle invincible de Montségur, des ombres sombres qui s'avancent vers le grand bûcher dressé, au milieu du Prat des crémats. Ce sont les derniers Parfaits..."

La Genèse est un récit dramatique. Il s’agit d’une tragédie véritable à travers le mythe du péché originel. Le Vivant est coupable, condamné selon un principe que KAFKA exploita dans ses écrits, sans savoir la cause de son bannissement. Handicapé dès la naissance, l’Homme doit assumer son existence comme une épreuve, un souffrance, un calamité, toutes expiatoires d’une faute qu’il aurait commise sans la savoir ! Voilà ce que la Bible lui apprend ! Les conséquences de ce scandale sont gravissimes pour l’équilibre mental des Croyants.

Une étude rétrospective, des récits de la Genèse, s’impose.

a) Dieu aurait créé le monde en 7 jours. Théorie qui suppose la connaissance du temps et de l’espace, de l’éternité ; données scientifiques par excellence et cette évidence commence mal pour le scripteur de la Genèse.

b) Au 7° jour, Dieu se repose ! Comme un Humain qui a besoin du repos après le labeur. Il y a donc anthropomorphisme du discours déiste. Déjà, en tant que tel, il devient invalide et pour cause. Car c’est un Homme qui conçoit son Dieu à son image et, vice versa ! La subtilité est de taille. Que se passait-il donc ce 7° jour ?

Le temps coulait ! L'Homme vivait comme un champignon, une légume, sans histoire, dans un Eden, un Paradis, un Plérôme. Des anges se répandaient en louanges à la gloire de leur Dieu ! Ils avaient un Chef, Lucifer. Ah bon ! Ils sont venus sans raison, par volonté divine. Lucifer ne savait à qui transmettre sa lumière, il n'y avait pas d'ombre pour la recevoir. Adam et Ève erraient à proximité des deux arbres aux fruits interdits : celui de la Connaissance et celui de la Vie. Lucifer songeait. Et ce fut la Révolte, la Rébellion. Lucifer devint le serpent tentateur.

Ces métaphores résument des réalités scientifiques que la découverte du Big Bang et du Vide quantique nous ont révélées récemment.

Le Serpent fit son Œuvre. Comment Lucifer est-il devenu Shatan, le Diable ? Lucifer était l'ange de Lumière et, en se transformant sous l'aspect du Prince des Ténèbres il devint Shatan. Les documents religieux, théologiques, spirituels des différentes approches de ce problème éternel qui se pose à l'homme au sujet des deux entités qui ne semblent que coexister dans l'antagonisme permanent du Bien et du Mal, de la Lumière et des Ténèbres, du Temps et de l'Éternité, sont pris à la lettre par les "Croyants" et Théoriciens es dogmatisme. Les deux appellations sont les symboles d'une même réalité sousjacente.  Les notions de "bien" et de "mal" sont affaire de Théologiens, Psychologues, Scientifiques et Epistémologues ; elles sont évolutives à travers le temps et en fonction de l'Eveil de la Conscience collective sur sa Responsabilité ontologique.

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