vendredi 4 janvier 2013

Derrière la cage




DERRIÈRE LA CAGE


Barreaux fermés sur le silence,
D’animaux en démence.
Automates en rupture de savane,
Scène misérable où l’homme se pavane.
 
Le singe, d’une main timide,
Frappe le carreau de sa cage humide.
Espoir vain, aucun geste secourable,
Inconscience de l’âme coupable.
 
L’éléphant, montagne oscillante,
Penche d’une patte à l’autre,
Pitoyable bascule hallucinante,
D’une existence finie en lambeaux.
  
L’ours, mécanique déboussolée,
Jette sa tête contre le mur invisible,
Du méprisant plaisir de spectateurs bovidés,
Devant l’animal pantelant d’un mal indicible.
 
Aigle de l’infortune,
Nostalgique de l’astre de feu,
Gorgé d’amertume,
Sonde désespérément le ciel cendreux.

Immonde spectacle de déchéance de la vie,
Fosse nauséeuse que l’homme côtoie, hilare,
Cage fermée sur la folie,
De l’humanité barbare.
   
Bêtise joyeuse,
Cruauté perverse,
Conscience boueuse,
Cœur malvers.
 
Hommes bêtes,
Bêtes foudroyées,
De l’humanité la fin,
L’animal sonne le tocsin.

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